Une vision du reportage diffusé sur France 3 après la réception de la famille Kieffer à l’Elysée
« Jusque- là, je dis bien depuis trois ans, nous n’avons aucune preuve. La piste de la Présidence nous a emmenés à tourner en rond ». Telle est la précision qu’a tenue à faire ce samedi 25 août, le procureur de la République, près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, M. Raymond Tchimou.
Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée au parquet du Palais de justice, ce matin, Raymond Tchimou s’est prononcé sur « l’affaire Guy-André Kieffer ». Qui connaît un rebondissement depuis le 23 août, suite à un reportage de la chaîne de télévision française « France 3 ».
En effet, Berté Seydou interrogé par des reporters, déclare avoir participé directement à l’enlèvement de M. Guy-André Kieffer, journaliste franco-canadien disparu depuis le 16 avril 2004 à Abidjan.
Dans ce témoignage, il accuse le capitaine Jean-Tony Oulaï, dont il affirme être le chauffeur, d’être le chef du commando qui aurait exécuté Kieffer et accuse les autorités ivoiriennes d’être au cœur de cet assassinat.
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Le procureur de la République invite tout sachant à s'adresser à la justice pour la manifestation de la vérité
(Photo : Sylla Yacouba/FratMat)
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Le procureur, suite à ses allégations, a fait certaines mises au point. Affirmant à cet effet que M. Berté Seydou, auditionné en août 2006 par les juges français, avait déclaré détenir les faits qu’ils avaient rapportés au cours de son interrogatoire, des éléments du capitaine Tony.
Version différente de celle donnée à la télé le 23 août 2007, dans laquelle il affirme être un témoin oculaire des dernières heures de la disparition du journaliste.
Nicolas Raymond Tchimou a à cet effet, ajouté que tous les lieux et sites dont il est fait mention dans ce reportage ont été déjà perquisitionnés par les juges français et ivoiriens en charge du dossier. Et aucune preuve palpable et tangible de ces allégations n’avait pu être constatée sur le terrain.
Autant d’éléments qui l’ont poussé à affirmer que ce témoignage ne revêt en lui-même aucun fait nouveau, qui puisse faire parler d’un nouveau rebondissement. Avant de préciser que Berté Seydou, contrairement à ce qu’il affirme, n’est pas le chauffeur personnel du capitaine Tony, mais plutôt un des employés chargé de conduire un de ses taxis.
Le procureur de la République a aussi précisé qu’aucun fait juridique ne permettait pour l’instant d’attester de la mort de Guy-André Kieffer, encore moins de parler d’un quelconque assassinat puisque son corps n’avait pas encore été retrouvé.
Il a à cet effet invité Berté Seydou et éventuellement tout sachant (témoin, note du ouaibemaître), à s’adresser à la justice pour la manifestation de la vérité puisque la procédure est encore pendante devant les juridictions ivoirienne et française.
© Hervé Koutouan, pour Fraternité Matin
(plusieurs versions de ce sujet circulent ; celle-ci est celle de 17h31GMT, publiée donc environ six heures après celle de l’AFP)
⇒ Lire également : Le parquet se prononce (publié hier soir dans Fraternité Matin) et le dernier sujet du blogue de DeLugio.
⇒ Note : Si le procureur d’Abidjan-Plateau affirme qu’on ne peut pas parler d’assassinat, aucun corps n’ayant été retrouvé, on peut se demander pour quelle raison un homme mis en examen en France pour « enlèvement et séquestration » par les juges Ramaël et Ducos est inculpé en Côte d’Ivoire non seulement de ces chefs, mais en sus d’« assassinat »… et remis en liberté sans jamais avoir pu être entendu par la justice française dans des conditions « normales », la demande de « remise temporaire » s’étant avérée sans effet.
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Mise à jour du Lundi 27 août
Voici dans son intégralité l'intervention du procureur d'Abidjan-Plateau sur l'Affaire Kieffer.
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