Autour de la table, quatre femmes : deux magistrates et deux avocates. A l'ordre du jour : la rumeur d'une relation entre Nicolas Sarkozy et Laurence Ferrari évoquée par un hebdomadaire people. Cette liaison supposée entre le chef de l'Etat et la célèbre journaliste, qui bruisse depuis des semaines dans les médias et le Tout-Paris, s'est transposée pour la première fois, hier, dans une enceinte judiciaire. L'audience s'est déroulée dans une petite salle de la 1ère chambre civile du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine). Laurence Ferrari, 41 ans, mère de deux enfants, avait assigné la société qui édite le journal « Closer » pour « atteinte au droit au respect de la vie privée » et « atteinte à son droit à l'image ».
Le 1er décembre, l'hebdomadaire « Closer » a mis en couverture une photo de la journaliste. Titre : « Laurence Ferrari La folle rumeur Certains médias croient savoir avec qui elle est… » Une double page est consacrée aux on-dit « sur la relation sentimentale, réelle ou supposée, de Madame Laurence Ferrari et de Monsieur Nicolas Sarkozy », comme le rappelle l'avocate de l'ancienne vedette de TF 1. Illustré par d'autres photos d'elle, cet article évoque aussi la couverture de ce sujet par des médias étrangers ainsi que par des sites Internet.
« Susciter l'intérêt du public dans un but mercantile »
Le tout a fortement déplu à Laurence Ferrari, qui a donc choisi de saisir le tribunal. « Le propos de Closer est clair : la propagation d'une rumeur indigne de la liberté d'expression », assène Me Florence Watrin, conseil de la journaliste de Canal + et de RTL. L'avocate souligne « l'hypocrisie » de l'hebdomadaire, qui se serait contenté de relayer « de manière tapageuse cette méchante rumeur ». Me Watrin s'interroge : « On nous parle d'une love affair, d'une liaison extraconjugale… On nous parle de prétendus dîners aux chandelles à l'Elysée, d'un prétendu voyage à la Toussaint au Maroc… Mais où est l'enquête du journaliste ? Où sont les faits avérés ? »
Aux yeux de l'avocate de Laurence Ferrari, l'article ne participe aucunement à un « débat d'intérêt général ». L'objectif de « Closer » serait de « susciter l'intérêt du public dans un but mercantile ». Enfin, Me Watrin insiste sur les conséquences de l'article sur Laurence Ferrari et ses proches. « Sa vie privée a été livrée en pâture sur la foi de rien », tonne l'avocate en réclamant 30 000 € de dommages et intérêt et une publication judiciaire en cas de condamnation du journal.
Plaidant à son tour, l'avocate de « Closer » met les points sur les i. « Il est insupportable d'entendre que Closer serait un produit et non un magazine de journalisme et de presse », avertit Me Delphine Pando. Puis elle revient assez longuement sur les relations de Laurence Ferrari avec les médias. « Laurence Ferrari est connue pour avoir travaillé en couple (NDLR : avec son ex-mari, Thomas Hugues). Elle en a fait un atout professionnel. Elle a mis son couple, et son intimité, en avant pendant des années », souligne, coupures de journaux en main, Me Pando. Cette dernière estime que Laurence Ferrari a eu avec les médias une « attitude complaisante rarement égalée ».
Puis elle rappelle le « contexte médiatique » qui a précédé la parution de l'article : « L'annonce du divorce du couple présidentiel » s'était télescopée avec « la séparation de Laurence Ferrari et Thomas Hugues ». Pour beaucoup, la rumeur Sarkozy - Ferrari serait partie de là. « Dans cet article, il y a une analyse de cette rumeur, de ce phénomène, avec de la distanciation. A aucun moment on ne vient dire si c'est vrai ou si c'est faux », insiste Me Pando, notant au passage que Laurence Ferrari n'infirme ni ne confirme cette rumeur dans son assignation. Le tribunal n'est pas là pour démêler le vrai du faux, mais dire s'il y a eu ou non violation de la vie privée. Jugement le 20 décembre.
Geoffroy Tomasovitch, pour Le Parisien, photo : Agence 1827-Stéphane Ruet
hum... ça vaut un billet sur ton blog ça ?
Rédigé par : Fañch | 14/12/2007 à 21h10
C'est à l'appréciation de la clientèle, Fañch…
D'aucuns peuvent penser que c'est du "germanopratin", comme dirait notre président, mais la presse internationale en a beaucoup dit, alors que Closer non… et 20 Minutes n'a RIEN dit pour la simple raison que, avant même les premières publications dans les journaux anglais, allemands ou italiens, ils avaient reçu un courrier recommandé de l'avocat de L. Ferrari et Th. Hugues…
Pour information, puisque tu habites bien loin de Paris, l'auteur du sujet est le spécialiste des questions de justice (en France) au sein du Parisien. Et il est accrédité u Palais de justice de Paris. S'il a jugé utile d'aller travailler dans un autre département, celui en l'occurrence où réside le président de la République, il y a sans doute une raison !
Merci d'être passé de ta lointaine Bretagne !
Rédigé par : Fabien | 15/12/2007 à 09h39