Qui n'a pas râlé en découvrant des courriels vantant des médicaments bidons ou des fausses offres d'héritage ? Agaçants pour les particuliers, les spams coûtent plus de 1 milliard d'euros aux entreprises françaises. Des solutions existent.
Ça suffit ! Championne d'Europe des spams, la France passe à la vitesse supérieure pour tenter de venir à bout de ces messages indésirables qui polluent de manière croissante les boîtes aux lettres électroniques des internautes. Après avoir renforcé ces dernières années la surveillance du réseau et l'arsenal législatif, les autorités viennent de mettre en place un site de lutte contre les spams (Trois double vé point signal tiret spam point éphère) qui permet aux Internautes de signaler les spams qui leur parviennent et d'engager ainsi la traque de leurs émetteurs. Une initiative née de l'Association d'acteurs publics et privés, sous l'égide de la Direction du développement des médias (DDM). Il faut dire qu'il y a urgence... Des milliards de spams
Le visionnaire fondateur de Microsoft Bill Gates s'était bel et bien trompé en affirmant, en 2004, que les spams, aussi appelés « pourriels », seraient éradiqués dans les deux ans à venir. Pas moins de 93 % de l'ensemble des courriers électroniques reçus à travers le monde au premier trimestre 2007 étaient en effet des spams, contre 62 % au premier trimestre 2006... Et l'Europe n'est pas épargnée : quelque 16 milliards de spams y seraient routés chaque jour. Problème : la France est « en tête des pays européens où les personnes reçoivent le plus » de spams, selon une récente étude réalisée pour Kelly Services auprès de 70 000 personnes dans 28 pays. Pis : premier destinataire européen des spams, la France serait également le premier émetteur de ces pourriels sur le Vieux Continent. Selon l'éditeur de logiciel Sophos, l'Hexagone se situe en effet au quatrième rang mondial et au premier rang européen des pays émetteurs de spams...
Un coût considérable
Le problème des spams ? Outre leur aspect exaspérant, ces messages non sollicités coûtent très chers aux entreprises. « Rentable pour les spammeurs, qui y voient une façon peu coûteuse de prospecter massivement de nouveaux clients, le spam a un coût pour les internautes, les entreprises et les fournisseurs d'accès à Internet, souligne la Direction du développement des médias (DDM) : coûts de connexion, de stockage des messages mais aussi temps passé à trier, filtrer les spams ou gérer les problèmes techniques qu'ils engendrent. » Rien qu'en France, les pourriels auraient coûté la bagatelle de 1,4 milliard d'euros aux professionnels en 2006. Et la DDM d'enfoncer le clou : « En suscitant la méfiance des utilisateurs à l'égard du courrier électronique et de l'Internet, le spam est un obstacle au développement de la société de l'information ».
© Olivier Aubry, Le Parisien du 22 juillet 2007 (rubrique économie)
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