A l'usine Bombardier de Crespin, dans le Nord, les prototypes du Francilien sont encore loin de ressembler à la maquette finale. De ce train du futur, qui viendra dès la fin 2009 remplacer les « p'tits gris » des années 1960 sur les lignes Transilien de Paris-Nord, Saint-Lazare et Paris-Est, il n'existe que l'ossature, des kilomètres de câbles et des portes, posées juste avant la venue, vendredi, des « acheteurs ». « C'était un rêve de pouvoir visiter au plus vite ce chantier », s'est exclamé le président du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), Jean-Paul Huchon (PS), aux côtés de Guillaume Pépy, nouveau directeur de la SNCF. Les deux entités financent à part égale la livraison de 172 trains pour près de 2 milliards d'euros.
Ce train du futur, prévu pour accueillir 915 passagers sur un seul niveau, est un condensé de nouvelles technologies et devrait offrir une meilleure qualité de service. Ainsi, les portes et les marches mobiles, responsables de 50 % des problèmes, seront, selon Bombardier, « cinq fois plus fiables qu'à l'habitude » grâce à la création d'une machine de test innovante. Autre axe de recherche, les écrans de télévision prévus pour diffuser la TNT à l'intérieur des rames. Le constructeur réfléchit à un système de « son sans-fil » que l'usager pourrait écouter à l'aide d'un casque spécifique acheté au préalable. « Nous concevons un train capable d'offrir ce confort pendant au moins quarante ans », explique Laurent Bouyer, directeur de projet adjoint sur le Francilien.
Et c'est ce que voulaient entendre Jean-Paul Huchon et Guillaume Pépy. Car, dans leur contrat signé avec Bombardier, une tranche optionnelle de 200 Franciliens supplémentaires est en jeu, ce qui permettrait de renouveler 50 % du parc actuel, contre 30 % avec la première tranche. « Ce train pourrait aussi être le futur du RER. Je suis très favorable à la levée de cette tranche, mais dans les mêmes conditions financières », a assuré Jean-Paul Huchon. La balle est donc dans le camp de Guillaume Pépy, qui va annoncer, d'ici à un mois, « un plan choc » de rénovation du RER D, des lignes J, au départ de Saint-Lazare, et P, de la gare de l'Est.
Carole Bianchi, pour 20 Minutes, édition Paris, photo : La Voix du Nord
⇒ Le dossier Bombardier/Ile-de-France dans La Voix du Nord
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