De nombreuses personnes se plaignent d’avoir « un goût amer dans la bouche » après avoir mangé des pignons de pin. Ce phénomène semble sans danger, indique 60Millions de consommateurs, qui recommande toutefois de contacter un centre antipoison (CAP, liste ici). L’histoire est pourtant connue du corps médical depuis l’an 2000, mais en France on ne s'en occupe que depuis un an, et on aurait répertorié « des centaines de cas », selon le journal de consommateurs.
Chaque semaine ou presque,
l’Institut national de la consommation (INC) reçoit des témoignages de personnes qui se plaignent d’avoir eu « un
goût amer dans la bouche ». « Après quelques recherches sur Internet,
ils font le lien avec les pignons de pin qu’ils avaient, effectivement, mangés
quarante-huit heures auparavant », explique l’INC dans 60Millions de
consommateurs. Parmi les recherches, on peut noter ce forum Doctissimo, qui cite diverses enseignes sur de nombreux points du
territoire et en Belgique.
A chaque fois, le même scénario : une perturbation du goût qui disparaît au bout de quelques jours (pas nécessairement chez tous les membres du foyer), suite à l’ingestion de pignons de pin d’origine chinoise, mais pas seulement. Des pignons provenant du Pakistan ont également provoqué ce phénomène. La société distributrice pointée du doigt est Daco France, fondée en 1974 par Joseph Abitbol, et qui alimente de nombreuses enseignes de supers, hypers et hard-discounters sous la marque Daco Bello.
« Le lien entre les pignons et cette altération du goût a été fait dès 2000 dans une communication de la directrice du centre antipoison de Bruxelles », indique 60Millions de consommateurs. Des cas sont encore, de nos jours, enregistrés en Belgique, comme en France, car ce n’est pas une « priorité de santé publique », puisqu’il n’y a pas de troubles de santé associés…
Retard à l'allumage en France
En France, les centres antipoison recensent les cas depuis… juillet 2008. Ils ont comptabilisé plusieurs centaines de victimes. L’histoire, pourtant, ne devrait pas être nouvelle, puisque, dans son édition de mars 2001, l’European Journal of emergency medicine attirait l’attention de ses lecteurs sur ce phénomène (lire ici, en anglais). Pas d’explication, provenance chinoise et tests effectués. Difficile d'expliquer pourquoi les Français ne se plaignent que maintenant, l'alerte publiée en mars 2001 venant de la proche Belgique, et difficile aussi de comprendre pourquoi les autorités sanitaires ne se sentent pas concernées. Pas en France du moins.
La société Daco France, qui importe notamment des pignons chinois, a indiqué travailler sur plusieurs pistes : des variétés non comestibles mélangées à des variétés comestibles, le rôle des triglycérides ou un problème de conservation, mais sans résultat pour l’instant. Elle a même publié un avis sur son site Internet.
Ce qui n’empêche pas des consommateurs de se poser des questions. Et, sur ce forum ouvert voici deux mois, certains envisagent même un dépôt de plainte collective.
L’INC recommande aux victimes du « syndrome du pignon de pin » (aussi appelé « pignonite ») de ne pas paniquer, puisque aucun danger n’a jusqu’à présent été constaté. Néanmoins, il conseille de contacter le centre antipoison dont dépend le domicile pour faciliter les recoupements et contribuer à la recherche. Le CAP de Strasbourg, par exemple, a lancé une demande d’informations en mai dernier.
Quant à la société Daco
France, elle invite les personnes ayant acheté ses produits et constatant ce
phénomène à contacter son service consommateurs.
F. A., d’après Un goût amer pour les consommateurs de pignons de pin, publié le 12 août sur 60Millions de consommateurs, photo Daco Bello
è L’amertume des consommateurs de pignons de pin (La République du Centre, 8 août
2009)
Probablement sans rapport, mais les encres des emballages imprimés présentent des risques, récemment dénoncés dans le Canard Enchaîné.
Nous préférons pour notre part acheter le maximum de produits en vrac, dans les magasins bios.
Rédigé par : Les RG | 14/08/2009 à 07h33