Près de 200 interpellations, une douzaine de policiers blessés
Malgré un imposant dispositif policier (environ 4 000 personnes) et un trajet modifié vers l’Est parisien afin d’éviter, en période de soldes, la répétition des débordements qui avaient eu lieu la semaine dernière à proximité des Champs-Elysées (trois voitures brûlées, dont une de police), des dérives ont encore eu lieu ce samedi à la Nation en marge de la manifestation en soutien aux Palestiniens de Gaza.
Selon des témoins, « de jeunes protestataires » ont lancé des projectiles en direction des forces de l'ordre, ainsi que sur divers commerces (dont une pharmacie, qui a vu sa devanture cassée). Selon la Préfecture de Police (PP), qui avait déployé 3 800 policiers et gendarmes pour l’occasion, 30 000 personnes ont manifesté de République à Nation, contre 100 000 selon les organisateurs. La semaine dernière, la PP indiquait 21 000 manifestants, sur un cortège beaucoup plus long et avec des conditions météo moins défavorables.
De « Israël assassin » à « Halte au massacre » ou « Des sanctions contre Israël » pour les slogans courts, le cortège s’est ébranlé vers 15h (le départ était prévu à partir de 13h30 par la PP, 15h par les organisateurs) pour arriver vers 17h. On retiendra également le classique « Nous sommes tous des Palestiniens, nous sommes tous des enfants de Gaza ».
Mais la dispersion du cortège n’a eu lieu que vers 19h30, après que des incidents ont éclaté, donnant lieu, selon la PP à « environ 180 interpellations ». Douze policiers ont été blessés, a indiqué la PP, qui avait bloqué les huit artères menant à la place de la Nation depuis 18h30. La police a précisé que neuf commerces avaient été dégradés et quatre scooters incendiés sur le parcours de la manifestation.
Des vitres d'abribus et de cabines téléphoniques ont également été cassées sur le parcours et à son arrivée, et les forces de l'ordre ont chargé, lançant des gaz lacrymogènes et faisant usage de matraques.
La manifestation du 3 janvier, de République à Saint-Augustin, n’avait été encadrée que par 650 policiers ; pillages, actes de vandalismes et incendies de voitures avaient eu lieu entre le quartier de l'Opéra et celui des Champs-Elysées.
L'offensive israélienne dénommée « Plomb durci » par l’Etat hébreu (comme le jeu pour enfants), qui a dépassé les 850 morts à Gaza (dont plus de 25 % d’enfants…) est entrée ce samedi dans sa troisième semaine. Israël menace d’intensifier ses attaques.
⇒ La guerre à Gaza secoue Paris (2 min. 35)
Fabien Abitbol, avec agences, photo Gaël Cornier (Le Parisien)
Commentaires