Un frère de la ministre de la Justice jugé mardi en appel en état de récidive légale
L'information est révélée ce vendredi par Le Parisien. Jamal Dati, l'un des quatre frères de la ministre de la Justice, sera jugé en appel, à Nancy pour trafic de drogue. Déjà incarcéré par le passé, il risque une nouvelle peine de prison ferme. Quant à l'affaire, elle plombe encore un peu plus l'ambiance déjà lourde qui règne ces derniers temps au ministère de la place Vendôme.
« Famille, je vous aime »... Ces jours-ci, Rachida Dati doit ruminer la formule. Et pour cause. Selon une information parue vendredi dans les colonnes du Parisien, Jamal Dati, l'un des quatre frères de la ministre de la Justice, aura bientôt affaire à cette même justice. Plus exactement, l'homme âgé de 35 ans comparaîtra mardi 17 juillet à Nancy devant la cour d'appel de Meurthe-et-Moselle en compagnie de deux autres prévenus. Tous trois sont accusés trafic de drogue. Condamné en première instance à six mois de prison avec sursis, Jamal Dati doit ce nouveau passage devant la justice à la décision du procureur général du TGI de Verdun, lequel trouvait à l'époque la peine un peu trop légère.
Récidive
Il faut dire que l'un des douze enfants de la famille Dati n'en était pas à son coup d'essai. Toujours selon Le Parisien, celui-ci avait déjà été épinglé, il y a six ans, par la justice pour trafic d'héroïne, dans les environs de Chalon-sur-Saône. Il avait alors purgé une peine de 18 mois d'incarcération, avant de « s'exiler » du côté de la Meuse et de Verdun afin d'y couler des jours visiblement pas si paisibles que cela. De nouveau appelé à la barre des accusés, Jamal Dati risque donc de revenir à la case prison. Sans compter, en guise de dommage collatéral, que cette affaire promet d'embarrasser sa propre sœur, propulsée depuis le mois de mai, au ministère de la Justice et surtout au rang de symbole, le tout à la suite d'une fulgurante ascension professionnelle.
Au ministère de la Justice, justement, on se serait bien passé de cette histoire. Déjà confrontée à l'épreuve du feu parlementaire avec son projet de loi contre... la récidive, ainsi qu'à de nombreuses résistances concernant la refonte de la carte judiciaire qu'elle souhaite engager, Rachida Dati a, en outre, dû faire face à des défections d'envergure place Vendôme. En quelques jours, pas moins de quatre de ses collaborateurs, dont son propre directeur de cabinet, Michel Dobkine, remplacé depuis par Patrick Gérard, ont pris la poudre d'escampette. Seul réconfort en ces temps agités, la garde des Sceaux conserve toute la confiance de son mentor, Nicolas Sarkozy : « Je trouve que le parcours qu'elle fait est tout à fait remarquable » a déclaré à son endroit le chef de l'Etat. Quant aux défections, « elles font partie de la vie des cabinets », a-t-il jugé.
© Nicolas Moscovici, pour le Journal du Dimanche en ligne
…et un autre en attente de jugement
Quant à Omar Dati, un autre frère soupçonné de trafic de stupéfiants, il devrait être jugé en première instance à une date non encore déterminée. L’ordonnance de renvoi devant le Tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône date de février dernier, a indiqué à l’AFP une source judiciaire. Mme Rachida Dati était alors (depuis le 14 janvier 2007, lire à ce sujet son portrait dans « Elle ») l’une des deux porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy.
Mardi, trois membres du cabinet de la ministre se recherchaient un nouvel emploi, alors que son directeur de cabinet avait démissionné vendredi 7 juillet. Des commentaires sur le caractère « autoritaire » de la ministre avaient fusé.
SOS-Racisme s'est porté aujourd’hui au secours de Rachida Dati, estimant qu’elle « paie, dès son arrivée, le prix fort d'être la première personne issue de l'immigration maghrébine à accéder à une telle responsabilité gouvernementale ». La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a renchéri dans un communiqué. Selon son président Patrick Gaubert, elle « est victime, du fait de la consonance de son patronyme, d'une campagne injuste », indique ce soir Le Monde en ligne.
Pour ce qui est du blogue de Rachida Dati, il semble être aux abonnés absents depuis avant-hier 22h56. Le deuxième sujet sur le démission de son directeur de cabinet est inaccessible, tous comme les précédents… Un blogue très actif s'est éteint sur un goût amer. Sans motif. Sans un mot d'excuses, à son 811e billet.
Lors de la garden party du ministère de la Justice, le président de la République a ouvertement apporté son soutien à Mme Dati.
F. A.
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