Un peu « fumasse », la patronne des patrons s’est invitée ce soir au 20h de France 2
Mme Parisot a annoncé samedi qu'elle allait porter plainte pour diffamation contre MM. Gautier-Sauvagnac et Dewavrin. Leurs propos « selon lesquels j'aurais été informée par Denis Gautier-Sauvagnac du système frauduleux, objet des actuelles poursuites pénales qui touchent l'ancien Président de l'UIMM "dès avant l'été 2007" (...), sont gravement diffamatoires à mon encontre en ce qu'ils signifient que j'aurais menti », a justifié la présidente du Medef.
« Je dépose donc plainte au pénal pour diffamation immédiatement. J'en charge mon avocat dès ce jour (le 8 mars) », a-t-elle ajouté, car, selon elle, ces propos « sont mensongers ». La patronne des patrons a rappelé avoir « toujours dit n'avoir été informée des dits faits que le 25 septembre 2007 par un journaliste, à la veille de la publication par Le Figaro des dits faits qui les a révélés au public ». « Ce sont de sacrés menteurs, ces messieurs », a-t-elle persisté sur France 2 en parlant de « déclarations scandaleuses ».
L'ancien président et directeur général de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), Denis Gautier-Sauvagnac, a confirmé auprès de l'AFP, par la voix de son avocat, les propos de son prédécesseur Daniel Dewavrin, selon lesquels il avait informé Laurence Parisot « avant l'été » 2007 de l'existence du système de retraits en espèces. Daniel Dewavrin, lui, a menacé : « Si Mme Parisot veut aller en justice, nous (lui-même et Denis Gautier-Sauvagnac, ndlr) irons sereins et tranquilles ».
Ces sorties d'argent en liquide - une vingtaine de millions d'euros ont été retirés en liquide entre 2000 et 2007 - ont valu à Denis Gautier-Sauvagnac une mise en examen pour « abus de confiance, recel d'abus de confiance et travail dissimulé ».
Dans Le Journal du dimanche du 2 mars, la présidente du Medef avait demandé aux membres de l'UIMM qui représentent le Medef dans des institutions de démissionner. Après un silence de deux jours, la patronne des patrons, qui avait interrompu ses vacances, avait alors décidé de faire le ménage : « Je demande solennellement à tous les membres de l'UIMM qui exercent des mandats nationaux dans des institutions au nom du Medef de remettre immédiatement leur mandat à la disposition du Medef » (ce qui avait immédiatement entraîné cette démission).
« Je veux rassembler tous les patrons qui exigent transparence et éthique, tous ceux qui sont prêts à se dresser contre les démonstrations d'opacité que certains nous infligent, et contre leur sentiment abusif d'impunité », avait-elle dit encore.
Source : France 2
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Les retraits suspects de l'UIMM
Denis Gautier-Sauvagnac a été mis en examen pour abus de confiance, recel et travail dissimulé le 15 janvier et laissé en liberté. Il reste délégué général de l'UIMM.
Il est mis en cause, ainsi que son ex-bras droit Dominique de Calan et une ex-comptable, dans une affaire de retraits suspects des caisses de son organisation. Une vingtaine de millions d'euros ont été retirés en liquide sur 47 des quatre comptes de l'UIMM entre 2000 et 2007.
Denis Gautier-Sauvagnac a admis son implication mais, comme les autres dirigeants patronaux, il refuse de révéler les noms des bénéficiaires de ces fonds. Il a juste expliqué qu'il s'agissait d'« organisations participant à la vie sociale du pays ».
Pour l'instant, la justice a seulement pu mettre au jour des « primes » en espèces perçues par des dirigeants de l'UIMM et non déclarées au fisc, pour une part cependant très mineure des valises de billets retirées.
La justice examine l'hypothèse d'un financement de syndicats ou de corruption de délégués syndicaux mais n'a rien confirmé. La piste politique est aussi prise en compe, d'importants montants ayant été retirés au moment des présidentielles de 2002 et 2007.
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