« Une gifle magistrale » aux homosexuels, selon Jean-Luc Romero
Une dépêche de l’AFP datant du 22 mai, indique que la présence de Christian Vanneste, condamné pour propos homophobes, au buffet organisé mardi à Matignon en l'honneur des parlementaires UMP, est « une gifle magistrale » aux homosexuels, a estimé Jean-Luc Romero, président du parti « Aujourd'hui, Autrement » (associé à l'UMP), et candidat aux élections législatives dans la 8e circonscription de Paris (majeure partie du 12e arrondissement), suite au départ de Jean de Gaulle. Dans le 12e arrondissement, M. Bechter, un Corrézien de 63 ans, pourrait se retrouver député, en cas d’élection… de Me Klarsfeld !
Se disant « profondément choqué » par la présence du député UMP du Nord lors de la réunion des parlementaires de la majorité invités par le Premier ministre François Fillon, M. Romero affirme dans un communiqué que M. Vanneste « doit être exclu de manière définitive de l'UMP ». « Il est inutile de jouer l'air de l'ouverture, de la tolérance, de l'enseignement de l'histoire et du respect des différences si, dans le même temps, on valorise un homme pour qui l'égalité entre les hommes n'existe pas et pour qui l'homosexualité est inférieure à l'hétérosexualité », accuse-t-il.
S'indignant d'« une gifle magistrale donnée aux homosexuels et aux humanistes de France », ce défenseur des droits des homosexuels, dont le "coming-out" remonte à octobre 2000, demande au président Nicolas Sarkozy (également président de UMP jusqu’au 14 mai 2007), et à François Fillon de « clarifier leur position » sur le cas de M. Vanneste.
Ce député a vu sa condamnation à 3 000 € d'amende pour « injure envers les homosexuels » confirmée en appel le 25 janvier. Il avait notamment affirmé dans la presse que l'homosexualité était « inférieure à l'hétérosexualité » et que « si on la poussait à l'universel, ce serait dangereux pour l'humanité ».
Sans l'exclure de l'UMP, Nicolas Sarkozy, alors président du parti, avait affirmé que Christian Vanneste ne serait « pas réinvesti aux législatives » en raison de ses propos.
Cependant, se présentant sous l'étiquette du Centre national des indépendants (CNI), dont la dernière lettre – datée d’avril 2007 — soutient Nicolas Sarkozy, il se définit comme candidat de « la majorité présidentielle » et n'aura pas d'adversaire UMP face à lui.
Le suppléant chiraquien d'Arno Klarsfeld
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Depuis plusieurs semaines, Jean-Luc Romero (à droite) arpente les marchés de l'arrondissement où il réside depuis plus de vingt-cinq ans (ici au marché Aligre). Photo prise sur le blogue du candidat Romero.
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Ce alors même que, dans la 8e circonscription de Paris, l’UMP présente l’avocat pipole Arno Klarfeld, ancien garde-frontière lors son service militaire en Israël et chargé l’été dernier par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy du dossier des familles de sans-papiers ayant des enfants scolarisés en France.
Par la suite, ce proche de Nicolas Sarkozy a été missionné par l’encore ministre de l’Intérieur sur papier à en-tête de l’UMP, pour le délicat dossier des mal-logés…
Le suppléant de M. Klarsfeld est M. Jean-Pierre Bechter, originaire d’Ussel (Corrèze) et député de Corrèze lors de la première cohabitation… lorsque Jacques Chirac est devenu Premier ministre. Conseiller de Paris sans discontinuer depuis 1983 (RPR puis UMP), M. Bechter est directeur de la publication des Nouvelles (hebdomadaire des Yvelines paraissant le mercredi), biographe de la famille Dassault entre autres, il pourrait (en cas d’élection de l’avocat Arno Klarsfeld) siéger de nouveau à l’Assemblée nationale, puisque le candidat Klarsfeld ne cache pas son envie d’entrer au gouvernement, donc de ne pas siéger à l’Assemblée nationale… Même Mme Brigitte Raynaud, co-administratrice du blogue 12 ensemble ne le cachait pas dans son sujet du 15 mai…
Dans la grande bataille que se livrent les nombreux candidats de la 8e circonscription de Paris, il serait pour le moins cocasse qu'un Chiraquien pur sucre siège dans une Assemblée nationale que les sondeurs voient sarkozyste… D'autant plus que le Premier ministre a dit hier aux ministres qui se présentaient aux élections qu'en cas de défaite ils devraient démissionner du Gouvernement !
Pour mémoire, Homosexualité et socialisme (HES) s’était indigné dès le 18 mai, comme indiqué ici, de la non-présentation d’un candidat UMP dans la 10e circonscription du Nord, occupée par M. Vanneste.
Fabien Abitbol
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