Le tarif de la consultation des médecins généralistes, désormais considérée comme une spécialité à part entière, devrait bientôt être porté de 22 à 23 euros. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, qui se montrait jusque-là assez prudente sur cette hausse envisagée pour 2008 dans l'accord conclu l'an dernier par l'assurance-maladie et les médecins libéraux, a souligné hier, devant l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS), « qu'il n'y a pas eu de dérapage des dépenses de l'assurance-maladie, donc les conditions sont réunies pour porter la consultation à 23 euros. »
Les remboursements augmentent en effet de manière modérée depuis le début de l'année, ce qui rend très peu probable une intervention du comité d'alerte. Or, le budget 2008 de la Sécurité sociale stipulait qu'un plan d'urgence permettrait de suspendre toute revalorisation des honoraires déjà actée.
Au début 2009
Les jeux ne sont pas faits pour autant. La hausse de la consultation doit d'abord être confirmée lors d'une négociation avec l'assurance-maladie, qui en profitera pour demander des contreparties aux médecins (engagements sur les prescriptions, notamment). Une fois le relèvement décidé, la loi de financement de la Sécurité sociale prévoit encore un délai de six mois avant la mise en oeuvre effective, de manière à s'assurer que les dépenses n'ont pas dérapé entre-temps. En cas d'accord en juillet, par exemple, cela renverrait l'application de la hausse de tarif à début 2009. Un calendrier jugé raisonnable, hier, par Roselyne Bachelot.
Le rôle des assurances
La ministre de la Santé a par ailleurs évoqué la possibilité de consacrer une loi au financement de l'assurance-maladie « au premier semestre 2009 », qui inclurait en particulier la redéfinition, souhaitée par Nicolas Sarkozy, de ce qui relève de l'assurance-maladie et de ce qui relève de la responsabilité individuelle, donc des assurances et des mutuelles. Il s'agit cependant d'une simple éventualité et, pour l'heure, le calendrier gouvernemental semble bien toujours d'inclure de telles décisions dès septembre dans le budget 2009 de la Sécurité sociale.
Sur le fond, Roselyne Bachelot a indiqué qu'elle conditionnerait un éventuel renforcement du rôle des assurances, et notamment leur « spécialisation » sur certains soins (optique, dentaire, etc.), à un « accès amélioré aux complémentaires santé », à une « vraie valeur ajoutée à la prise en charge », et au fait que « cela n'aboutisse à aucun rejet des malades ». Elle a aussi réitéré ses critiques contre le « bouclier sanitaire » et plaidé pour « le maintien du concept d'affection de longue durée » (cancer, sida, diabète, etc.), qui assure la prise en charge à 100 % des dépenses.
Étienne Lefebvre, pour Les Echos
Commentaires