Hier, trois Chinois sans papiers de Belleville comparaissaient
Ils sont tous les trois chinois et travaillaient jusqu’à il y a peu dans la même épicerie asiatique, rue de Belleville, à Paris. Mercredi, le magasin qui les employait au noir a été inspecté par un contrôleur du travail, et les trois hommes arrêtés dans la foulée par la police, parce qu’ils n’avaient pas de papiers.
Retenus depuis leur arrestation au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes (Val-de-Marne), Yongqui Li, Yonghua Hu et Xiahong Chen comparaissaient hier en début d’après-midi devant le tribunal administratif de Paris, afin de solliciter l’annulation de l’arrêté de reconduite à la frontière dont ils font l’objet.
Dans la salle d’audience, les trois Chinois passent devant le juge l’un après l’autre. Aucun ne parle français. Ils se sont installés en France entre 2001 et 2006. A leurs côtés, une interprète leur explique à tour de rôle ce qui se dit de leur sort. Les femmes des trois sans-papiers sont venues assister à l’audience, entourées de leurs enfants, ainsi que des proches qui participent à la traduction. Les épouses, elle non plus, ne comprennent pas un traître mot de ce qui se dit dans la salle. Seule l’une d’entre elles possède un titre de séjour. Plusieurs militants du Réseau Education sans frontières (RESF) les accompagnent, ainsi que des élus parisiens, arborant l’écharpe tricolore, « parce qu’il faut être là quand les droits de l’homme sont bafoués à ce point », selon Catherine Gégout, conseillère (PCF) du 20e arrondissement de Paris.
Les trois dossiers ont finalement été rejetés. Les trois sans-papiers ont été reconduits au CRA de Vincennes, «après avoir embrassé leurs enfants», raconte Brigitte Wieser, militante RESF. Sur demande de leurs avocats, les trois hommes passeront en appel devant le juge des libertés et de la détention mercredi matin, à la cour d’appel du tribunal de grande instance de Paris. «On espère qu’ils seront remis en liberté, mais l’arrêt de reconduite à la frontière sera maintenu. S’ils sont libérés mercredi, ils seront quand même en grand danger, car ils seront expulsables à tout moment, sans possibilité de recours», explique la militante de RESF.
Annabelle Georgen, pour Libération du 1er janvier
• A lire également : Meilleurs vœux de régularisation, sur le BelleVilleBlogue
Le combat continue demain :
http://blog.belleville-paris.info/dotclear/index.php?2008/01/04/1752-trois-peres-trois-peres-3-peres-chinois-arretes-a-belleville-le-26-decembre
Rédigé par : Le ouaibemaître | 04/01/2008 à 16h45