Paris 20ème, boulevard de Charonne. Installé à la terrasse d’un café, Michel Charasse est en plein réquisitoire. « Non mais, lequel des deux est le vrai socialiste ? Cette candidate est un pur produit de la cuisse de Jupiter ! »
Le sénateur du Puy-de-Dôme, plusieurs fois ministre et ancien conseiller de François Mitterrand, dénonce la candidature de George Pau-Langevin, investie par le PS dans la 21ème circonscription de Paris. Il soutient le député-maire sortant Michel Charzat, candidat « dissident » et, de fait, exclu du PS. Ce dernier dénonce « une OPA inamicale sur le 20ème » et fustige « une décision illégale de la part des instances du parti. Le vote de ratification des adhérents n’a pas eu lieu, cette candidate n’a aucune légitimité. » Selon eux, François Hollande a investi George Pau-Langevin uniquement parce que Michel Charzat est fabiusien. « Des méthodes de brousse africaine ! », tonne Michel Charasse.
Quelques centaines de mètres plus loin, rue d’Avron, l’ambiance est plus décontractée. Dominique Strauss-Kahn, député du Val d’Oise, plusieurs fois ministre et candidat malheureux à l’investiture socialiste pour la présidentielle, vient soutenir la candidate « officielle » George Pau-Langevin. Entre deux passages éclairs dans des boutiques, DSK, qui refuse d’évoquer les divisions du Parti socialiste, vante les mérites de sa candidate. « C’est une femme, issue d’une minorité visible, son combat est emblématique », martèle-t-il. Ce qui ne l’empêche pas de dénoncer « les intérêts mesquins et personnels » de Michel Charzat.
Le second tour ? « Mon adversaire va se désister avant le premier tour. Sa candidature n’a aucun sens », affirme George Pau-Langevin. Michel Charzat assure, lui, qu’il se désistera s’il n’arrive pas premier le 10 juin. « Comment voulez-vous que les électeurs ne soient pas déboussolés ? », se désole Michel Charasse…
© Cyriel Martin, Le Point
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