Revue de détails des innovations en cours et à venir avec Marissa Mayer, une des têtes chercheuses de Google
Google ne cesse d’inventer. Quelles sont vos nouvelles frontières ?
Nous misons beaucoup sur notre service Universal Search, qui est pour l’instant disponible en anglais seulement. Il combine dans une même recherche les infos du Web, les news, les livres, les infos locales, les images et les vidéos. Aujourd’hui, il faut six moteurs de recherche différents pour trouver la meilleure info. Et on se retrouve avec des listes d’URL qu’il faut vérifier l’une après l’autre pour trouver la meilleure réponse. Notre but est de donner la meilleure réponse, donc la meilleure information, quelque soit son format. Est-ce qu’une photo répond le plus vite à votre question, ou une vidéo, etc ?
L’autre piste que nous explorons a pour nom de code le CLIR (cross language information retrieval, traduction très approximative ici, note du ouaibemaître). C’est de la recherche multi-langues : vous tapez une question dans votre langue et nos outils traduisent automatiquement votre recherche dans toutes les langues que nous connaissons, récupèrent les résultats… et les traduisent pour vous. Le but ultime est de permettre à quiconque de lire et écrire dans toutes les langues. Nous avons beaucoup investi dans des « machines à traduire », des algorithmes qui peuvent prendre des mots et les traduire dans d’autres langues. Aujourd’hui, ces traducteurs automatiques marchent parfois, mais pas toujours… Notre objectif est de les améliorer.
Quels sont les chantiers qui vous passionnent le plus ?
J’aime beaucoup le projet Street View (une extension de Google Maps/Earth qui permet d’afficher une vue de l’endroit recherché). Nous venons de le lancer dans quelques villes aux Etats-Unis où il suscite quelques controverses, et nous l’étendrons bientôt à d’autres villes et des capitales européennes. C’est une chose de connaître une adresse, mais les infos pour y aller ne vous suffisent pas toujours. Vous avez aussi envie d’une photo de l’endroit. Nous travaillons là-dessus. Et puis je m’intéresse beaucoup à la recherche dans les livres. Le projet de scan a bien avancé et nous avons maintenant plus d’un million de livres dans la bibliothèque Google. A présent, nous nous efforçons de la rendre la plus facilement utilisable.
C’est un projet qui suscite beaucoup d’inquiétudes…
Oui, mais je pense que nous avons été proactifs en travaillant avec les éditeurs, pour respecter leur droits.
Et à plus long terme, que concoctez-vous ?
Nous voulons essayer d’améliorer la recherche depuis un mobile. Ca c’est la prochaine frontière. Les téléphones permettent déjà de saisir des infos plus facilement, comme le Blackberry, mais il faudra peut-être de meilleurs outils vocaux. Nous expérimentons actuellement un service de renseignements téléphoniques gratuit, le 1800goog411 (lire dans La Vie numérique de ce jour, note du ouaibemaître). Vous appelez pour demander par exemple « boulangerie à San Francisco » et le service va utiliser la reconnaissance vocale pour effecteur la recherche et vous lire les résultats au téléphone. Mais nous devons aussi améliorer la présentation des résultats, réfléchir à un meilleur browser sur le téléphone que nous développerons peut-être nous-mêmes. Il y a beaucoup de pistes à explorer mais je suis sûr que d’ici 2010, nous aurons un produit vraiment facile à utiliser en situation de mobilité.
Qu’est-ce qui différencie Google des autres ?
Nous concentrons nos efforts sur l’utilisateur final mais nous nous concentrons aussi sur le pouvoir de la recherche. L’important est de pouvoir répondre à votre question : elle sera peut-être essentielle à vos yeux (une question sur la santé par exemple), oui bien plus futile (quel est le plus grand crop circle du monde), mais nous devons y répondre.
Autre différence, nous étudions en détails ce que font les autres et nous cherchons à proposer un produit qui tienne compte des défauts de leurs produits. Pour Gmail, par exemple, nous avons tout fait pour améliorer la capacité (l’espace de stockage est bien plus grand que pour les autres web-mails) et les performances : il fallait absolument qu’il soit moins lent que les web-mails existants pour être capable de concurrencer Outlook par exemple.
Comment faites-vous pour convaincre les gens de venir travailler chez Google ?
Il nous faut des gens très talentueux, car comme vous le savez, la plupart de nos produits sont automatisés et reposent sur des algorithmes très sophistiqués. Les gens viennent chez Google parce que nous avons un objectif assez clair : organiser l’information mondiale et la rendre le plus accessible et utile possible. C’est une grande mission et c’est génial d’y participer.
Certains voient en vous une menace…
La recherche est un secteur très concurrentiel. Et je pense que pour nos concurrents, nous sommes un adversaire redoutable, d’autant que nous développons de nombreux outils. Mais j’espère que pour les utilisateurs, nous ne représentons pas une menace. Nos outils sont très faciles à utiliser et très respectueux de leurs préoccupations.
Que préférez-vous chez Google ?
Les gens qui y travaillent. C’est ce qui me motive chaque matin quand je vais au bureau. Je pourrais presque accepter de ne pas être payée. Je l’ai même dit à mon patron mais il est assez sympa pour ne pas me prendre au mot…
Et que changeriez-vous ?
J’adore le rythme de Google, assez frénétique, en général. Mais nous avons trop de bonnes idées et pas assez de temps pour les réaliser toutes. Donc soit on ralentit un tout petit peu le rythme, soit on ajoute quelques heures à chaque journée…
© François Bourboulon, pour Metro France
Marissa Mayer, 32 ans, dirige la stratégie de gestion des produits de recherche de Google. Elle a rejoint Google en 1999 et a notamment travaillé à la conception et au développement de l'interface de Google, à l'extension du site à plus de 100 langues, à la création de Google Actualités (version française ici, note du ouaibemaître), Gmail et Orkut et au lancement de plus de 100 fonctionnalités et produits sur Google.com.Elle consacre également une partie de son temps libre aux « Google Movies », sorties organisées pour plus de 6 000 personnes (employés, famille et amis) pour découvrir les derniers films à succès.
Le chiffre d’affaires de l’entreprise américaine pour 2006 est détaillé ici.
J'ai vraiment du mal à comprendre ce que peut apporter un tel article par rapport au lien :
http://www.metrofrance.com/fr/article/2007/07/01/23/2025-34/index.xml
Vous semblez ne pas bien avoir compris le monde internet.
Rédigé par : manuel | 03/07/2007 à 21h42
Manuel,
je ne saisis pas très bien le sens de ta remarque…
certes, ce sujet de Metro n'intéresse pas QUE les lecteurs de l'Est parisien de ce blogue (auquel, si ma mémoire est exacte, tu es abonné), mais il intéresse tout le monde, surtout avec les commentaires à la fin du sujet et le chiffre d'affaires de Google.
n'est-ce pas le moteur que la plupart d'entre-nous utilisons ?
avec 700 lecteurs hier et plus de 450 ce jour, je pense que les non-habitants des grandes villes peuvent être informés.
Rédigé par : Fabien | 03/07/2007 à 23h41
moi non plus, je n'avais pas bien saisi la remarque mais manuel doit avoir ses raisons...comme certains arrivent avec leurs questions et d'autres avec leurs réponses...
Rédigé par : Eve | 03/07/2007 à 23h50