Ce sera l'un des principaux enjeux de la campagne des municipales à Paris. Le prolongement du tramway T3, dont le « schéma de principe » sera soumis mercredi devant les élus du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), est l'un des projets les plus importants pour le développement de la capitale ces cinq prochaines années.
Le plan prévoit un prolongement de porte d'Ivry à porte de la Chapelle. Cette portion sera financée à 50 % par la région jusqu'à porte de Charenton, et 30 % jusqu'à la Chapelle, le reste par la Ville de Paris. Mais plusieurs amendements devraient être déposés, notamment de la part des Verts, pour une extension jusqu'à la porte d'Asnières. Bertrand Delanoë, le maire (PS) de Paris, lui, estime que la priorité est d'abord de réaliser ce tronçon. Au Stif, on souligne qu'« à terme, ce tramway est censé aller jusqu'à porte Maillot » mais que, « pour le moment, il n'y a pas d'étude au-delà de la porte de la Chapelle ». Encore moins de financements. D'ici à 2025, le T3 devrait effectuer le tour quasi complet de la capitale - seul le 16e arrondissement pourrait ne pas être desservi - pour remplacer le bus PC, arrivé à saturation.
Les différentes études et le débat public, mené en 2006, ont montré la nécessité de couper la ligne de tramway en deux, au niveau de la porte de Vincennes. « Cette ligne est trop longue pour être exploitée d'un seul tenant, explique-t-on au Stif. Il faudrait 50 minutes au T3 pour parcourir toute la longueur. Mais durant ce trajet le tramway doit freiner, s'arrêter, repartir... Et cela le retarde. A l'arrivée, l'intervalle entre deux tramways serait de 10 minutes, quand il doit être de 4 minutes en heure de pointe. Ce serait catastrophique pour la qualité du service. Nous ne rencontrerons pas ce problème avec une ligne exploitée en deux arcs. » Les études ont aussi fait ressortir la nécessité que la ligne quitte le boulevard des Maréchaux, pour passer par Pantin (19e), où sera installé un centre de maintenance, et au niveau du boulevard Macdonald (19e), pour qu'il désserve la future gare d'Evangile du RER E.
Le dossier sera soumis au débat public dès la fin de cette année. « Des modifications, à la marge, sont envisageables », ajoute-t-on au Stif. Les travaux commenceraient au troisième trimestre 2008, pour une livraison fin 2012. Un calendrier qui rend compliqué tout retour en arrière, même si le ou la candidat(e) élu(e) le souhaitait.
© Mickaël Bosredon, pour 20 Minutes
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Bertrand Delanoë, Maire de Paris, tête de liste PS aux municipales.
« Mon souci est de pouvoir garantir l'extension du tramway jusqu'à la porte de la Chapelle, en respectant le calendrier. Amener le tramway jusqu'à la porte d'Asnières, je suis évidemment pour, mais les études ont porté uniquement sur le prolongement jusqu'à la Chapelle. Si on change la donne au dernier moment, que l'on rajoute des tronçons, cela casse tout le processus, et on prend deux ans de retard. C'est pareil pour un décrochage jusqu'à Nation. Il ne faut pas trop charger la barque, sinon on ne fait plus rien. Il y a le discours de circonstance, et la réalité. De plus, je n'ai pas un euro de l'Etat, pour financer cette extension jusqu'à la porte d'Asnières et je ne vois pas pourquoi je lui ferai le cadeau d'une participation financière. Je serai ferme sur ce point. C'est tout de même très surprenant, en plein Grenelle de l'environnement, de refuser d'intervenir sur un tel projet de transport collectif. »
© M. B., 20 Minutes
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