Troisième soirée consécutive de tension dans le quartier Bastille hier. Cette fois, les incidents se sont produits du côté du boulevard Richard Lenoir. Un magasin d'électroménager, une pharmacie, une agence bancaire et un vendeur de motos ont notamment été vandalisés. Vers 10 heures ce matin, des dizaines de jeunes attendaient un peu dépités devant le McDo, qui n'avait pas ouvert ses portes et duquel s'échappaient de fortes odeurs de brûlé.
De toutes parts, les condamnations des manifestants anti-sarkozystes affluent. Dernier en date à s'exprimer, le maire Bertrand Delanoë a fustigé « des comportements (qui) n'ont rien à voir avec l'expression des convictions ». Dans ce climat, les jeunes qui soutiennent être dans la rue uniquement pour exprimer pacifiquement leur désarroi et qui n'apprécient pas d'être confondus avec les casseurs et traités comme tels par les forces de l'ordre sont évidemment inaudibles.
Ce matin à la radio, le ministre de l'Intérieur François Baroin tentait de dédramatiser la situation et parlait de « décrue ». A l'échelle du pays hier soir, seules 200 voitures ont été incendiées et 80 personnes interpellées. C'est effectivement sans comparaison avec le millier de véhicules brûlés et les près de 700 personnes arrêtées pendant les deux nuits ayant suivi l'élection.
B.D.L., pour Paris Libre, le blogue des correspondants permanents de « La Libre Belgique » à Paris
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