Le Journal de l’Ile de la Réunion consacrera demain de nombreux sujets à son décès
A l’occasion du décès hier de Raymond Barre, dont on annonçait peu après son hospitalisation que son état « s’améliorait » pour le plonger trois semaines plus tard dans un coma artificiel, France 5 modifie demain dimanche sa grille de programmes. Il en est de même pour France 2, et pour RFO-Réunion.
A 12h30 dimanche, le documentaire « Ma vie à l’hôtel », produit par Agat films & Cie, sera remplacé par un entretien que le Premier ministre qui, le 27 août 1976, avait été appelé par le président Giscard d’Estaing à remplacer le futur fondateur du RPR Jacques Chirac, avait accordé à FOG.
Cet entretien avec Franz Olivier Giesbert (d’une durée de 52min.) avait été diffusé le 28 octobre dernier, à l’occasion de la sortie du livre de Damien Fière Pozzo-di-Borgo sur le « meilleur économiste de France » intitulé « Raymond Barre, un homme en politique » (éditions Mango), dont des extraits figurent ici.
La chaîne de service public se conforme en cela à la Délibération du Conseil supérieur de l'audiovisuel du 26 novembre 2002 (tardivement publiée au Journal officiel du 19 mars 2003), permettant une déprogrammation moins de quatorze jours après la mise en place des programmes en cas d’« événement nouveau lié à l'actualité ».
Pour celles et ceux qui ne peuvent pas se libérer demain à l’heure du déjeuner, il suffit de CLIQUER ICI.
Pour sa part, France 2 annonce pour dimanche 26 août au soir (00h30) « Pour l'histoire, Raymond Barre », un documentaire de 90 minutes réalisé par Guy Job (un entretien recueilli par… Franz Olivier Giesbert).
Selon la deuxième chaîne, ce film retrace le parcours d'une vie d'un Premier Ministre, de son enfance à son arrivée à Matignon en 1976 ainsi que son rôle durant cette période. Par voie de conséquence, la diffusion des « Grands moments d'humour » est annulée.
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La maison natale de Raymond Barre, à Saint-Denis de la Réunion.
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Membre de l’Institut de France, Raymond Barre, issue d’une famille installé à la Réunion depuis 1843, avait été marié à Mme Egedüs, issue d’une famille hongroise. Son enfance réunionnaise l’avait entre autres mené au plus vieux lycée de La Réunion, où il se disputait la première place avec l’avocat Jacques Vergès, disparu de la circulation de 1970 à 1978, période pendant laquelle il était « très à l'est de la France ». Il avait réapparu sur la scène médiatique pendant que Raymond Barre était à l’Hôtel de Matignon.
Dans le Journal de l’Ile de la Réunion (version papier) de ce samedi, compte-tenu du décalage horaire pour le bouclage du journal, il n’y a rien (seule la version en ligne évoque le décès du natif de l'île) mais l’édition de demain devrait comporter cinq pages, dont au moins trois seront consacrées à l’enfance et la jeunesse réunionnaises de l’ancien Premier ministre. RFO Réunion modifie aussi ses programmes pour saluer « l’un de ses fils ». Ce qui n’aura pas d’incidence dans l’Hexagone ce week-end, précise-t-on à la direction-antenne de la chaîne. Ce qui n'empêche pas une déprogrammation dans le courant de la semaine sur France Ô, sur le câble, la TNT et le satellite.
Le président du Conseil régional de l’ïle de la Région Paul Vergès (PCR) a souligné « les sentiments de fierté de la Réunion d’avoir eu parmi ses fils les plus illustres un homme de la dimension de Raymond Barre ». Il a exprimé « à titre personnel » l’émotion qu’il ressent à sa disparition, rappelant qu’il a été avec son frère, l’avocat Jacques Vergès, son condisciple au lycée Leconte-de-Lisle de Saint-Denis. La présidente du Conseil général Nassimah Dindar (UMP) a fait part de la « tristesse » ressentie après la disparition d’un « Réunionnais, économiste de renom, qui a exercé des fonctions publiques au plus haut niveau de l’Etat et dans le monde ».
Au cours de sa campagne en vue de la présidentielle de 1988, le candidat Raymond Barre avait déclaré (lors d’un discours à la Guadeloupe) qu’il souhaitait que les ultramarins deviennent « des Français à part entière » et non plus « des Français entièrement à part ». Cette fois, en matière de télévision, les Réunionnais seront servis avant les Français de l’Hexagone !
Fabien Abitbol
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