Comme chaque mois, soutien des familles sans-papiers
Le départ de Nicolas Sarkozy du ministère de l’Intérieur n’a pas changé la détermination du Réseau éducation sans frontières (RESF), loin de là. D’autant que, dans moins de dix jours il occupera l’Elysée et que ses ministres (resserrés dans un premier temps en attendant les Législatives) auront des pouvoirs étendus. Aussi le Réseau appelle-t-il ce soir mardi 8 mai 2007, à 18h30, comme chaque 2e mardi du mois, à un rassemblement au métro Belleville, à l’angle de le rue de Belleville et du boulevard de la Villette (19e). Ce communiqué (rédigé le 6 mai) fait remerquer qu'il n'y a pas de problème d'immigration en France, alors que, le lendemain, de nombreux journaux américains se félicitaient qu'un « fils d'immigrés » accède dans notre pays à la Magistrature suprême…
Voici le texte du communiqué diffusé sur le site de RESF :
Aujourd’hui comme hier, aux côtés des familles, nous sommes là !Dans nos quartiers, depuis deux ans, la solidarité avec les familles sans-papiers s’est organisée. Elle a marqué des points en permettant la régularisation de plusieurs familles, même si malheureusement d’autres n’ont pas eu satisfaction. Les signatures de pétition et les rassemblements, les grèves d’enseignants, le dépôt collectif des dossiers ont permis d’avancer. De nombreux parents enfermés dans des commissariats ou emmenés en centres de rétention ont été rendus à leurs enfants parce que nous avons été systématiquement présents et nombreux devant les locaux de la police et de la justice. Les rafles policières ont pu parfois être empêchées, souvent gênées ; « l’affaire de l’école Rampal » a permis de faire connaître à tout le pays cette inhumanité qui consiste à casser une famille « au nom de la loi » mais aussi notre capacité de résistance. Bref nos actions, intenses et variées, menées avec la même énergie que celle que nous employons pour élever nos enfants, aider nos amis, faire de belles choses, ont pu mettre un frein à l’injustice qui frappe nos voisins.
Cette lutte a marqué des points, il faut la poursuivre. Il est toujours nécessaire de montrer que nos voisins étrangers sont simplement nos voisins (par exemple, dans les écoles, des parents comme les autres, ni plus ni moins) et qu’il n’y a aucune raison humaine d’en faire des boucs émissaires et de les tracasser. Non, il n’y a pas de « problème » de l’immigration, surtout dans un pays qui accueille des immigrants de façon continue depuis plus d’un siècle. Il y a des problèmes bien réels, dans le monde et ici, de pauvreté, de manque de droits, d’inégalités. C’est pour les cacher qu’on invente ce « problème de l’immigration » ; et l’Etat déploie pour ce faire des efforts considérables, en propagande, en moyens policiers. Le résultat est de créer de la peur et de la haine, et, pour ceux qui ne demandent qu’à vivre en paix là où c’est possible, de la souffrance.
Alors nous continuons notre combat solidaire. On nous répète que « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » ? Nous, dans notre Belleville, nous accueillons toute la diversité du monde et nous en sommes fiers. Nos écoles sont là pour l’enseigner, et pour l’affirmer sur leurs murs avec les couleurs de leurs banderoles.
Ce soir, comme chaque deuxième mardi du mois, nos voix sont là pour le crier. Inlassablement, comme les mères de la Place de Mai qui en Argentine, en pleine dictature, ont réclamé justice pour leurs enfants - et tous les autres.
Nous réclamons justice pour les familles - et tous les autres sans-papiers.
Aujourd’hui, demain, nous restons à leurs côtés !(Prochain rassemblement : mardi 12 juin)
Dessin © Tignous, pour RESF
bien que l'action de RESF soit compréhensible voir louable, parfois, je ne comprends pas l'excès de leurs propos...la diversité culturelle est une chance, certes, mais
à les entendre, il n'y aurait aucun problème lié à l'immigration massive, pas de problèmes pécuniaires, pas de problèmes de logements, pas de problèmes d'intégration...etc...donc les "torts" ne viendraient que des seuls français "méchants et racistes"...mouais...pensez vous vraiment que l'on puisse accueillir tous les gens malades et opprimés du monde entier ? en avons nous les moyens ?...l'immigration a en effet toujours existé mais certainement dans de moindre proportions...
"C’est pour les cacher qu’on invente ce « problème de l’immigration ", c'est fort comme accusation ça !
je ne suis pas sûre qu'en faisant admettre certaines idées aux forceps on améliore les relations fraternelles...
mais peut être qu'une fois de plus, on va me rétorquer que je n'ai rien compris et que je n'y connais rien...
bonne journée...
Rédigé par : candide | 08/05/2007 à 17h11
Si la France n'avait pas été une terre d'accueil et d'immigration, M. Sarkozy n'aurait pas été élu… en France, alors qu'il ne peut pas l'être en Hongrie, où les conditions sont autrement plus restrictives.
Si, dans mon introduction au communiqué, que j'ai publié comme un communiqué, je précise qu'une grande part de la presse américaine se félicite qu'un fils d'immigrés puisse accéder à cette fonction, ce n'est pas innocent. Pourquoi un homme qui jouirait d'une telle liberté voudrait-il la restreindre pour les autres, alors que nous manquons de main -d'œuvre et que nous allons en manquer de plus en plus dans les vingt années à venir ?
Et pourquoi ne pas accueillir les malades et les opprimés ? La France est l'un des pays où l'obtention du statut de réfugié est le plus difficile à obtenir, car seulement un cas sur cinq est étudié avec sérieux.
Si l'aide ne parvient pas aux habitants des anciennes colonies, il faut peut-être penser à un autre système.
N'est-ce pas M. Debré père qui avait déporté des Réunionnais dans la Creuse ? On y manquait de population…
Point ne s'agit, à mon sens, d'ouvrir grand les frontières, mais de ne pas les fermer. Même Johnny Halliday veut revenir en France, ce pays où il est né mais qu'il avait quitté. Lui fermera-t-on la frontière ? Le doute m'habite.
Rédigé par : Fabien | 08/05/2007 à 22h14
y manque plus que le "vous n'avez pas compris"...sinon, j'aurais bien écrit la réponse moi même...
ce qu'a fait Debré père n'était pas forcemment un exemple d'idée géniale...dans certains cas ces enfants ont été déplantés et adoptés , plus pour faire garçon de ferme que pour être choyés par des parents aimants...certains avaient encore leurs parents à la Réunion...cet exemple est plutôt "border-line"...
sarko n'a pas dit qu'il fermait les frontières, c'est justement le concept de l'immigration choisie...on filtre par rapport à nos besoins et nos possibilités d'accueil...
quant à johnny, pour le moment (et malgré qq tentatives avortées) il est encore français, alors je ne vois pas pourquoi on lui interdirait de rentrer chez lui...(même si on a quand même l'impression qu'il navigue à vue)...sarko, lui, est peut être fils d'immigré mais sa mère et ses grands parents maternels sont français...
vous mélangez vraiment tout histoire d'avoir raison... :-)
quant aux malades et aux opprimés de la terre entière, l'idée de les voir venir se faire soigner chez nous ne me gène pas ...mais dans ce cas, les prélèvements salariaux vont juste exploser (ben ouais, les soins c'est pas gratuit !) et va falloir aussi penser à construire un paquet d'hopitaux pour pouvoir faire face...ah c'est sûr, ça va faire du plein emploi ce truc !...déjà qu'aux urgences ils attendent 3 mois pour avoir une boite de gants en latex et 3 ans pour obtenir une infirmière en plus, alors des hopitaux supplémentaires...va falloir commencer à faire la quête...
les bons sentiments sont louables mais sont ils réalistes ?...
...normalement, dans votre réponse on devrait trouver des mots comme "égoïste, gauche, patronnat, odieux capitalisme, confort personnel, yacht..." :-)
bonne nuit
Rédigé par : candide | 09/05/2007 à 02h54
Candide,
• concernant le cas Johnny (oui, c'est vraiment un cas…), je suis surpris qu'il ne devienne pas Belge… c'est sans doute parce qu'il n'y a pas de pied-à-terre. 16 % des naturalisés belges (de première génération et sans passer par la case mariage) sont des Français…
• concernant les soins prodigués aux Etrangers nouveaux immigrants, sachez que l'Aide médicale d'Etat (AME) est, comme son nom l'indique, prélevée sur le budget général de l'Etat, et non sur les salaires, les pensions retraites et rentes, ou les cotisations des personnes arrêt-maladie (étant présentement en arrêt maladie depuis plus de six mois, je paie 7 % de taxes, dont une partie est, bien entendu, imposable, ce qui ne me fait même pas les 20,63 € quotidiens que je suis censé percevoir…). il me souvient d'un temps où la taxe sur les tabacs et alcools était affectée au ministère de la Santé, mais ça n'a pas duré… de même que la vignette automobile était (pendant qulques années seulement) affectée à la retraite des plus démunis, avant d'entrer dans le budget général de l'Etat. peut-être nos technocrates estiment-ils que le budget militaire passe avant tout… alors que notre futur président n'assistait même pas, hier, à la cérémonie du 8 Mai.
• concernant le concept d'immigration choisie, il me déplaît fortement et conduira à des dérives apauvrissant davantage les pays pauvres, qui vivent (du moins pour ce qui concerne les anciennes colonies françaises) avec une monnaie émise par la Banque de France (le franc CFA). Donc chaque épongement de dette ou moratoire coûte de l'argent à la contribuable que vous êtes…
il me souvient d'un temps, en 1982, dans la bonne ville de Bordeaux, où, lorsque je faisais mes études de journalisme, j'avais dans ma promo bon nombre d'étrangers. certains étaient réfugiés politiques, comme un Chilien depuis retourné dans son pays et que l'on entend parfois sur Radio-France. d'autre ne pouvaient pas l'être, car européens, comme une camarade bsque espagnole, qui a monté par la suite une radio basque en France, ne pouvant entrer en résistance dans son propre pays. il y avait aussi des ressortissants d'autres pays, DONT LES ETUDES ETAIENT PAYEES PAR LE GOUVERNEMENT DE LEUR PAYS D'ORIGINE et qui, pour beaucoup, retournaient travailler chez eux par la suite. ils ne coûtaient par conséquent ps grand-chose à la collectivité française.
• la France de maintenant, je l'aime. l'endroit où je vis, je l'aime. il y aurait dans le 20e où je réside depuis 1992 quelque 82 nationalités différentes (moins qu'à l'Onu ou à l'Unesco). voici quelques jours, entre les deux tours de l'élection présidentielle, la très sérieuse chaîne franco-allemande Arte, dans le cadre d'une "soirée thema", a diffusé un reportage britannique dont vous pouvez lire la présentation dans Le Figaro : http://www.lefigaro.fr/culture/20070430.FIG000000315_bienvenue_a_boboland.html
je n'ai pas regardé. volontairement. car ce parti-pris ne représentait aucunement ce que je vis au quotidien.
prochainement, sur toutes les télés régionales chinoises sera diffusé un documentaire incitant les Chinois à ne pas se rendre en France, car le quartier où je réside depuis fin 1996 est trop pauvre. entre les deux reportages, il y a un juste milieu. dans la France de maintenant… dans celle d'après je ne sais pas…
Rédigé par : Fabien | 09/05/2007 à 11h33
pas mal...bien esquivé...
mais, le budget de l'Etat se remplit avec quoi ?...nos impôts cher ami...celui de la sécu ?...avec nos salaires...ne niez pas le système des vases communiquants, c'est le b.a-ba !...
que vous aimiez votre quartier, je le conçois fort bien (c'est vrai qu'il me parait sympa à chaque fois que j'y vais), mais de là à jouer les philanthropes pour accueillir la planète, faut voir...car va falloir, dans ce cas, réduire vos revenus de maladie !...concept du partage oblige...vous me faites penser à notre ami le facteur de Neuilly qui voudrait que tout soit gratuit à condition que ce soit les autres qui payent...
vous essayer de noyer l'ablette avec vos exemples d'étudiants étrangers, vous savez bien que le problème n'est pas là...tous les immigrants ne viennent pas étudier avec une bourse de leur pays d'origine...mais là, je vais me faire taxer de racisme...j'le sens...
moi aussi, quand je faisais mes études en fac à Rouen, promo 90, j'avais des amis de toutes nationalités, la plupart voulait retourner dans leur pays à la fin de leurs études, d'autres espéraient rester...je ne sais pas ce qu'ils sont devenus...(soupir nostalgique...)...je me souviens des soirées étudiantes, des sorties entre amis, des révisions aux terrasses des cafés, des soirées à 18 dans un studio, des descentes de flics parce qu'on faisait trop de bruit...on était tous frères...on partageait nos...euh...cigarettes...c'était bien...
mais l'économie est moins amicale que ça...les fonds ne sont pas inépuisables...certains budgets ont déjà frisé des descentes abyssales...je ne ferai pas comme M.Lepen qui colle tout sur le dos de l'immigration, c'est crétin et mesquin, mais sur ce sujet précis (la santé), on ne peut pas accueillir tout le monde...
dans le prochain comm, vous devriez inclure les mots : promesses, femmes battues, yacht (je le remets dans la liste), gaspillage, extrême droite, racisme vous n'oseriez pas... :-)
bonne journée
Rédigé par : candide | 09/05/2007 à 12h34