Avantages et contraintes du travail de nuit
Dans sa dernière livraison hebdomadaire, Keljob.com consacre un dossier sur le travail nocturne selon cette définition. Trop souvent oublié des statistiques, le travail de nuit concerne des milliers de salariés. L'an dernier, on estime à trois millions le nombre de salariés qui, à temps plein, temps partiel, un mois ou toute l’année ont travaillé de nuit.
Le professionnel du recrutement livre quelques témoignages de gens qui, à l'heure où la plupart des Français sont au lit, s'activent. Ainsi, on y trouve le témoignage d’une hôtesse de l’air, ou celui d’une infirmière en psychiatrie. Mais à l’heure où « la France qui se lève tôt » prend son petit déjeuner, elle regarde parfois Canal + en clair, et donc les informations présentées par Elé Asu, qui a rejoint la chaîne en décembre 2006 pour y remplacer Stéphanie Renouvin…
Elé Asu (Canal +) : « Journaliste du matin, c’est l'école de la rigueur »
Il est trois heures du matin. Alors que la nuit règne, le quidam moyen dort encore, la journée marathon d’Elé Asu, journaliste à Canal +, commence. Un quotidien en forme de challenge professionnel pour la journaliste-présentatrice des journaux télévisés qui vient de rempiler pour une 3e saison de « La Matinale ».
Alors que l’image d’Epinal fait des journalistes les abonnés des rencontres peoples et autres soirées vernissages, Elé défend son travail. « Journaliste du matin ce n’est pas un métier glamour ni un métier de cocktail, c’est l’école de la rigueur ». Et de la rigueur il en faut, ne serait-ce que pour tenir le rythme. Pour préparer ses interventions qui durent de 5 à 7 minutes, Elé travaille, encore et encore. Arrivée aux bureaux de Boulogne, la diplômée de science-po épluche les dépêches pendant une heure avant de faire un point avec la rédaction d’I-Télé (groupe Canal +), dont les studios sont à Paris. Un déroulé de journal est fixé. S’en suit la rédaction des articles qu’elle présentera. Elé Asu y consacre plus d’une heure et demie. Quelques essais studios, un rapide maquillage et habillage, un retour sur les dernières brèves, titrage des actualités, et c’est parti, la journaliste entre sur le plateau. Il est déjà près de 7 heures du matin.
Qu’on ait du mal à imaginer tout le travail fourni, Elé s’en réjouit « il n’y a pas d’intérêt à percevoir la difficulté, seul le résultat importe ». Après l’émission, la journée d’Elé continue. Un simple repos pour recharger les batteries, puis elle se remet à la tâche. La journaliste ne s’arrêtera véritablement qu’à 20h30.
Exercer le métier de journaliste sur les tranches horaires de la nuit et du matin a un impact non négligeable sur la vie personnelle. « C’est le rythme de travail qui détermine votre vie et non l’inverse. L’engagement est très important, il faut donc prévoir que cela ne dure pas. Mais après avoir mené cette vie vous pouvez tout faire ». A l’heure où la France passe à table ou se renseigne sur le film du soir, Elé épouse pour quelques heures les bras de Morphée. Dès le lendemain et alors que vous dormirez sans doute, la journaliste reprendra le chemin des studios pour qu’au réveil vous puissiez, comme à votre habitude, apprécier les dernières nouvelles de la planète terre.
Antoine Vlastuin, pour Keljob.com
Ah le travail de nuit… Dans la banque, j'étais sans doute parmi ceux qui se lèvent le plus tôt. Et pour cause : avant 5 heures, j'étais déjà dans mon service de type informatique, à charge pour moi de démarrer les machines, télécharger ou prendre en compte les fichiers déjà arrivés, en somme « démarrer la journée ». Un rapide repas avec les autres, pris officiellement sur le temps de travail, et c'était reparti pour finir enfin vers 13h30-14h selon que tout allait bien. Avec un salaire de simple employé, bien sûr, sans heures sup'…
On aime son boulot, ou pas ! Je ne suis pas sûr que les jeunes qui arrivent maintenant dans ce genre de poste soient aussi motivés, puisqu'il n'y a rien à en attendre.
Rédigé par : Gotch | 02/11/2008 à 17h34
Quand j'ai démarré, il y a plus de 24 ans, à la Guadeloupe, je faisais entre autres les faits divers (par définition, tu ne sais pas quand explosent les bombes, du moins tu n'es pas censé le savoir) et la correspondance du Monde.
Avec le décalage horaire. Il me fallait donc, selon les saisons, boucler ma journée pour 1 ou 2h du matin, pour attendre mon tour pour dicter (les sténos arrivaient à Paris à 7h). et j'enquillais à 9 ou 10h (je ne compte pas les 5 jours et nuits de juillet 1985).
Cette contrainte n'existe plus avec Internet ! mais il y a davantage de co(q)uilles dans les journaux !
Rédigé par : Fabien | 02/11/2008 à 20h51