Une travailleuse malienne sans papiers interpellée jeudi dernier dans l’Essonne alors qu’elle allait en compagnie d’un représentant de son entreprise déposer un dossier de demande de régularisation a été remise en liberté samedi. Outre le fait que le trafic aérien est présentement perturbé, Mme Kany a été arrêtée « dans un contexte déloyal », selon le juge des libertés et de la détention (JLD), a rélevé Le Parisien dans son édition locale.
Vendredi 16 avril, boulevard de Ménilmontant (20e arrondissement), les grévistes de Multipro étaient, comme chaque vendredi, encadrés plus massivement que les autres soirs car c’était l’heure de l’apéritif hebdomadaire de soutien. Et quelques jeunes étaient venus mettre une joyeuse ambiance musicale sur le trottoir (photo). La grève à Multipro a commencé le 23 octobre 2009 (lire ici). Elle concerne 32 salariés intérimaires.
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L’intéressée, qui vivait en France depuis 1991, faisait
l’objet de deux obligations de quitter le territoire (OQTF) prononcées en 2005
et en 2009, et aucun recours administratif n'avait été engagé contre elles,
selon les déclaration de Pascal Sanjuan, secrétaire général de la préfecture de
l'Essonne, à l’AFP (lire ici). Placée en rétention à Plaisir (Yvelines), elle aurait dû être
expulsée le vendredi à 16h30, selon ce message sur Indymedia.
Accompagnée d'un représentant de la direction des
ressources humaines de l’entreprise de nettoyage ISS, où elle travaille, elle
répond à « tous les critères actuels pour être régularisée », selon
un juriste de la Confédération Nationale du Travail (CNT Nettoyage).
Samedi, cette travailleuse sans papiers de cinquante-et-un ans a vu sa procédure
d’expulsion tout simplement annulée après son passage devant le JLD. Les
interpellations en préfecture sont donc jugées déloyales, puisque c’est là
qu’il faut se rendre pour déposer un dossier, ou répondre à une convocation…
Samedi, à Paris, un millier de travailleurs sans papiers
en grève (soutenus par des associations, des élus et des artistes) se sont
rassemblés samedi devant l'hôtel de Ville pour réclamer leur régularisation.
Depuis octobre 2009, plusieurs milliers de travailleurs (entre 4000 et 6000 selon les estimations) sont en grève, notamment dans le BTP, la restauration, le gardiennage, et l’intérim. Ce mouvement de grève diffère de celui d’avril 2008, en ce sens qu’il dénonce le caractère « arbitraire » de la circulaire sur la régularisation par le travail, qui laisse toute latitude aux préfets pour apprécier tel ou tel cas. Cela occasionne également des mouvements de grève comme dans ces agences d’intérim quelques mois auparavant.
F. A.
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