Après la défaite, l'UMP Paris à couteaux tirés
« Après une défaite en politique, le plus dur c'est souvent la troisième mi-temps », pouvait-on entendre, au soir du dimanche 16 mars, au quartier général de l'UMP, en prévision de futurs soubresauts internes.
Après un combat long de deux ans, Françoise de Panafieu, tête de liste UMP, a rendu les armes. « On m'avait prévenu que cela serait difficile. Ça l'a été… », soulignait la maire du 17e arrondissement avant d'inviter la droite parisienne à rebondir : « Une élection, c'est un tournant. L'occasion de mettre en place de nouveaux talents. » Hors de question, pour Françoise de Panafieu, de laisser aux caciques de la droite parisienne, qui n'ont jamais accepté son leadership, le soin de lui succéder au poste de président du groupe UMP à Paris.
Parmi les candidats potentiels, les élections municipales ont déjà effectué un premier écrémage : le député UMP Pierre Lellouche, qui a échoué dans sa tentative d'enlever la mairie du 8e au maire sortant UMP François Lebel, a perdu du terrain comme chef de file de la droite pour la capitale.
L' « énigme Rachida Dati »
Claude Goasguen, député et maire du 16e, serait tenté par la constitution d'un groupe autonome au sein du Conseil de Paris. Une idée que caresse également Bernard Debré, député du 16e et longtemps rival de Françoise de Panafieu. Pour M. Debré, la droite parisienne ne se remettra pas facilement de cette campagne : « Je ne vois pas comment des élus de la droite qui se sont déchirés comme David Alphand et [Claude] Goasguen ou [François] Lebel et [Pierre] Lellouche pourront siéger côte à côte sur le même banc au Conseil de Paris. Il y aura destruction, puis reconstruction », prédit ce professeur de médecine.
« 2008, c'est l'année zéro de la droite parisienne », estime David Alphand, conseiller de Paris du 16e. « Il faut qu'une nouvelle génération soit reconnue au sein de l'UMP. Que les personnalités nouvelles comme Linda Asmani (10e), Roxane Decorte (18e), susceptibles de porter un message en phase avec la nouvelle sociologie de Paris, soient entendues. » Pierre-Yves Bournazel, porte-parole de Françoise de Panafieu et nouveau conseiller de Paris, acquiesce : « Il est nécessaire que l'UMP poursuive son opération de rajeunissement et de déringardisation. »
Jean-François Lamour, 52 ans, député du 15e arrondissement, ancien ministre des sports et nouvel élu au Conseil de Paris, se verrait bien mener « la reconquête de la capitale ». « Mais pour ce faire, il faut partir dès maintenant et pas deux ans avant l'échéance, pour atteindre l'objectif en 2014. » « Avec huit arrondissements restés à droite, nous avons une base solide, mais nous devrons être audibles sur les points les plus importants pour les Parisiens : l'environnement et les transports, estime le double champion olympique d'escrime au sabre. Pour reconquérir l'Est, il faut dès maintenant porter les jeunes élus de ces arrondissements qui sont des vecteurs de mobilisation des militants. »
Enfin, reste l'énigme Rachida Dati. Citée comme une alternative possible pour reprendre en main Paris, le nom de la ministre de la justice laisse dubitatifs plusieurs élus parisiens, qui la voient « peu intéressée par un mandat local ».
L'élection du président du groupe UMP au Conseil de Paris est prévue samedi 29 mars, soit bien après la réélection de Bertrand Delanoë (PS) à la tête de la municipalité.
Eric Nunès, Le Monde pour DirectMatinPlus, photo : capture France 2
⇒ Une autre version était en ligne ce matin avant 10 heures, celle-ci ayant été mise à jour peu avant midi.
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Françoise de Panafieu renonce à « sa » mairie
Françoise de Panafieu, ex-candidate UMP à la Mairie de Paris, a publié ce matin le communiqué suivant :
« Aujourd'hui j'ai réuni mes colistiers comme je m'y étais engagée et je leur ai confirmé mon souhait de renouveler l'équipe à la tête de la Mairie du 17° arrondissement.
Dans cet esprit, j'ai proposé que Brigitte Kuster soit notre candidate lors de la réunion du Conseil d'Arrondissement du 29 mars à la fonction de Maire d'Arrondissement.
Cette candidature a reçu l'assentiment de la majorité des 29 colistiers présents. Brigitte Kuster devrait faire équipe avec Hervé Benessiano comme 1er adjoint.
J'assumerai pour ma part au sein du Conseil mes responsabilités au niveau parisien comme au niveau de l'arrondissement dans un esprit de solidarité et de soutien. », immédiatement relayé sur le site de Brigitte Kuster. Mme Kuster était en cinquième position sur la liste de Mme Panafieu et aura 49 ans le mois prochain ; Françoise de Panafieu a déjà passé les soixante ans et souhaitait, durant la campagne, un « rajeunissement », en sus d’une « féminisation ». La liste menée par la députée de Paris a été élue dimanche avec seulement 52,7 % des voix, contre 47,3 % des voix à celle menée par la députée socialiste Annick Lepetit. Spécialiste en communisation et conseillère régionale d’Ile-de-France, Brigitte Kuster, porte-parole de campagne de Françoise de Panafieu, avait été candidate aux législatives en juin 2007 dans l'arrondissement…
Les deux femmes cohabitaient depuis la période des « Juppettes » : Françoise de Panafieu, ministre du Tourisme, avait appelé à ses côtés Brigitte Kuster comme conseillère technique chargée de la communication.
A la fin de l’année, et jusqu’en 2000, Brigitte Kuster était chargée de mission au sein du cabinet de Françoise de Panafieu, adjointe au maire de Paris chargée des Parcs et Jardins.
F. A., photo Conseil régional IdF
⇒ Pour visionner un « Spéciale Municipales » de Paris Cap’ (Cap 24 sur la TNT francilienne, et toujours sur le câble, à compter de jeudi) où Patrice Carmouze recevait Brigitte Kuster, cliquer ici.
⇒ Au sujet de Jean-François Lamour, certains disent, au sein de l’UMP parisienne, qu’il pourrait faire consensus. D’autant que, hier soir, celui qui se perfectionna au sabre jusqu’à la plus haute marche olympique grâce à un maître d’armes hongrois ne cachait pas ses envies… "Jeff" Lamour, comme on le surnommait lorsqu'il était escrimeur, fera peut-être mouche ; l'essentiel pour lui étant de trouver assez d'appuis.
les rats quittent le navire, les caciques jettent l'éponge, resserrage de boulons et dépoussièrage de printemps… il était temps !
espérons que cette « année zéro » fasse place à l'an I.
une ville comme Paris, ça ne se bâcle pas !
Rédigé par : l'affreuse UMP | 18/03/2008 à 16h45
Comme le fait remarquer ici :
http://blogs.lexpress.fr/barbier/archives/2008/03/gueule_de_bois.html
Christophe Barbier (qui n’est pas un « affreux gauchiste »), l’UMP a la gueule de bois… qu’y puis-je ? La « Machine à vendre du Sarko » ne fonctionne plus. C’est tout !
Peut-être qu’à Paris Jeff Lamour saura -par exemple- voter la reconstruction du stade du 20e arrondissement, si utile au Paris football club, obligé d’aller jouer dans le 13e, à Charléty !
Rédigé par : Fabien | 18/03/2008 à 20h19