Les éclusiers bloquent le canal
Hier après-midi, les supporters de rugby venus en bateau au Stade de France pour assister au match Angleterre - Afrique du Sud ont dû terminer leur périple... en car. En raison d'une grève des éclusiers (la dernière importante remonte à près de six ans, note du ouaibemaître), une douzaine de péniches et huit bateaux de tourisme ont en effet trouvés porte close à l'écluse de la Briche, à l'entrée du canal Saint-Denis tandis que six croisières étaient annulées sur le canal Saint-Martin à Paris.
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Les éclusiers, qui réclament à la Ville de Paris dont ils dépendent une revalorisation salariale de 800 à 1 000 € par mois, avaient déjà bloqué les deux canaux vendredi dernier, jour du match d'ouverture de la Coupe du monde.
Et ils ont déposé un préavis pour vendredi prochain.
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« Cela fait cinq ans que l'on réclame cette hausse et cinq ans qu'on nous mène en bateau : il y en a marre », rouspète Dominique Audiot, responsable CGT des éclusiers, qui énumère les nombreuses contraintes du métier. « Pour un salaire de 1 300 € en début de carrière à 2 000 €, on travaille en trois-huit, les samedis et jours fériés, de jour comme de nuit, trois cent soixante-cinq jours pas an... » Marc Brami, éclusier depuis trois ans, confirme : « Physiquement, ce n'est pas évident. Et pourtant, nous assurons la sécurité des mariniers et des plaisanciers comme la survie de ces voies d'eau. Un canal ne fonctionne pas tout seul : il faut surveiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre les niveaux d'eau. Et enlever régulièrement les détritus. Sans parler des cadavres que l'on découvre... »
Un métier contraignant
Une pénibilité que ne minimise pas la mairie de Paris qui a compté hier une douzaine de grévistes sur les quarante éclusiers du service. « Les négociations se poursuivent depuis le mois d'août et nous sommes à l'écoute, assure-t-on à la Ville. C'est un métier très technique avec des particularités dont il faut tenir compte. »
© Julien Duffé, pour Le Parisien, édition locale Paris
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