Du matériel digne de professionnels de la démolition, une bonne dose de culot et beaucoup d'huile de coude... Les « perce-murailles » qui ont dévalisé le magasin Foxy-Minky, un petit commerce de fourrure de la rue Hauteville (10e) n'ont pas lésiné sur les moyens. Dans la nuit de mardi à mercredi, ces mystérieux cambrioleurs qui avaient réussi à s'introduire dans les caves du bâtiment, ont percé un trou dans la dalle du rez-de-chaussée (pourtant épaisse de près de 80 cm) qui leur a permis d'accéder au beau milieu du magasin.
Ils se sont emparés d'une cinquantaine de manteaux de vison avant de repartir par le même chemin qu'à l'arrivée. Le lendemain, dans la cave, les policiers n'ont retrouvé que la foreuse sur vérin utilisée par les cambrioleurs-démolisseurs... et 49 cintres délestés de leurs précieuses parures. « On ne sait pas comment ils ont pu arriver jusque-là sans se faire remarquer », s'interroge Alain Buniak, le patron du magasin de fourrure qui a dû passer la nuit dernière dans son commerce en attendant que le trou soit rebouché. « Les caves de l'immeuble ne sont accessibles qu'en passant par la porte cochère voisine puis par le hall d'entrée de l'immeuble d'habitations mitoyen, puis encore par l'accès aux sous-sols. » En tout quatre portes - fermées soit par un code soit par un verrou - qui n'ont même pas été fracturées ! Large d'à peine une quarantaine de centimètres, le tunnel creusé par les malfaiteurs est difficilement utilisable par les « gros gabarits ». Il pourrait avoir été emprunté par un enfant qui a passé les visons à ses complices en sous-sols. Si les policiers de la 2e DPJ n'ont pas encore pu confirmer cette hypothèse, ils sont persuadés que les cambrioleurs avaient minutieusement repéré les lieux. L'alarme du magasin ne s'est pas déclenchée. « Ils ont dû ramper sous le faisceau, soupire le commerçant. C'est sans doute pour ça qu'ils n'ont pris que les manteaux situés sur le portant le plus bas. » Un butin tout de même très conséquent. La valeur marchande des 49 visons dépasse 300 000 €.
Benoît Hasse, pour Le Parisien du 12 octobre (pages Paris)
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