Nouvelle coqueluche des médias, Bertrand Delanoë la joue modeste
« Si je rêve la nuit, ce n'est pas de pouvoir » : très sollicité par les médias dans la crise de leadership que traverse le PS et à l'aube des élections municipales de mars 2008, le maire de Paris Bertrand Delanoë la joue modeste face à cet engouement, jurant n'être « candidat à rien » à l'échelle nationale. Sans rien exclure.
C'est la presse qui avait sollicité une rencontre samedi en marge des travaux du PS à La Rochelle, où il partage l'affiche avec François Hollande et Ségolène Royal en l'absence des « éléphants ». « Je n'ai pas de choses extraordinaires à vous dire », débute-t-il, feignant l'étonnement devant la soixantaine de journalistes massés dans une petite salle de l'espace Encan. Dans la matinée, il avait participé à un débat intitulé « où en est la gauche ? », escorté par caméras et photographes et applaudi debout.
Alors que le PS semble vouloir en finir avec les « petites phrases » mortifères, il insiste pour parler du « fond », évoque la nécessité de trouver une « réponse progressiste à l'économie de marché », une réforme « de gauche » à la question des retraites.
« Loyal », il prend toutefois soin de ne pas marcher sur les plates-bandes de François Hollande, maître d'œuvre de la « rénovation » du PS : « Si je peux, comme d'autres, donner un coup de mains » même « imparfaitement », propose modestement ce « citoyen engagé », encarté au PS depuis « trente-cinq ans » et bien décidé à le rester jusqu'à son « dernier souffle ».
Cela n'empêche pas ce proche de Lionel Jospin de répondre aux questions sur ses ambitions nationales pour, dit-il, « être honnête jusqu'au bout ». « Je vois bien qu'il y a des moments où on intéresse », concède-t-il avec un demi-sourire, « je lis les journaux, j'écoute les militants, j'écoute les citoyens ».
« Je ne suis candidat à rien, et je peux être candidat à des choses », élude non sans malice celui à qui la presse et beaucoup au PS prêtent des vues sur la prochaine présidentielle. Le 30 mai 2012, il aura 62 ans. « Je n'ai pas dit que j'étais candidat à quelque chose, moi ! Vous m'avez entendu dire ça ? Je fais mon boulot, je défends mes convictions et voilà ! Après, on verra. »
Briguera-t-il la succession de François Hollande à la tête du PS en 2008 ? « Je vais bien finir par dire ce que j'en pense », mais « j'espère que la question des leaders sera la conséquence d'un choix de fond », temporise-t-il, sans se fermer aucune porte et à grand renfort de précautions oratoires, ne manquant pas une occasion d'en appeler au « collectif ». A sept mois des municipales, élu maire de Paris en 2001, il entretient également le vrai-faux suspense sur une nouvelle candidature.
Delanoë-mania ? Le père du Vélib' et de Paris-Plage assure garder la tête froide. La seule tache sur son CV est l'échec de Paris pour les Jeux olympiques de 2012. « Il n'y a aucune chance que ça me grise. Mes plaisirs, dans la vie, ce n'est ni le pouvoir ni la médiatisation », jure-t-il, chemise non cravatée sur jean noir, décontracté. « Si je rêve la nuit, ce n'est pas de pouvoir », plaisante-t-il. « Il m'arrive en me rasant le matin de rêver de Bizerte », ville où ce natif de Tunisie a grandi.
« C'est plus intéressant de voir des amis d'enfance et de partager des choses formidables que de courir après le pouvoir », confie-t-il. Ajoutant aussitôt : « Mais quand on a des convictions, il faut accepter d'exercer des responsabilités, sinon je ne serais pas maire de la capitale de la France. Il ne faut pas être non plus faux-cul ! »
© Nathalie Schuck, Associated Press
(Photo : Ville de Paris)
« je ne suis candidat à rien »....
tiens tiens, ça me rappelle quelqu'un ça...
mais qui ?...n'avait il pas eu un prix pour cette phrase devenue culte d'ailleurs ?...
:-))
Rédigé par : l'affreuse UMP | 03/09/2007 à 07h23
Ben oui…
Suffit de regarder le blogue de l'UMP Véronique Delvové ici :
http://delvolve.typepad.com/vronique_delvolv/2005/06/je_ne_suis_cand.html
Voilà ce qu'a écrit l'adjointe au maire du 7e arrondissement de Paris au sujet de l'ex-chef du parti politique qui l'a fait connaître…
Rédigé par : Fabien | 03/09/2007 à 11h10