La réforme des statuts a été adoptée
Le 108e congrès du Parti radical valoisien (parti associé à l’UMP), qui s'est réuni ce samedi pour deux jours à Paris, a réformé ses statuts et devrait élire demain à sa tête, comme indiqué ici, le ministre d’Etat en charge de l'Ecologie Jean-Louis Borloo. Ce congrès intervient alors que les deux familles radicales, de droite et de gauche, ont renoué le dialogue mercredi, après trente-cinq ans de brouille.
Ce rapprochement ou réchauffement, tel une fonte des glaces, n’est pas sans conséquence pour le 20e arrondissement. Pour l’instant, sur les 17 têtes de listes UMP aux municipales parisiennes, c’est l’UMP Jean-Claude Beaujour, candidat malheureux aux législatives dans la 6e circonscription de Paris, avec moins de 31 % des voix qui y a été désigné. Le candidat « naturel » du Parti radical valoisien aurait dû être Jean-Louis Arajol, l’ancien syndicaliste policier, en mission dans une ambassade française en Afrique. Quant au « candidat naturel » de l’UMP, en toute logique, cela aurait dû être Raoul Delamare, élu depuis 1995 dans l’arrondissement, où il représente l’association de François Fillon…
D’autant que le délégué de circonscription du 20e « connaît du monde » et a été soutenu par Françoise de Panafieu pour les législatives !
D’autant aussi que l’ambiance à gauche, dans le 20e, n’est pas au beau fixe, même si, dans l’entourage de Mme Panafieu, on le donne pour acquis à la gauche, comme il l’est redevenu en 1995. Et, voici dix jours, un blogue qui revendique son anonymat, comme indiqué dans ces commentaires, dénommé Politoblog, prend ouvertement la défense de l’actuel maire, exclu du parti socialiste pour s’être présenté aux législatives dans la 21e circonscription. Au premier tour, il avait obtenu deux fois moins de voix que la candidate officielle du PS. Dès septembre, M. Charzat, ancien du CERES, et l’un des piliers fabiusiens du Parti socialiste, avait annoncé qu’il se représenterait en mars 2008.
Du côté du MRC, Jean-Pierre Chevènement a déjà dénoncé « l'hégémonie du PS sur Paris » et Georges Sarre (actuel patron du MRC), qui se présente à sa propre succession dans le 11e et s'est dit hier victime de jeunisme, envisage de présenter des listes dans les vingt arrondissements…
Tout comme Les Verts, qui avec Denis Baupin comme tête de liste sur Paris (il se présente, lui, dans le 20e, où la campagne a démarré voici deux semaines et est en images ici), comptent leurs forces dans tout Paris au premier tour…
Pour en revenir au 108e congrès du Parti radical valoisien, le Comité exécutif - réuni à huis clos - (350 membres environ) a d'abord voté à l'unanimité, à main levée, la réforme des statuts, dont la principale disposition s'appliquera à partir du prochain congrès électif de 2009 : le président sera élu pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois, par suffrage direct des adhérents (ils sont officiellement 10 000), et non plus par les « grands électeurs » que sont les délégués du parti (1 400 environ). Mais, pour ce congrès, le système d'élection par grands électeurs était maintenu ce samedi, et le sera demain.
Depuis 2005, le parti radical valoisien était dirigé par une coprésidence composée de MM. Jean-Louis Borloo et de l’ancien ministre André Rossinot. Tout l’inverse de l’UMP… qui depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la pésidence de la République est officiellement dirigée collégialement. Et cette réforme, qui entrera en vigueur en 2009, donnera la possibilité à Jean-Louis Borloo de briguer à ce moment-là le mandat de trois ans renouvelable une fois (dont la première échéance, donc, prend fin officiellement en 2012… année prévisible d’élection présidentielle).
M. Borloo ne devrait avoir qu'un challenger, en l’occurrence Michel Zumkeller, 41 ans, peu connu du grand public, alors qu’il est député du territoire de Belfort (2e circonscription, conservée jusqu’en 2002 par Jean-Pierre Chevènement, président d’honneur du MRC). Mais, jouant de malchance, Michel Zumkeller ne se trouvait pas aujourd’hui à la porte de Sèvres… en raison des grèves affectant les transports publics ferroviaires.
Fondé en 1901, le pari radical est le plus vieux parti de France. Il compte 17 députés, sept sénateurs et un eurodéputé. Il dirige les mairies de Nancy, Valenciennes, Bayonne, Bourges, Saint-Etienne, Antibes et Cahors.
F. A., avec agences, dessin de Pétillon
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