Fiction distinguée par la pépite de cristal lors de la cérémonie (mouvementée) des Globes de cristal sur France 3 (un mois plus tard, on en parle encore dans la presse belge), La Journée de la jupe, qui sort en salles mercredi 25 mars, est diffusée en avant-première ce soir sur Arte. Deux rediffusions sont annoncées avant la sortie dans une cinquantaine de salles mercredi.
Dans cet extrait de la bande annonce, le décor est planté. Isabelle Adjani n’avait
pas réussi à arriver à Berlin, victime, dans la précipitation, d’une fracture du bras…
A l’opposé de Entre les
murs. Sonia, prof de français dans un collège dit « difficile »,
est confrontée à la fois à la difficulté d'enseigner et au départ de son
mari ; au bord de la dépression nerveuse, elle pète un fusible. Le jour où
elle découvre un revolver dans le sac d'un de ses élèves, elle s'en empare :
dans la confusion, un coup part et blesse l'élève à la jambe. Son dérapage la
propulse, malgré elle, dans une véritable prise d'otages : intervention
policière et politique, panique des parents, réactions du proviseur et des
autres professeurs, arrivée en force des médias... A la faveur de ce huis clos,
les masques tombent.
Si
certaines scènes semblent théâtrales, c’est d’une part dû à la carrière de Isabelle Adjani, mais aussi parce que la prise d’otages que fait l’enseignante
sur ses élèves se passe… dans la salle où le théâtre est enseigné. Ainsi, sa
position est de dominante à dominés, avec plongée et contre-plongée. Racisme et
religion (notamment contre l’Islam), machisme (vis-à-vis de l’enseignante comme
d’une élève), poncifs, tabous et récits parfois pesants sont étalés, pour le
meilleur et pour le pire...
Un film volontairement
politiquement incorrect, finement écrit, déjà diffusé à la télévision belge. La
Journée de la jupe n'est pas qu'une
chronique sur la violence en milieu scolaire, mais aussi (et surtout) un récit
de ces peurs quotidiennes auxquelles on finit par s'habituer, et qui peuvent
mener à une catastrophe autant sociale qu’humaine.
De quoi (heureusement) faire oublier cette navrante adaptation de Figaro (avec également Denis Podalydès) que France 3 nous avait infligée en février 2008, et qui fut un accident industriel de
grande ampleur (plus de 3,5 M€, dont trois millions environ pour un cachet
tenu secret).
F. A.
La Journée de la jupe
Version téléfilm ce
vendredi à 20h45 sur Arte (France), durée 85 min., inédit
(rediffusion annoncée dans
la nuit du dimanche 22 au lundi 23 mars à 00h35 sur Arte, lundi 23 mars à 14h45
sur Arte numérique)
Version cinéma à partir du 25 mars
Réalisation : Jean-Paul Lilienfeld (France/Belgique, 2008)
Avec Isabelle Adjani (interview ici, dans le rôle de Sonia Bergerac), Denis Podalydès (Labouret), Yann Collette (Bechet),
Jackie Berroyer (le principal), Nathalie Besançon (la ministre), Karim Zakraoui
(Farid), Marc Citti (Frédéric), Khalid Berkouz (Mehmet), Yann Ebonge (Mouss),
casting détaillé à lire ici.
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