Ménilmontant, mais oui madame...

Le chanoine et la République

Hier samedi, répliquant à certains aspects de la visite du président Sarkozy au Vatican afin d’obtenir le titre de Chanoine d’honneur de l’archibasilique Saint-Jean de Latran (l’un des titres religieux catholiques qu’il détient de droit), la branche française du mouvement sioniste de gauche extra-parlementaire La Paix Maintenant (anciennement Les Amis de Shalom Arshav) a publié un communiqué, livré ici dans son intégralité. A titre d’information, M. Pompidou et M. Mitterrand avaient refusé pour leur part d’avoir une stalle à Cerisay (Deux-Sèvres), commune moyenâgeuse (avec de beaux restes) où se trouve cette Abbaye dans laquelle sont rendus les honneurs aux chanoines de Latran.

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Jeudi 20 décembre 2007, à Rome, en réponse au discours du cardinal qui venait, selon la tradition, de le faire chanoine d’honneur de l’église Saint-Jean de Latran, un Président de la République française « décomplexé » (l’un de ses mots favoris) a livré une vision de la France tout aussi décomplexée.

Bien qu’en cette occasion, il s’adresse spécifiquement aux chrétiens, il reprend dans son discours une version communautariste de la France déjà annoncée dans un livre d’entretiens publié bien avant les élections. En substance : aux chrétiens leurs curés ou pasteurs, aux musulmans leurs imams, aux juifs leurs rabbins, et les Français seront bien gardés (ce qui donne, dans le discours de Latran : « La désaffection progressive des paroisses rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie de prêtres n’ont pas rendu les Français plus heureux. C’est une évidence. »)

Ah, la disparition des patronages… Voilà donc la cause de nos maux.

Chaque passage du discours de M. Sarkozy serait à reprendre. Fort heureusement, les répliques et les analyses ne se sont pas fait attendre.

Nous nous en tiendrons ici à un seul point : l’école républicaine.

M. Sarkozy a notamment déclaré : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. »

La Paix Maintenant tient à réaffirmer son attachement aux valeurs de la République. Et la laïcité est l’une de ses valeurs principales, comme le rappelaient, il y a peu encore, la Commission présidée par Bernard Stasi et le rapport remis en décembre 2003 au président de la République.

M. Sarkozy n’hésitant pas à gommer en quelques phrases plus d’un siècle d’histoire de la République, nous lui répondrons par quelques autres phrases, prononcées en 1903 par le radical Ferdinand Buisson (1841-1932), qui fut directeur de l’enseignement primaire, président de la Ligue des droits de l’homme et lauréat, en 1927, du prix Nobel de la paix.

C’est lors d’un discours au congrès radical que Ferdinand Buisson prononça ces quelques phrases qu’il est bon de rappeler aujourd’hui. Affirmant qu’« on ne fait pas un républicain comme on fait un catholique », il expliquait : « Pour faire un républicain, il faut prendre l’être humain si petit et si humble qu’il soit [...] et lui donner l’idée qu’il faut penser par lui-même, qu’il ne doit ni foi ni obéissance à personne, que c’est à lui de chercher la vérité et non pas à la recevoir toute faite. [...] Croire, c’est ce qu’il y a de plus facile, et penser, ce qu’il y a de plus difficile au monde [...] il ne s’agit de rien moins que de faire un être libre [...]. » (*)

M. Sarkozy, dernier extrait ici : « Bien sûr, ceux qui ne croient pas doivent être protégés de toute forme d’intolérance et de prosélytisme. Mais un homme qui croit, c’est un homme qui espère. Et l’intérêt de la République, c’est qu’il y ait beaucoup d’hommes et de femmes qui espèrent. ».

M. le Président de la République, il n’est pas nécessaire d’être croyant pour espérer. Si tel était le cas, nous ne serions pas nombreux, à La Paix Maintenant, à espérer et à lutter pour l’avènement de la paix au Proche-Orient.

Un mot encore, M. le Président. Espérer, c’est bien, mais encore faut-il s’entendre sur le contenu de cette espérance. Nous croyons devoir vous rappeler qu’au Proche-Orient, par exemple, l’espérance de nombreux hommes qui croient n’est pas la nôtre. En revanche, de nombreux hommes qui, eux, ne croient pas, partagent avec nous la même espérance.

La Paix Maintenant France

(*) Cité par Antoine Prost, dans Histoire de l’enseignement en France, 1800-1967, Paris, Armand Colin, 1968 (p. 219).

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⇒ Nicolas Sarkozy est coauteur de « La République, les religions, l’espérance », dont il s’est expliqué dans ce long sujet publié le jour… de la Toussaint 2004 par L’Express.

⇒ Nicolas Sarkozy accorde un entretien aux médias du Vatican réunis pour la première fois, sur le site de Radio Vatican, dans lequel il se dit « catholique de tradition et de cœur ». Cet entretien est retranscrit ici.

⇒ Dossier : Quelles limites pour l'union méditerranéenne (durée : 3 min 41, format RealPlayer)

Kouchner aussi a sa télé !

C’est dans la plus grande discrétion que France Diplomatie, le site Internet du Quai d’Orsay a « fait peau neuve », début novembre. Désormais existe « France diplo TV ».

France Diplo TV succède ainsi à Panaf’TV (que Mme Panafieu avait annoncée en octobre), au vidéoblog de Bertrand Delanoë, et bien sûr à la PR TV, site du président de la République qui est la copie conforme de la NS TV du candidat Sarkozy (souvenez-vous : « Ensemble, tout devient possible »)… où il est écrit en haut à droite qu’il est « président de la République ».

A côté de cela, le portail du gouvernement, très lourd à ouvrir, fait pâle figure dans la course aux « nouvelles technologies ».

Mais toute cette frénésie de communication est-elle véritablement utile à la « bonne gouvernance » prônée par l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, beaucoup plus sobre avec son carnet ?

Rupture et ancrage à gauche pour Laurence Ferrari

Laurent Wauquiez et Nicolas Besancenot au menu de ce midi

Les deux invités de Laurence Ferrari, qui a gagné son procès contre l’hebdomadaire people Closer, jeudi, en obtenant 12 000 € sur les 30 000 demandés, sont MM. Wauquiez et Besancenot. La première diffusion de l'émission politique, Dimanche + , est en clair sur Canal + ce dimanche à 12h50. Les autres, réservées aux abonnées, sont aux horaires habituels, connus des abonnés.

Laurent Wauquiez, jeune énarque de 32 ans, réélu député UMP de la première circonscription de la Haute-Loire, dès le premier tour aux dernières législatives (il avait pris la place, en 2004, de son mentor Jacques Barrot et était, à 29 ans, le benjamin de l’Assemblée nationale) a à son tour démissionné de son mandat pour rentrer au gouvernement Fillon 2 comme secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, porte-parole du gouvernement. Comme son « employeur » direct, il fait beaucoup moins parler de lui qu’un autre énarque de quatre ans son aîné, porte parole de l’Elysée et candidat parachuté à la conquête de la mairie de Neuilly (et soutenu par le président de la République, ancien maire de Neuilly).

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Olivier Besancenot, ici en meeting à Reims en mars 2007, rentre d'une visite à la Martinique (puis à la Guadeloupe), où il était à la rencontre des mouvements locaux d'extrême-gauche et devait également effectuer une séance de dédicaces de son ouvrage sur Che Guevara dans une librairie de Fort-de-France.
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Le premier invité étant celui qui représente à sa façon discrète la « rupture » annoncée par le président, l’autre est le facteur de Neuilly, domicilié à Paris (18e), par deux fois candidat à l’élection présidentielle, Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR, de retour d’un voyage aux Antilles (comme l’avait fait son prédécesseur Alain Krivine à la fin des années 80). Un Olivier Besancenot, qui, voici deux semaines, faisait partie des chouchous des Français, prône la création d’un « grand parti anticapitaliste » (voir ici une vidéo de 17 minutes tournée à Valenciennes) et a coécrit un ouvrage sur le Che.

Au sommaire également :

⇒ Le Château : La pénurie de députés à l’Assemblée Nationale au moment du projet de loi sur le pouvoir d'achat, la démission du directeur de cabinet de Christine Boutin qui bénéficiait d’un logement très « low cost » à Paris, la visite de « chanoine » du président Sarkozy à Benoit XVI… Et Ségolène Royal qui va à Romans, soutenir les ouvrières licenciées de Charles Jourdan.

⇒ Caméra Embarquée avec Laurent Wauquiez : Du Puy en Velay où il travaille son côté terroir à l’Hôtel Matignon, où il travaille avec François Fillon, portrait d’un trentenaire pressé et décontracté.

⇒ Enquête : Les expulsions de sans papiers

Brice Hortefeux, ministre de l’immigration et de l’identité nationale a presque atteint son quota avec 23 000 reconduites à la frontière. Gros plan sur le cas particulier des ROMS qui restent la variable d’ajustement des statistiques officielles (voir à ce sujet l’Article 19 de la Charte des Droits Fondamentaux de l'Union européenne.

⇒ Reportage : Les enfants de Don Quichotte au cœur de l’actualité
Après l’opération commando sur les bords de Seine, c’est la trêve des confiseurs jusqu’au 15 janvier et le fameux contrat avec les associations promis par le gouvernement. En attendant, on meurt toujours de froid dans la rue.

⇒ Campanet, toute la politique sur le net : gros plan sur la campagne américaine et la bataille entre candidats démocrates et républicains qui se livre sur le net.

… Et le coup d’œil de Loïck Prigent sur la bataille de Paris, où le duel Françoise de Panafieu/Bertrand Delanoë ne fait que commencer.

Lorsque l'émission sera en ligne, pour la visionner, il suffira de cliquer ici, puis de sélectionner la date du 23 décembre 2007.

La prochaine édition de Dimanche + sera diffusée le dimanche 13 janvier 2008.

Bonnes fêtes à toutes et à tous !

Après avoir partagé les fêtes de fin d'année avec quelques établissements dont la crèche municipale de la rue de Noisy, la crèche associative Le Village et le centre social de la CAF rue d'Annam, je m'apprête à aller passer les fêtes en famille, dans le Sud-Ouest.

Avant cela, je suis heureuse d'annoncer que le Conseil de Paris vient de décider l’adhésion à la Charte Européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale. Paris rejoint donc Athènes, Vienne, Bilbao, Florence, Nantes, Rennes…

En signant cette Charte, Paris s’engage à mettre en œuvre,une démarche globale et concrète pour affirmer l’importance pour la démocratie de garantir l’égalité des femmes et des hommes.

Souhaitons que l'application de cette Charte se fera sans embûches !

Bonnes fêtes à toutes et à tous !

Arlette Zilberg (pioché sur son blogue)

⇒ Le rappel de la Charte sur le portail parisien.

⇒ En cette saison, même Maire Info, le quotidien d’informations en ligne destiné aux élus locaux, met provisoirement la clef sous la porte.

⇒ En Suisse, plus de 70 communes ont signé la Charte.

20 € la passe pour la sexagénaire

Elle exploitait des femmes d’origine chinoise dans le 20e

Des femmes chinoises ont attiré l’attention du voisinage de la rue Levert, dans le 20e arrondissement, qui a prévenu la police judiciaire. Les enquêteurs ont placé sous surveillance un « hôtel borgne » où ces femmes (souvent en provenance de Strasbourg-Saint-Denis) se rendaient.

Les policiers ont pu établir que l'hôtel servait de maison de passe (au moins pour une chambre où se rendaient plusieurs prostituées). La réceptionniste et la propriétaire de l'établissement ont été interpellées placées en garde à vue pour « proxénétisme hôtelier ». La responsable de l’hôtel, âgée d’une soixantaine d’années, a avoué qu'elle réservait une chambre aux prostituées et qu’elle prélevait 20 € par passe effectuée dans son hôtel.

Placée en garde à vue cette semaine, l'hôtelière du 20e sera convoquée prochainement devant un officier de police judiciaire. 


A lire :

• La prostitution sur le Quid

• Le bilan de la Préfecture de Police de Paris au 28 avril 2003 (un mois après la nouvelle loi)

• Un bilan du TRUC deux ans après la Loi de mars 2003

• Les flics s’invitent « chez Tania »

De dôles de clones au Vingtième

Jusqu’au 30 décembre, le Vingtième théâtre propose le spectacle « Les Clones » de la compagnie Choc Trio, en coproduction avec L'Avant Scène Cognac, avec le soutien de l'ADAMI, de la SPEDIDAM, et de la Région Poitou Charentes.

Présentation par le théâtre : Quatre clones sortent de leur boite à musique… A la recherche de l'Original, ils se livrent à une lutte délirante, musicale et désopilante. Comme principaux moyens d'expression, ces clowns sensibles utilisent leur corps avec énergie et leur instrument avec virtuosité. Une vraie performance visuelle, sans texte. Un spectacle burlesque et musical à voir en famille.

Mise en scène : Priscille Eysman. Avec : Claude Cordier, Pierre Lambla, Philippe Martin et Pierre Moulias.
Tarifs (hors adhérents du Vingtième théâtre) :
Tarif plein : 22 €, senior : 17 €, étudiant : 12 €
Spectacles jeune public : 8 € (4 €/personne pour les groupes)

Les Clones
Le Vingtième théâtre
7, rue des Plâtrières (20)
Du mercredi au samedi à 19h30 et le dimanche à 15h00
Accès : métro Ménilmontant ou bus 96 (arrêt Henri-Chevreau)
Tél. : 01 43 66 01 13

La vie plutôt que les chiffres !

Après avoir dit « Non au tri des réfugiés en fonction de leur appartenance religieuse », et voulant combattre la politique des quotas (déjà dénoncée ici par Médecins du Monde et dès juillet 2005 par Algeria Watch) et donner un minimum d’humanité aux gens qu’ils soutiennent, les membres du Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) lancent ce samedi, et jusqu’au 31 décembre, une campagne de sensibilisation auprès du ministre chargé de l’Immigration.

Le Réseau demande ainsi à tous ses militants, amis, voisins, camarades de classe, parents d’élèves, enseignants ou collègues soutenant des familles « sans-papiers » d'envoyer à Brice Hortefeux, maintenant qu’il est moins occupé, un courrier un courrier relatant la vie d'une personne ou d'une famille qu'ils soutiennent, « plaidant la cause de ces enfants et parents, témoignant de la place qu'occupent dans la société tous ceux que le ministre veut expulser. »

« En cette période traditionnellement consacrées aux "fêtes" et aux vœux de toutes sortes », ajoute RESF, « il est plus qu'urgent de manifester haut et fort qu'aucune politique ne traite seulement de chiffres, mais qu'il s'agit toujours de vivants et que leurs vies, celles des "sans-papiers" et les nôtres, ne se réduisent pas en équations, ne se réduisent pas à un chiffre - 25 000 - et à trois lettres - ADN. »

Les organisateurs de cette opération indiquent par ailleurs que « certains de ces courriers feront l'objet (…) de lectures publiques (…) sous des formes qui seront annoncées en fin de campagne ».

Pour en savoir davantage sur cette campagne, cliquer ici.

F.A., dessin P. Gendrot

Pour d’encore plus amples renseignements, joindre Mmes Huguette Cordelier (06 30 08 49 76) ou Armelle Gardien (06 89 49 48 47)

⇒ Pour le mois de janvier 2008, RESF met à la disposition de celles et ceux qui souhaitent écrires aux préfets deux sortes de cartes postales, ici pour Paris, là pour les autres départements français, celle de Paris ayant en haut l’imitation du logo de la PP, les autres un avion.

Affaire Kieffer : un juge sous surveillance ?

Rude fin d’année pour le juge d’instruction Patrick Ramaël, en butte à l’hostilité des autorités ivoiriennes, mais aussi à l’aversion que suscitent à Paris ses méthodes fort peu conventionnelles.

Pourquoi diable la vérité sur le sort de Guy-André Kieffer tarde-t-elle tant à éclater ? Chargés d’élucider la disparition du journaliste franco-canadien, enlevé le 16 avril 2004 dans le parking d’un supermarché d’Abidjan, où il avait rendez-vous avec un certain Michel Legré -beau-frère de Simone Gbagbo, l’épouse du président ivoirien-, les juges d’instruction Patrick Ramaël et Emmanuelle Ducos doivent non seulement déjouer les obstructions et les traquenards des autorités de Côte d’Ivoire, mais aussi surmonter les écueils made in France, plus inattendus.
 
Pour lire dans son intégralité le sujet de Vincent Hugueux publié dans L’Express, cliquer ici.

Travailler plus pour risquer plus…

Deux fois plus d'inspecteurs du travail agressés en 2007

Menaces de mort, coups, intimidations... Contrôler l'application de la loi dans certaines branches d'activité devient un métier à haut risque. Selon une note confidentielle transmise au ministre du Travail, les incidents violents ont doublé cette année.

En un an, le nombre des agressions contre les inspecteurs du travail a doublé. Selon nos informations, une note, transmise récemment au ministre du Travail, Xavier Bertrand, révèle que « 72 personnes ont indiqué avoir été confrontées à des incidents violents en 2007 », alors qu'en 2006 on en dénombrait 39. « On peut constater des incidents graves particulièrement nombreux en cette fin d'année », précise la note de synthèse.

En 2007, 64 agressions ont eu lieu au cours de contrôles en entreprise et 8 « à l'emploi ou dans les services administratifs ».
La situation est d'autant plus sensible que la profession a encore en mémoire le double assassinat, le 2 septembre 2004, de deux inspecteurs du travail par Claude Duviau, un agriculteur de Dordogne. « Nous sommes préoccupés par la montée continuelle des agressions cette année. C'est surtout important dans l'hôtellerie, le bâtiment et l'agriculture », explique Jean-René Masson, directeur de l'administration générale de la modernisation des services au ministère du Travail. Quelques exemples.

Des coups donnés par une fleuriste

Le 30 novembre, une fleuriste en Dordogne s'en prend à deux contrôleuses et leur crie que si elle avait eu un fusil, elle s'en servirait contre elles, poursuivant par des violences physiques - des coups de poing à l'épaule -, selon la note du ministère du Travail. « Ça nous inquiète car cela s'est passé dans une région où un drame terrible s'est produit. Nous avons placé depuis les deux contrôleurs sous protection », précise Jean-René Masson. Les pouvoirs publics ont-ils vraiment tiré tous les enseignements du drame ? « Nous avons un vrai soutien du ministère de la Justice, qui facilite les fixations de dates des procès de ceux qui agressent les contrôleurs », précise M. Ricochon, directeur départemental de l'inspection du travail de Paris.

Plaqués au mur dans un restaurant

Le 1er juin, deux inspecteurs du travail qui contrôlaient une brasserie près de Nantes ont été plaqués au mur et maintenus pendant une heure enfermés dans le restaurant. Ils intervenaient pour vérifier les conditions de travail des apprentis mineurs. Ils ont porté plainte pour « menaces, outrage et intimidation ». Leurs agresseurs ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis.

Repli dans la voiture pour éviter des forains

A l'occasion d'un contrôle sur un manège forain pour l'emploi de main-d'œuvre en situation illégale, le climat a dégénéré le 23 mai à Cousolre, dans le département du Nord. « Les agents ont dû se replier dans leur voiture et s'y enfermer, alors que les forains les encerclaient, menaçants, et les prenaient en photo avec leurs téléphones portables. Ils n'ont dû leur salut qu'à l'arrivée des forces de l'ordre », explique-t-on au ministère du Travail.

Bagarre à propos de produits cancérigènes

Le patron d'une société a tenté d'agresser deux contrôleuses qui vérifiaient si les bombes aérosol de son entreprise ne contenaient pas de produits cancérigènes. Cela s'est passé le 21 novembre dans le Pas-de-Calais. Elles ont été protégées par un cadre de l'entreprise qui s'est interposé « avec beaucoup de difficultés » face à son employeur.

Des chômeurs radiés menacent des contrôleurs

Les contrôleurs de travail du service de la recherche d'emploi sont eux aussi soumis à de fréquentes agressions de la part de fraudeurs aux Assedic (voir ci-dessous). A Rennes, le 24 octobre dernier, l'un d'entre eux a menacé une contrôleuse en lui disant : « Je n'ai plus rien à perdre. Moi, je finirai peut-être au chaud, mais vous, vous serez au froid pour toujours… »

Marc Payet, pour Le Parisien du 21 novembre

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« On ne fait pas un métier facile »

Marie-Claude Bernard, chef du service de la recherche d'emploi de Paris

« Si je ne suis pas payé, je reviens demain et je tue tout le monde avec un colt. » Cette phrase a été prononcée le 27 septembre dernier par un demandeur d'emploi à une contrôleuse du travail de Paris, qui venait de lui annoncer qu'elle allait devoir lui supprimer ses allocations. Il a ensuite saccagé le local et tenté de lui jeter à la tête l'ordinateur posé sur le bureau.

L'auteur des faits passera devant le tribunal fin janvier. Cet incident est révélateur de l'extrême tension, méconnue, qui règne parfois dans ces entretiens menés par les contrôleurs du travail du « service de la recherche d'emploi », un service du ministère du Travail qui traque d'une part les fraudeurs aux Assedic et d'autre part les chômeurs qui ne rechercheraient pas réellement d'emploi.

« On se doit de traquer les faux chômeurs qui abusent du système »

Dans les deux cas, des sanctions financières sont prononcées, pouvant aller jusqu'à la suppression pure et simple des prestations. « On ne fait pas un métier facile, car nous avons souvent en face de nous des gens en situation très difficile. Mais on se doit de traquer les faux chômeurs qui abusent du système. Pour autant, on ne veut pas se faire agresser, explique Marie-Claude Benard, chef du service de la recherche d'emploi de Paris. Car, souvent, les échanges sont musclés, face à des gens qui peuvent disjoncter ».

« Sur 100 entretiens, 30 % sont tendus et 15 % donnent lieu à une agressivité verbale qu'il faut savoir gérer », ajoute Martine Catinaud, qui supervise aussi ce service. En 2007, 4 200 contrôles ont été effectués sur Paris, 676 sanctions ont été prononcées dont 500 pour des fraudes avérées, principalement dans les secteurs du bâtiment, de la restauration et de la confection, avec une progression récente dans le secteur des congés-spectacles. Les fraudes concernent le plus souvent des reprises de travail sans les déclarer aux Assedic, tout en continuant à bénéficier des allocations, ou du travail clandestin (avec la complicité de l'employeur) en cumulant avec les allocations.

« Les gens nous disent : " Vous me coupez les vivres ? Je vais vous flinguer, ou je vais me flinguer " »

« Mais les agressions sont le plus souvent le fait de chômeurs de longue durée, désociabilisés, qui ne se rendent plus aux convocations des Assedic. Lorsque nous leur expliquons que l'on va être obligé de prendre des sanctions, il arrive qu'ils pètent les plombs. C'est dans ce contexte-là que les agressions sont les plus fréquentes », indique Martine Catinaud. Ce sont le plus souvent des menaces orales. « Les gens nous disent fréquemment : Vous me coupez les vivres, comment je vais faire pour ma famille ? Je risque d'être expulsé. Je vais vous flinguer, ou je vais me flinguer », ajoute-t-elle.

Face à ces situations de crise, le conseil est de « laisser parler les gens, sans les interrompre ». « Nous avons conscience qu'ils sont en souffrance… », ajoute-t-elle. Mais, parfois, les menaces sont trop graves pour les laisser passer. Un contrôleur a ainsi reçu une lettre où on le menaçait de lui lancer du vitriol, ce qui a valu à son auteur une condamnation devant les tribunaux. Pour éviter le pire, tous les bureaux de ce service sont disposés de façon que le contrôleur soit plus près de la porte que le contrôlé, pour pouvoir sortir rapidement au cas où. « On a demandé des sonnettes d'alarme, mais on nous a dit que cela coûterait trop cher », conclut un contrôleur.

M. P., photos Marc Menou, pour Le Parisien (édition de Paris)

Jean-François Zygel récidive ce soir sur France 2

L’audience avaient été bonne cet été pour ce virtuose bien connu du 20e arrondissement

Après son passage en août sur France 2 (où les téléspectateurs avaient été nombreux à 23h10), Jean-François Zygel, qui vient d’avoir sa page sur Wikipédia, l’encyclopédie libre et contributive, prêtant parfois à polémique et rémunérant les illustrateurs depuis peu, revient ce soir à 22h45 sur le service public.

Il y présentera une « Boîte à musique » spécialement concoctée à l’occasion de Noël, et des fêtes de fin d’année, avec comme invités Marc Jolivet (amateur surtout de Jazz), Thomas Fersen (né dans le 11e et fin connaisseur du cimetière du Père-Lachaise) et le comique Mustapha El Atrassi (dont le site est ici), un quatrième invité semblant s’être désisté.

Au menu de cette émission spéciale : des grands airs traditionnels, Les Noces de Figaro de Mozart, des valses de Brahms et de Strauss ou bien encore Le concerto pour deux violons de Bach.

Habitué du 20e depuis… 1996, Jean-François Zygel (qui doit y présenter le Requiem de Mozart le 3 janvier) sera entouré d'interprètes et de musiciens de renom (Le Chœur de Paris, le quatuor de saxophone Emphasis, le pianiste de jazz Antoine Hervé,…).

On y retrouvera aussi les « incontournables » de La Boîte à musique : le « quizz musical » et « l'instrument rare ». Il faudra notamment tenter de découvrir à la manière de qui il jouera ce soir le « Petit papa Noël », rendu célèbre par Tino Rossi… On ne pourra pas dire, après, que la musique classique n'est qu'un OVNI pour mélomanes avisés. Un regret, tout de même, pour les téléspectateurs équipé d'un téléviseur de haute qualité : l'émission n'est pas diffusée en stéréo.

Mais, pour en avoir suivi un extrait, je ne peux que recommander d’être à vos téléviseurs ce soir, d’autant que ce n’est pas à une heure indûe !

La boîte à musique de Jean-François Zygel
Vendredi 21 décembre
France 2, 22h45, durée : 1h34

F. A., photo France Musique

• A lire, sur le site de France 2, les explications de M. Zygel sur l’émission de ce soir.

• Outre le 20e arrondissement, et occasionnellement France 2, Jean-François Zygel officie aussi sur France Musique.

• Jean-François Zygel sera invité ce matin entre 11h et midi sur Europe 1 (fréquences ICI).