Un détenu homosexuel s'est pendu à la Santé, la maison d'arrêt parisienne, par crainte de brimades dont il avait déjà été l'objet durant d'autres séjours en prison.
Un détenu de la maison d'arrêt parisienne de La Santé s'est pendu en cellule le 6 mars, jour même de son incarcération, par peur des brimades homophobes dont il avait déjà été victime lors de précédents séjours en prison, a affirmé mercredi l'Observatoire international des prisons (OIP).
Incarcéré le matin, « en dépit d'une ingestion massive de médicaments, un jeune homme s'est pendu dans l'après-midi », écrit dans un communiqué l'OIP, selon laquelle « il avait déjà tenté de mettre fin à ses jours en avril 2005, lors d'un précédent séjour en détention, ne supportant plus les actes homophobes dont il était victime ».
«M.L» avait été placé en garde à vue le 4 mars pour « violences volontaires aggravées » et « dégradations de biens privés » à la suite d'une « altercation avec son ami », précise l'OIP.
La police avait alors réalisé qu'il était en état d'évasion depuis juillet 2005, quand il n'avait pas réintégré le centre pénitentiaire d'Avignon-Le Pontet à l'issue d'une permission de sortie.
Le jeune homme, ayant ingéré « une quinzaine de comprimés anxiolytiques » avant son arrestation, avait d'abord été hospitalisé durant sa garde à vue, mais les médecins avaient estimé qu'il n'avait pas d'intention suicidaire, souligne l'OIP.
L'organisation cite le père du jeune homme, selon lequel celui-ci avait vécu de précédents séjours en prison en 2004 et 2005 « comme un enfer », en raison de persécutions homophobes de la part de surveillants et de co-détenus, « son homosexualité ayant rapidement été révélée ».
AFP
⇒ Le mois dernier, on apprenait une autre pendaison en prison, à Nanterre cette fois
⇒ La section française de l’Observatoire international des prisons a déménagé. Désormais, ses coordonnées sont :
OIP-SF
7bis, rue Riquet
75 019 Paris
Le téléphone reste inchangé (01 44 52 87 90), le fax aussi (01 44 52 88 09)
La formation des gardiens étant ce quelle est jouxtée à l'intolérance et à l'imbécilité de certains d'une part, la surpopulation carcérale et les conditions d'emprisonnement indignes d'autre part, tout dans cette conjoncture ne peut qu'amener de tels drames.
Rédigé par : raannemari | 16/05/2008 à 14h20
Indépendamment de toute réflexion idéologique, Anne-Marie, je ne trouve pas normal :
1/qu'une personne sous anxiolytiques puisse avoir les moyens matériels de se pendre ;
2/que le décès ne soit pas annoncé par l'administration pénitentiaire ;
3/que l'on ne l'apprenne que plus de deux mois après…
Rédigé par : Fabien | 16/05/2008 à 14h35