Après plusieurs fatäwa, un studio lui a été trouvé au Couvent
L'écrivain originaire du Bengladesh Taslima Nasreen, quarante-six ans, menacée de mort par des extrémistes musulmans, va s'installer à Paris, dans le 10e arrondissement, où un studio du couvent des Récollets va être mis à sa disposition par la Ville, a-t-on appris auprès du cabinet du maire.
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Le 7 juillet 2008, Taslima Nasreen était faite citoyenne d'honneur de la Ville de Paris. Elle rejoignait ainsi les sept autres, depuis l’arrivée de Bertrand Delanoë à l’Hôtel de Ville
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La demande de la romancière n’a été déposée qu’il y a un mois et demi, mais elle devrait bénéficier d’un des quatorze studios de 25 à 29 mètres carrés, dans le 10e arrondissement, au Centre international d’accueil et d’échanges du couvent des Récollets. Et ce dès le 1er février. Les premiers termes de loyers seront réglés par la municipalité à cette filiale de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), en charge de la gestion de la résidence para-hôtelière, car Mme Nasreen est sans ressources, a précisé Nicolas Revel, le directeur de cabinet du maire.
Taslima Nasreen avait été faite citoyenne d'honneur de la Ville de Paris le 7 juillet 2008. Elle était la septième depuis 2001. « Vous êtes ici chez vous, dans la ville où il fut proclamé que les hommes naissent et demeurent libres et égaux, et que nul ne peut être condamné pour ses opinions », lui avait déclaré M. Delanoë.
Le 21 mai 2008, elle avait reçu le prix Simone de Beauvoir des mains de Rama Yade-Zimet, Secrétaire d'État aux Droits de l'Homme, après avoir rencontré la présidente du mouvement Ni Putes Ni Soumises, Sihem Habchi. Pour la première fois, le prix « Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes » avait été décerné à deux femmes, en janvier 2008.
Mme Nasreen avait dû fuir son pays natal, le Bangladesh, en 1994, après avoir été accusée de blasphème par des islamistes à la suite de la publication de Lajja ("La honte"), roman dans lequel elle décrivait la vie d'une famille hindoue persécutée par les musulmans au Bangladesh.
Après plusieurs années d'exil entre l'Europe et les Etats-Unis, cette gynécologue qui n’a pu exercer que de 1986 à 1993 s'était installée en Inde en 2004. A nouveau menacée par une autre fatwa, elle s'était exilée en mars 2008 en Suède.
F. A., avec AFP, photo : Stéphane de Sakutin/AFP Archives
Pourquoi divulguer son lieu de résidence si elle est en danger ?
Rédigé par : monika | 05/01/2009 à 19h43
Le cabinet du maire l'a donné.
C'est semble-t-il une volonté de sa part que de ne pas vivre cachée. Les renseignements donnés à la fois par le Directeur de cabinet et la Première adjointe font même état d'un logement assez précis.
Par ailleurs, sur un plan purement « politique », il est difficile de justifier qu'une personne ne répondant à aucun des critères obtienne si rapidement un logement. Il fallait donc justifier son statut d'artiste afin qu'elle soit logée - au moins provisoirement - dans un lieu idoine, dont rien ne dit encore qu'elle l'a accepté au demeurant.
Je vois que sur les commentaires du Figaro :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/01/03/01016-20090103ARTFIG00146-taslima-nasreen-bientot-logee-par-la-mairie-de-paris-.php
la question est aussi posée.
En revanche, sur le site d'Europe 1, je constate que le son n'a pas été ajouté (Anne Hidalgo donnait l'adresse dimanche matin), ou alors j'ai mal cherché.
Rédigé par : Fabien | 05/01/2009 à 20h00