« Prendre les femmes pour c’quelles ne sont pas… et les laisser pour ce qu’elles sont ». Ainsi parlait Serge Gainsbourg. Sous cette apparente mysoginie se cachait une profonde tendresse. Car l’artiste provocateur était avant tout un homme bien élevé. Qui revendiquait son « éducation française », si importante à l’heure du débat sur l’identité nationale. « Seule mon éducation est française ! », se gaussait-il… France 3 présente ce soir à 20h35, à deux jours de la sortie en salles du conte de Joann Sfar Gainsbourg (vie héroïque) un portrait inédit, simplement intitulé Gainsbourg, l'homme qui aimait les femmes.
« Appréhender les
différents degrés de lecture de la provocation chez Gainsbourg permet de
décrypter un personnage subtil, pétri de contradictions assumées, et de
convictions romantiques », explique Didier Varrod, auteur du documentaire.
Il a rencontré Gainsbourg pour la première fois en 1984, alors qu'il était jeune journaliste. Et a suivi son parcours jusqu’à sa dernière interview, fin 1990. Son documentaire propose
de découvrir l’artiste comme il était vu par « ses » femmes, grâce à
diverses participations (Jane Birkin, Juliette Gréco, Vanessa Paradis, Bambou,
Brigitte Bardot, Françoise Hardy ou Charlotte Gainsbourg). Ce long documentaire (1h45) avait été annoncé ici en décembre sous le titre provisoire « Un mythe dont on croit tout connaître ».
Si Gainsbourg s’est beaucoup affiché avec des femmes, il n’a pas toujours vécu des histoires d’amour avec. Et les histoires d’amour n’ont pas non plus fini en beauté. Pas toutes. « J’en ai connu beaucoup à l’horizontale, mais je ne peux pas dire qui : ce serait de la délation », disait-il, entretenant savamment le doute.
Il s’est marié (en 1951)
avec Elisabeth Levitsky, connue aux Beaux-Arts où il peignait des nus féminins,
pour divorcer six ans plus tard, et la conserver comme amie, parfois plus…
Devenu chanteur (son premier 33tours 1/3 -25 cm- date de 1958), il rencontre
Juliette Gréco, avec qui il a une brève liaison, au début des années soixante.
Puis il épouse, en 1964, Françoise-Antoinette Pancrazzi (dite Béatrice),
divorcée d’un prince et fille d’un riche industriel, dont il aura deux enfants.
Mais de France Gall, on ne
saura rien. Sauf qu’elle dira ne pas avoir compris le sens profond des Sucettes
à l’anis. Poupées de cire poupées de son remportera l’Eurovision 1965, pour le
Luxembourg.
Arrive le film Voulez-vous
danser avec moi ?, de Michel Boisrond. La rencontre avec Brigitte Bardot.
Harley Davidson, Bonny and Clyde, Comic Strip, et… Je t’aime moi non plus,
qu’ils enregistrent mais dont elle refuse la sortie, du fait de leur rupture.
Bon prince, il l’enregistrera plus tard… avec Jane Birkin, rencontrée sur
Slogan.
Fatiguée de certains de
ses excès, Jane quittera Serge. Gainsbourg deviendra Gainsbarre et rencontrera
en boîte de nuit Bambou (Caroline Paulus), mannequin, qui donnera naissance au
petit Lulu.
A noter, mercredi 20, jour
de la sortie de Gainsbourg (vie héroïque) une nuit spéciale sur Paris Première
à compter de 22h40, avec la diffusion de Lunettes noires pour nuits blanches
(1989) de Thierry Ardisson. Peu après minuit, Gainsbourg sera dans son intimité
dans un A Bout portant de 1973. A 1h05, ce sera le concert de 1985 au Casino de
Paris. Et, last but nos least, à 2h35, le Sept sur Sept de mars 1984 où, pour
illustrer son taux d’imposition, Serge Gainsbourg brûle un billet de 500
francs.
F. A.
Je ne saurais dire si mon impression est correcte, mais j'ai toujours vu ce personnage comme un poète, un poète avec l'image traditionnel (o sacrilège) du poète : quelqu'un qui ne fait pas l'unanimité, qui dérange même parfois, mais qui, dans l'art de choisir ses chemins marginaux, respecte un savoir vivre qui rime toujours avec la profondeur de l'âme.
En cela, il me fait penser au poète présenté dans une oeuvre de Verlaine : Monsieur Prudhomme.
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/paul_verlaine/monsieur_prudhomme.html
Rédigé par : Tita | 18/01/2010 à 21h18
Un homme de talent cet écorché vif. J'aime les textes de ses chansons, même si parfois dans sa période Gainsbarre il m'a déroutée,agacée ... Chapeau l'artiste !
Rédigé par : Mimine | 19/01/2010 à 09h00
Boris Vian n'aimait pas Gainsbourg et je partage son avis.
Un opportuniste, un envieux, qui a joui par ailleurs de duper salement France Gall.
Lui, un poète ?!
Rédigé par : Les RG | 19/01/2010 à 09h22
Gainsbourg, l'écorché vif qui essayait de cacher sa sensiblité derrière ses provocations et son cynisme de façade. Mais, pour qui regarde avec amour ou affection, les masques ne cachent pas grand chose.
Rédigé par : raannemari | 19/01/2010 à 10h04
moi je trouve que notre taulier a parfois un petit air de Gainsbourg...
:-)
Rédigé par : miss P | 19/01/2010 à 12h25