Une association, le Collectif des médecins généralistes pour l’accès aux soins (Comegas), a saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), après la diffusion d’une circulaire de l’assurance maladie sur les patients en CMU.
Dans ce document [interne, note du ouaibemaître], l’Assurance maladie reprend à son compte les « griefs » formulés par des médecins à l’encontre de ces patients (« retards injustifiés aux rendez-vous », « traitements non suivis ou interrompus », etc.) et l’accusation selon laquelle la dispense d’avance de frais accordée à ces malades démunis serait « facteur déresponsabilisant pour l’assuré ».
Selon le Comegas, ces médecins pourraient désormais « porter plainte spécifiquement » contre les patients en CMU. Ne s’appliquant pas aux autres assurés, cette procédure est « discriminatoire », dénonce le Comegas.
L’Humanité du 7 août
Notes :
Le Comegas est représenté depuis plusieurs années, entre autres dans le 20e.
Son site Internet est ici.
En 2006, le Comegas avait déjà saisi la Halde sur les discriminations à l’endroit des bénéficiaires de la CMU (lire ici)
Il serait peut-être sage de chercher à savoir les raisons du « comportement » de ces malades, non ?
Rédigé par : raannemari | 09/08/2008 à 11h15
Salut toi !
Je ne sais pas si tu connais bien le système français de soins, et particulièrement la CMU et la CMUc, qui sont des couvertures a minima attribuées à des personnes sous conditions de ressources.
Il s'agit souvent de personnes quelque peu déstructurées, parfois illettrées. A ne pas confondre avec les bénéficiaires (de plus en plus rares) de l'AME (aide médicale d'Etat).
Chez la kiné chez qui je vais depuis fin 2006 (et où j'allais déjà en 2003 pour autre chose), j'ai toujours vu un panneau informant les CMU, AME et ALD (dont désormais je suis) que tout rendez-vous non décommandé 48h à l'avance sans raison serait compté et que deux manquements à ce règlement entraînerait un courrier au médecin prescripteur et à la caisse de sécu d'affiliation.
Dans la pratique, ces sanctions ne sont pas appliquées par ma kiné.
Lorsqu'un patient l'exaspère, elle ne le prend plus. Une personne comme moi, souvent en retard mais assidue, elle ferme les yeux, d'autant que je préviens presque toujours une ou deux heures avant.
Il y a des abus, c'est vrai (dans les oublis et retards, comme dans la délivrance de médicaments), mais pas tant que cela. D'ailleurs, si tu vas voir sur le site français de la sécurité sociale, tu verras que les patients en ALD, tant vilipendés par le gouvernement, s'ils ont augmenté de 2006 à 2005, ont baissé par rapport à la tranche 1994/2004. Mais ça, on ne le dit pas !
Nous représentons 7,7 millions d'électeurs au 31/12/2006…
http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/pt_repere_9.pdf
Les "bénéficiaires" de la CMU, eux, ne paient pas les nouvelles franchises, et ceux de l'AME ne votent pas.
Rédigé par : Fabien | 09/08/2008 à 12h16
J'ai été 15 ans secrétaire médicale. Nous demandions aux patients d'apporter leurs radios pour examen et de revenir les chercher. Pas plus de 3 personnes sur 10 revenaient, nous avions des montagnes de radios entassées dans la cave (nous deviosn garder 30 ans les documents médicaux). Les patients ne payent pas pour les examens (avec Sécu et Mutuelle) mais SI ils avaient PAYE, ils seraient assurément venus les chercher. Serait-ce un "facteur déresponsabilisant pour l’assuré". A mon humble avis, je pense que oui : faire payer, même une toute petite somme responsabilise les gens, il en est de même pour les distributions alimentaires. J'ai "bénévolé" quelque temps dans une de ces "épiceries", les prix étaient évidemment très minimes, et les bénéficiaires se sentaient valorisés parce que non assistés.
Les médecins sont au premier rang pour vérifier le suivi des soins donné.
Rédigé par : Mon-Al | 09/08/2008 à 12h26
Mon-Al,
Entre octobre 2006 et juillet 2007, je crois que j'ai battu le record d'irradiations (ou pas loin). Dans la mesure où il y avait télétransmision et carte bancaire, si cela n'avait pas été en ALD, cela ne m'aurait pas posé de souci. pareil pour deux IRM.
Les nombreux taxis (je n'avais pas besoin d'un VSN), je pouvais sans souci faire l'avance.
MAIS : une ambulance qui, en plein jour, en semaine, prend 126 € pour faire quatre ou cinq kilomètres, est-ce bien normal ? qu'un hôpital de l'AP-HP où j'arrive aux URGENCES à 16h30 me dise après 23h qu'il ne peut pas m'ouvrir un lit et appelle une autre ambulance pour me délester dans une clinique spécialisée en obstétrique (pour une épaule brisée sur un homme…) avec des tarifs faramineux et des dessous de table, est-bien normal ?
J'étais en ALD (pas en CMU) mais pas avec de bonnes ressources, car en fin de droits depuis deux mois. Je n'avais pas vraiment le choix, ayant déjà perdu une épaule par erreur médicale en 2004. Désormais, c'est kiné "au long cours" qui est écrit sur mon protocole de soins.
Rédigé par : Fabien | 09/08/2008 à 12h39
les bénéficiaires de la CMU ont-ils l'idée de décommander un rendez-vous ? vivent ils dans nos réalités ? leur quotidien est fait de peine, de misère…
pourquoi ne pas rouvrir les dispensaires ?
Rédigé par : germaine | 10/08/2008 à 20h11
Il existe, comme partout, des gens destructurés ou désocialisés, et qui oublient de décommander un rendez-vous, ou qui viennent à la bonne heure, mais pas le bon jour.
Pour ce qui est des dispensaires, à Paris il y en a. Même de Médecins du Monde. Mais qu'est-ce que ça change au problème ? Ils ont aussi des horaires…
Rédigé par : Fabien | 10/08/2008 à 20h48