Trois questions à Jean Henochsberg, exploitant indépendant de cinémas arts et essais.
Vous êtes donné favori pour le futur complexe cinématographique de la porte des Lilas...
C'est délicat d'en parler car la Mairie n'a pas encore publié de communiqué officiel. Mais ce projet m'intéresse beaucoup. Il s'inscrit dans une volonté de la mairie de Paris de faire le lien avec la petite couronne, en réhabilitant des zones d'activités en périphérie. La porte des Lilas, ce sera 800 m2 de commerces et 7 salles de cinéma. Un pari difficile, à cause de la proximité dans le 19e arrondissement du futur MK2 Zac Claude-Bernard et du prochain Gaumont à la Cité des Sciences à laVillette, mais on est prêt à relever le challenge ! Je suis très confiant.
Quelle place avez-vous dans le monde du cinéma parisien ?
Je suis l'un des rares exploitants art et essais de la ville, sans doute le plus gros. Mon groupe, la Secae (Société d'exploitation cinématographique d'arts et essais) possède 4 salles intra-muros : le Racine Odéon, le SaintGermain-des-Prés, le Balzac, depuis plus de 25 ans, ainsi que la Pagode, depuis sa réouverture en 2000. Nous commençons aussi à être présents en périphérie, notamment avec les Ecrans d'Arcueil, un « mini-plexe » de 6 salles qui ouvrira début 2009 près de Montrouge (Hauts-de-Seine).
Pourquoi cette dynamique d'expansion en périphérie ?
On n'a pas vraiment le choix. Le prix des loyers fragilise dangereusement nos petites salles parisiennes. Si nous voulons les maintenir et conserver notre indépendance malgré la pression économique, il faut s'étendre. Comme toutes les espèces menacées, nous nous multiplions pour survivre ! L'indépendance a un prix.
Anouchka Collette, pour Paris Obs
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