Les personnes prises en charge à 100 % devront voir leur médecin
Contrairement à ce que j’avais annoncé le 18 septembre, sur la foi d’un communiqué ministériel, le parcours du combattant reste inchangé. Il faudra donc, pour bénéficier du vaccin antigrippal gratuit faire : médecin traitant, pharmacien, infirmier ou médecin, puis demande de remboursement des trois euros de l’injection (en payant un timbre, si l’on veut être remboursé sous dizaine à Paris).
Etant moi-même atteint d’une Affection de longue durée (ALD), je me réjouissais à l’idée de ne pas avoir à aller voir le médecin une fois de plus, mon protocole de soins prévoyant que je le voie tous les deux mois, en sus des consultations non liées à ma pathologie. Et me disais naïvement que cette bonne idée allait faire économiser aux caisses primaires d’assurance maladie dans les deux cents millions d’euros. Sans rien faire d’autre que de simplifier la vie de tous !
Sur le site de la Sécurité sociale, le dossier « La grippe, c’est mieux quand on l'évite », a été modifié le 11 octobre.
Pour les personnes concernées, le parcours de prise en charge de la vaccination demeure donc celui-ci. Inchangé.
Selon toute vraisemblance, le courrier du 17 septembre du secrétaire perpétuel de l’Académie nationale de médecine à la ministre de la Santé n’est pas étranger à ce changement de position.
Les infirmières libérales attendaient autre chose et avaient écrit la semaine dernière sur leur site : « Alors que le vaccin antigrippal est disponible dans les officines depuis le 28 septembre dernier, on ne sait toujours pas si les infirmières pourront effectuer ces vaccinations cette année comme la convention le préconisait. » (lire ici ; le texte publié au JO du 25 juillet en intégralité est là).
Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL), avait en juillet publié ce communiqué :
Augmentation des tarifs : 25 jours de retard
L’augmentation des tarifs des infirmières libérales prévue au premier juillet sera applicable le 26. Après cinq années de blocage, 25 jours de retard pour la mise en application de la convention.
L’UNCAM et le ministère n’ont pas tenu leurs promesses.
Encore une fois le Sniil a dû se battre, il a harcelé les ministères et fait pression près des parlementaires, il a lancé un mot d’ordre national d’arrêt des nouveaux soins dès le 20 juillet.
Merci à toutes les infirmières et infirmiers qui se sont mobilisés.
Le Sniil saura réclamer les 10 millions d’euros économisés sur le dos des infirmières.
Il veillera au respect des engagements.
Annick Touba
Il est vrai qu’une augmentation de 10 centimes, faisant passer l’acte de base (comme une injection) de 2,90 € à 3 €, ce n’est pas Byzance. Mais que représentent le nombre de consultations à 22 € chez un médecin (généraliste de secteur 1) multiplié par les bénéficiaires de la vaccination antigrippale ? Les plus de 65 ans, qui représentent 16,2 % de la population française, sont à eux seuls plus de 10 millions, la population française étant supérieure à 62 millions d’habitants… Quant aux assurés sociaux atteints d’une pathologie inscrite au protocole ALD, ils étaient près de 7,7 millions au 31 décembre dernier. Certes, on peut être à la fois âgé et malade. Mais cela fera tout de même plus de 200 M € de dépenses de santé inutiles, d’autant que les médecins, pour ne pas pénaliser financièrement les malades ou les mutuelles, ont tendance pour ce genre de choses à faire passer la consultation en ALD, donc à l’entière charge de la collectivité.
Allez donc faire comprendre aux assurés sociaux qu’il faut combler le fameux trou de la sécu !
Aux lecteurs (concernés ou pas par la prise en charge du vaccin antigrippal) à qui j’ai pu donner de faux espoirs - et en particulier aux personnes qui ont des difficultés de motricité – je présente mes plus plates excuses pour avoir pris à la lettre un communiqué ministériel que je ne retrouve bien entendu pas/plus sur le site du ministère idoine. Au ministère des Comptes publics, on va ressortir les calculettes. D’autant que le but de la ministre de la Santé est d’arriver à un vaccin pour 75 % de la population.
Reste à savoir qui en pâtira…
Fabien Abitbol, photo L’intern@ute magazine
⇒ Pour en savoir davantage sur l’historique de la vaccination en France hexagonale et ailleurs, cliquer ici.
⇒ Le point au 7 octobre sur la grippe en France est là.
⇒ Pour connaître l’évolution de la situation épidémiologique en France métropolitaine (gastro-entérite et grippe clinique), c’est par ici.
⇒ Le dossier de l’Institut de veille sanitaire (INVS) sur les types de grippe est là.
ne vous excusez pas, vous n'y êtes pour rien...c'est le gouvernement qui nous a tous "enduit d'erreur"...
le seul programme connu peut se résumer à: "vous allez payer"!...d'une manière ou d'une autre...1 euro par ci, 1 euro par là...retard dans les paiements...platte-forme téléphonique payante...médicaments moins ou pas remboursés...tout est bon !
heureusement, pour certains salariés, l'entreprise offre la possibilité d'une vaccination anti-grippale gratuite (faut dire que ça les arrange !)
Rédigé par : zoé | 16/10/2007 à 16h45
@zoé,
il est des jours où l'on ose croire que des économies de santé peuvent se faire sans nuire à personne et en simplifiant la vie de certains, et l'on se trompe !
pour une fois qu'une idée ne coûtait rien, il a fallu que le secrétaire perpétuel de l'ordre des médecins s'en mêle (et qu'on l'écoute), comme si les infirmières ET LES PATIENTS n'étaient pas assez intelligents.
comment faire pour récupérer cet argent ? 10 millions de personnes âgées et 7,7 millions de malades, ça doit faire, avec les "cumulards" entre 12 et 14 millions de consultations médicales en fin d'année… comme d'hab.
Rédigé par : Fabien | 16/10/2007 à 20h40