Le gouvernement annonce une baisse du chômage et des milliers de suppressions d’emploi.
La France passe sous la barre des 2 millions de chômeurs. Qui peut croire cela ?
Nous entendons, tous les jours, l’annonce de milliers de suppressions d’emploi : 10 000 chez Airbus, 22 000 suppressions d’emploi sur trois, 3 570 chez LCL, 10 000 suppressions de postes dans l’Education Nationale…Un départ sur deux en retraite ne sera pas remplacé dans la fonction publique ; les 853 salariés de LSG Gate ont reçu leur lettre de licenciement début juin. Et ce ne sont que quelques exemples… Victimes du taux de rentabilité de l’action à deux chiffres (12,15 %) et des délocalisations, ces privés d’emploi sont, en plus, montrés du doigt voire taxés de fainéants !
En plus, nous savons que ce chiffre « oublie » les privés d’emploi des Dom, 220 000, les demandeurs d’emploi qui recherchent une activité temporaire ou à temps partiel, 871 000, les dispensés de recherche d’emploi 412 000 ; ceux qui travaillent moins de 78 h ( activité réduite) 452 000 ; les demandeurs non immédiatement disponibles 321 000.
Soit au total 2 276 000 personnes « oubliées ».
A cela s’ajoutent les milliers de radiations effectuées par les agents de l’ANPE et de la DDTE - pour ceux qui l’acceptent - le gouvernement souhaitant que ce soit la première préoccupations de ceux-ci. Avec tout cet arsenal, il est clair que le chômage va encore baisser. Dire aujourd’hui que le chômage est en baisse comparativement à 1983 est une aberration puisque les règles de comptage statistique ont changé. D’ailleurs des statisticiens de l’Insee et de la Dares le démontrent très bien.
Il faut souligner encore une chose, notre très médiatique Président a dit que le taux de chômage atteindrait bientôt 5 %, c’est tout dire…
Christiane Grave, porte-parole de l’Association Pour l'Emploi, l'Information et la Solidarité des chômeurs et des précaires (Apeis)
APEIS
8 rue de Verdun
94800 Villejuif
Tél : 01 46 82 52 25
Notes du ouaibemaître :
• L’AEIS (devenue APEIS) a vu le jour fin 1987 dans le Val-de-Marne. Des militants se sont rendus en groupe dans les Assedic pour faire valoir leurs droits à l’indemnisation du chômage. Plus de six mois d’occupation des locaux de différentes antennes Assedic ont eu lieu. Les militants (chômeurs et précaires pour la plupart) ont constaté que l’action collective les rendaient plus forts pour imposer le respect de leur droits. Revendiquant jusqu’à 25 000 adhérents en 1995 dans toute la France (essentiellement l’Ile-de-France), l’association fait patie des membres fondateurs d’Attac et a participé aux marches européennes contre le chômage.
Adhérer à l’APEIS, c’est être défendu-e, soutenu-e, accompagné-e dans ses démarches auprès des ASSEDIC, de la CAF, ou de l’ANPE, pour faire valoir ses droits, un trop-perçu, ou encore contester une radiation. C’est aussi avoir accès à des renseignements, des informations, de l’écoute, de l’échange, un café, de l’amitié, des aides pour la recherche d’emploi, l’aide à la rédaction d’un CV, d’une lettre de motivation, …
• Pour mémoire, lors de la communication de ses chiffres mensuels ou annuels, le gouvernement annonce toujours la catégorie 1 des demandeurs d’emploi, alors que l’ANPE compte huit catégories différentes…
• Pour mieux comprendre les différences entre le gouvernement et l’Insee et entre la France métropolitaine et l’Outre-Mer, cliquer ici.
• Les derniers indicateurs disponibles sont là. Ils contredisent déjà la déclaration de politique générale de M. Fillon du 3 juillet !
• Maintenant que les résultats du Bac sont connus (en attendant l’oral de rattrapage), un petit test de connaissances est ici. Il est proposé par l’Education nationale à destination des élèves de section économique et sociale.
• Les gouvernements successifs (et le gouvernement Villepin en particulier, dont faisait partie l’actuel président de la République jusqu’au 26 mars 2007) nous rabâchent que « le thermomètre n’a pas changé » (depuis vingt ou vingt-cinq ans, c’est selon), alors qu’il a été modifié par le gouvernement Juppé 2 (après le départ des « Jupettes »). Ce gouvernement qui avait, en plein hiver 1995, fait descendre dans la rue plus d’un million de manifestants de tous horizons…
• Dans son discours du 3 juillet, le Premier ministre, évoquant le taux de chômage à 8 % a parlé d'un « cancer », qui pour lui serait guéri en cinq ans en passant à… 5 %. Point ne s'agit dans ce cas de la guérision d'une maladie, mais d'une rémission tout au moins… Et encore, comme le démontre Mme Grave, ce chiffre est largement sous-estimé !
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