97,07 % des voix. C'est le score obtenu par Bertrand Delanoë dans l'investiture socialiste du candidat à la Mairie. C'est clair : il n'y a qu'un patron à Paris.
Il y a cependant un bémol qui gâche quelque peu la fête : le taux de participation. Qu'on en juge : alors que dans le 20e Frédérique Calandra a été investie par 186 voix pour une section qui compte près de 1 700 adhérents (soit moins de 11 % des adhérents !), les militants socialistes du 20e eux-mêmes indiquent : « Certes, ce phénomène n’affecte pas que le 20e, mais toutes les sections parisiennes et dans des proportions parfois plus importantes ». Ainsi, dans certaines sections parisiennes, les têtes de liste du PS ont parfois été investies par moins de 10 % des adhérents ! Mais, toujours de l'aveu même du Parti, la situation est en fait bien pire : « Certes, aussi, ce phénomène de reflux affecte aussi l’ensemble du PS ». Une vraie bérézina !
Quelle analyse de cette situation nos amis socialistes du 20e proposent-t-ils de cette situation manifestement très inquiétante ? A part n’avancer que l'hypothèse d'un enjeu moins important que celui des présidentielles, aucune ! Ils s'interrogent, concentrant leur réflexion sur les nouveaux adhérents du Parti : « Les jeux ont-ils semblé déjà faits ? Avons-nous su intégrer ceux que l’on continue à appeler des " nouveaux adhérents " ou des " adhérents à 20 € " ? Avons-nous su nous-mêmes dans nos comportements, dans nos AG, attirer, intéresser, accepter ce flux ? ». Mais se rendent compte eux-mêmes que c'est une fausse piste : « Notons que cette faible participation touche aussi les " anciens ", ce qui est tout aussi important ». Au final, c'est l'inquiétude qui s'impose, paralysante, au point qu'elle ne leur permet pas de sortir du stade de l'interrogation : « Dans le 20e, nous devrons nous poser des questions, tant il est vrai que même si nous avons perdu en participation, les adhérents restent des électeurs et que nous devrons nous appuyer sur eux ». Affligeant et dramatique, car à aucun moment nos camarades n'émettent l'hypothèse que le repli sur lui-même qu'opère le PS parisien (1) y est pour quelque chose à l'heure où son discours et son action au niveau national sont tout simplement incompréhensibles et illisibles.
Dans ces circonstances, c'est au contraire de dialogue, d'échange, de partage et d'unité sur les valeurs fondamentales avec ses partenaires naturels, mais aussi avec le reste de la gauche et de la société civile que les socialistes ont besoin. Car, quoi qu'on en dise, il existe des valeurs partagées à gauche sur lesquelles il est possible et même indispensable de se retrouver, pour contrer un Nicolas Sarkozy qui emprunte ici et là pour troubler le jeu, mais conduit une politique de casse sociale, de suppression des services publics, d'état policier, de collusion avec les milieux d'affaires et de contrôle des médias. Des « valeurs » qui ne sont assurément pas de gauche.
(1) Lire à ce sujet Trois questions à Georges Sarre, maire du 11e arrondissement de Paris (Le Point, 14 novembre)
Source : Politoblog (blogue « anonyme », hébergé par le NouvelObs, tournant essentiellement autour de la candidature de Michel Charzat dans le 20e)
Note : A lire cette dépêche publiée sur le site du Nouvel Observateur voici un mois, la participation parisienne a été en moyenne de 18,9 % des militants ayant le droit de vote, sachant que les bureaux de vote n’étaient ouverts que pendant cinq heures, qu’il y avait grève des transports en commun et qu’il n’y avait qu’un candidat. Politoblog a donc « sélectionné » les arrondissements où le taux de participation était le plus faible.
Non, Politoblog n'a pas « sélectionné » les arrondissement de Paris où le taux était le plus faible : le titre de notre note indique bien que Bertrand Delanoë a été investi par « moins de 20% des adhérents du PS », ce que vous confirmez.
Pour le reste, nous n'avons fait que reprendre les résultats obtenus par Frédérique Calandra et citer les commentaires des socialistes du 20ème (gps20.com).
Rédigé par : Politoblog | 20/11/2007 à 15h28