A peine arrivé dans les bacs, le dernier ouvrage du journaliste politique et chroniqueur télé Eric Zemmour fait l'objet, au palais de justice de Paris, d'un référé visant à obtenir son interdiction pour diffamation, atteinte à la dignité d'un mort, à la vie privée et violation du secret de l'instruction.
Au fil des 337 pages d'un roman intitulé « Petit Frère » et publié chez Denoël, également assigné en justice, Eric Zemmour retrace le meurtre sauvage de Sébastien Selam, un jeune disc-jockey de 23 ans. DJ Lam-C - son nom de scène - avait été tué et affreusement mutilé dans le parking de son immeuble du 10e par son voisin de palier, Adel (qui avait bénéficié d'un non-lieu en 2006, la justice l'estimant irresponsable au moment des faits).
Les noms des protagonistes du drame sont tous modifiés, mais Eric Zemmour, qui délaisse cette fois l'analyse politique pour s'essayer à une fiction sur les conflits entre communautés juive et maghrébine, revendique ouvertement avoir puisé sa source d'inspiration dans l'affaire Sébastien Selam, rebaptisé dans la fiction Simon Sitruk.
« La victime et les membres de sa famille sont injuriés et traînés dans la boue. Sébastien Selam est décrit comme un mauvais Juif, sa mère diffamée et son grand-père, aujourd'hui décédé, accusé des pires maux », plaide Me Axel Metzker, l'avocat des Selam qui s'apprête, en outre, à déposer une plainte au pénal.
« La victime et sa famille sont injuriés et traînés dans la boue »
« Par ailleurs, poursuit-il, des pans entiers du dossier d'instruction ont été retranscrits par l'auteur au mépris de la loi. Et sans tenir compte du fait que l'affaire sera peut-être jugée, puisque nous attendons pour jeudi prochain la décision de la chambre de l'instruction, qui pourrait ordonner qu'une procédure judiciaire soit finalement engagée contre le meurtrier présumé. Rien ne justifie la haine dont fait preuve l'auteur à chaque page de ce roman. »
Cécile Beaulieu, pour Le Parisien
Ah : voilà une attaque en diffamation qui va faire vendre une merde de plus.
Rédigé par : FRANÇOIS | 16/01/2008 à 23h58
Je ne l'ai pas lu, je n'ai pas cherché à lire les critiques. Je n'a pas regardé les passages télé. Volontairement.
Je ne vois pas l'intérêt de raviver de tels souvenirs, alors que le secteur a retrouvé un minimum de calme entre les communautés…
Même romancé, les rares choses que j'ai vues sont plus que ressemblantes. Et le 19e n'est pas loin du 10e !
Rédigé par : Fabien | 17/01/2008 à 09h49
Paul Amar a encore sorti les gants de boxe.
Cette fois, c' est pour taper sur l' auteur. Sa colère est -elle feinte ou réelle ?Pourquoi avoir ainsi shooté Eric Zemmour?
Rédigé par : lenguin | 20/01/2008 à 14h57
Je ne sais s'il s'agit de "taper sur l'auteur".
Mais,comme, indiqué ici:
http://menilmontant.noosblog.fr/mon_weblog/2008/01/le-roman-deri-1.html
le prolème est que le fait div est récent, encore frais dans la famille et chez les proches de la victime. faire un roman en changeant juste les noms et l'arrondissement de Belleville où cela se passe n'était peut-être pas ce qui se faisait de plus opportun.
Rédigé par : Fabien | 20/01/2008 à 18h50
Zemmour ou Comment manipuler un fait divers et berner le mieux possible le Télévore en quête d'un Nouveau Gourou
Petit Frère est un chef d'oeuvre .... de duplicité.
Le procès est réouvert certes, mais tiens donc, à quel moment et pourquoi donc ?
Alors que toutes les agressions contre les juifs - y compris verbales - ont fait l'objet d'une couverture médiatique extraordinaire et d'une mobilisation au plus haut niveau de l'État, Zemmour vient nous raconter que la justice et les médias se seraient tus sur CE meurtre en particulier, par "PEUR" !!!!!!
Mensonge ! Balivernes ! Pipeau ! Couleuvre !
Les médias et la justice se sont tues tout simplement parce que Yazid, le jeune meurtrier, était un patient des services psychiatriques. Point à la ligne. Toutes les parties, y compris le CRIF qui s'est prononcé, étaient d'accord là-dessus.
C'était la conclusion de la justice et le nouveau procès est déterminé, non par des raisons ayant quoi que ce soit à voir avec la justice, mais en raison du contexte POLITIQUE, ce qui est contraire au concept même de justice.
(Ceci étant, je vois mal quels faits nouveaux pourraient remettre en cause le précédent jugement fondé non pas sur l'expertise psychiatrique menée au moment du procès mais sur le fait que le jeune Yazid était déjà suivi médicalement.)
Ce n'est pas parce qu'aux multiples délires d'un psychiatrisé s'ajoute un délire raciste que cela change quoi que ce soit. Zemmour transforme, qu'il le veuille ou non, un crime individuel en "symbole" récupérable politiquement …
Zemmour révèle et déploie un certain esprit "presse de caniveau à vernis intello" ... assez bien représenté de façon générale dans le PAF. Montrez du sang ou du sexe, je vous garantis la publication ou le spectacle ... le chèque suivra.
Bref, notre renifleur de cadavres s'est donc amusé cette fois à manipuler du fait divers.
Par le CHOIX qu'il a fait (celui du meurtrier et de l'assassiné), et malgré les déclarations fort "travaillées" et alambiquées de Zemmour, celui-ci en a tout simplement RAJOUTÉ une couche, renforçant (comme Sharon) la croyance qui existait déjà chez un certains nombres de juifs en France qu'ils constituent un "groupe minoritaire" plus menacé que les autres groupes minoritaires, ce qui est archifaux. Cela a été démontré maintes fois par les multiples interventions juridiques et étatiques dans tous les cas d'antisémitisme verbal ou agi, supposé ou réel.
Zemmour se situe dans cette continuité du discours et de la pratique qui dominent depuis des années et des années dans ce pays, discours qui a fini par donner des ailes à certains. Je parle de ceux qui ont capitalisé politiquement sur ce traitement de faveur médiatique assuré ou sur l’idée que l’antisémitisme serait surtout le fait des descendants d’immigrants des origines qu’on connaît.
Cette garantie de traitement médiatique est bel et bien ce qui a donné l’idée à quelques-uns de concocter et d’inventer de faux attentats antisémites, avec la collaboration consciente ou inconsciente des pubards de la presse.
Zemmour n'est que l'un de nos nombreux pyromanes médiatiques bien payés. Ils semblent, hélas, proliférer en cette période périlleuse de crise du travail, du logement et du capitalisme bancaire, dont EZ n’a concrètement rien à dire, en bon provincial chauvin franco-français qu’il est et restera.
: . .
Rédigé par : FULVIO | 26/01/2008 à 04h26
@Fulvio,
Comme je l'ai déjà indiqué pus haut, je le répète ici :
http://menilmontant.noosblog.fr/mon_weblog/2008/01/le-roman-deri-1.html
ce roman n'est pas interdit.
Et je ne l'ai pas lu et ne compte absolument pas le lire, même si on vient me le livrer à la maison.
Je n'en ai fait état que, justement, parce que je ne trouve pas très "normal" (et pas du tout moral) de publier SI TOT et en changeant si peu de choses un "roman" qui ne peut que raviver des plaies en voie d'extinction.
J'ai estimé qu'il était nécessaire d'en parler, pour bien montrer que ce n'était que par le nom un roman.
Quel que soit votre point de vue, quelle que soit votre véhémence à l'endroit de son auteur, j'ai publié ce commentaire car j'estime qu'il éclaire un peu le lecteur sur le drame du 10e arrondissement. Et par courtoisie, je n'ai pas supprimé les propos sur l'auteur du "roman", qui sont juste à la limite de la loi de 1881.
En cas de prochain commentaire, de vous ou d'un autre lecteur, qui irait juste au-delà de ce que vous avez écrit et que j'ai accepté de valider, soit le commentaire sera censuré partiellement ou totalement et l'expéditeur en aura individuellement une explication, soit je me verrai contraint de fermer les commentaires de ce billet.
Merci toutefois pour ces éclaircissements sur le jeune Yazid, dont j'avais connaissance, mais que, lors de l'annonce de l'attaque du "roman" j'avais jugé superfétatoire de faire état en détails.
Rédigé par : Le ouaibemaître | 26/01/2008 à 10h46