Après la visite guidée des bars à chicha américains, un petit tour à Paris, proposé par 20 Minutes.
Un peu plus d'un mois après l'entrée en vigueur de la législation interdisant de fumer dans les lieux publics, aucune contravention n'a été dressée contre les bars à chicha de la capitale. « On est dans une phase pédagogique qui consiste à rencontrer les exploitants et leur exposer le nouveau cadre juridique », précise-t-on à la préfecture de police de Paris. Dans un nuage de fumée, au son de la musique orientale, rue Meynadier (19e), le salon-chicha Mogador est ouvert tous les soirs et les clients sont là. Les premiers jours suivant la mise en application de la loi, Simoh, le propriétaire, avait préféré fermer son établissement, « de peur des représailles ». Aujourd'hui, il explique : « n'ayant pas de terrasse pour accueillir mes clients, ou ils continuent de consommer à l'intérieur, ou je ferme ».
La seule solution pour rester dans la légalité : fumer sur le trottoir. « Mais ce ne sont pas deux ou trois tables installées dehors qui vont me faire vivre », se désole Mohamed, devant le Smoke & Soul, rue de la Victoire (9e). En un mois, le patron a perdu 30 % de sa clientèle. « Imaginez la galère pour ceux qui ont ouvert leur bar il y a deux mois . C'est comme si au cours d'un jeu, on vous disait que maintenant, vous ne jouez plus que sur une jambe. »
Le froid, la pluie. Des conditions peu propices à la fumette en plein air. Il reste cependant quelques irréductibles. «On a l'impression d'être dans une brasserie», commente Alexandre, un habitué du Mogador. « Dehors, on ne retrouve pas la même ambiance que dans un salon où, posé, tu bois un thé à la menthe au fond de ton sofa en fumant. En Espagne, les bars à chicha bénéficient d'une dérogation spéciale qui autorise à fumer à l'intérieur. Pourquoi ne pas faire la même chose en France ? », interroge le jeune homme.
Sur environ 400 bars à narguilé en région parisienne, seuls quelques-uns possèdent un bout de trottoir pour installer une terrasse. Dans le cas contraire, la sanction peut être lourde (lire ci-dessous), jusqu'à la fermeture administrative. Aucun café n'a baissé le rideau à ce jour. Mais il n'est pas dit que la tolérance s'éternise.
Loi Le consommateur encourt une amende de 68 euros. Quant à l'exploitant, c'est 135 euros pour non-affichage de la mention « interdiction de fumer », et 750 euros pour incitation à enfreindre la loi. En dernier recours, l'établissement peut être fermé temporairement.
Alexandre Vau, pour 20 Minutes Paris du 8 février
Le premier PV parisien est tombé :
http://www.20minutes.fr/article/212340/Paris-Avec-les-premiers-PV-les-bars-a-chicha-partent-en-fumee.php
mais uniquement pour défaut de signalisation. Il se trouve que, en début d'année, divers grossistes avaient été mal approvisionnés en plaques et autocollants réglementaires.
Rédigé par : Le ouaibemaître | 12/02/2008 à 13h15