A la mémoire des Juifs déportés de France
Les organisations juives de France lancent ce dimanche soir [à 20h15, NDLR] la Journée de l'Holocauste, Yom Hashoah, au Mémorial de la Shoah à Paris (4e) durant laquelle seront lus, 24 heures durant, les noms des 76.000 Juifs déportés de France sous Vichy.
Cette commémoration est placée sous le haut patronage du président Jacques Chirac [qui a inauguré le Mémorial en 2005, NDLR] et de Samuel Pisar, ancien déporté, grand témoin et militant pour la mémoire de la Shoah.
Six bougies du souvenir, à la mémoire des six millions de Juifs exterminés par les nazis, seront allumées par d'anciens déportés et des enfants, lors de cette cérémonie ponctuée par l'intervention de hauts responsables et des autorités religieuses de la communauté.
Elle s'achèvera par un office de commémoration à la Synagogue de la Rue des Tournelles (4e arrondissement), tandis que commencera la lecture des noms des déportés, précise un communiqué conjoint signé du Consistoire Central, du Consistoire de Paris [abonnement à la newsletter du Consistoire ICI, NDLR], du Conseil représentatif des Institutions juives de France (Crif), du Fonds social juif unifié, des Fils et Filles des Déportés Juifs de France, de la Marche des Vivants, du Mémorial de la Shoah et du Mouvement Juif libéral de France (MJLF).
L'initiative de la lecture publique, ininterrompue durant 24 heures, des noms des déportés revient au MJLF : elle a pris corps grâce au travail d'une équipe dirigée par l'avocat Serge Klarsfeld pour retrouver l'identité des victimes à partir des archives du Centre de documentation juive contemporaine.
Un ouvrage, publié en 1978 et complété en 1980, détaille convoi par convoi les nom, prénom, date et lieu de naissance, nationalité de chacun des 76 000 déportés de France.
Photo : © Mairie du 20e. Après son discours, M. Michel Charzat, maire du 20e, s’entretient avec Mme Lydie Grynberg, veuve de Jacques.
Un office conclura cette lecture lundi soir à la synagogue consistoriale (3e arrondissement) ce Yom Hashoah de l'année 5767, fixée annuellement au 27 Nissan, selon le calendrier hébraïque. Le Parlement israélien avait choisi en 1951 cette date qui commémore en même temps le soulèvement du ghetto de Varsovie (19 avril 1943, premier jour de la Pâque juive) [qui s’est terminée cette année le mardi 10 avril au soir, les fêtes juives commençant et finissant le soir, NDLR] et la Shoah. Pour cette célébration, qui commence ce dimanche 15 avril en début de soirée, il est préconisé d'allumer une bougie ou une veilleuse comme on le fait traditionnellement pour l'anniversaire de la disparition d'un être cher, précise le communiqué.
Entre 1942 et 1944, 75 721 Juifs ont été déportés de France vers les camps la mort. Entre 2 500 et 3 000 d'entre eux ont survécu. Les autres, parmi lesquels 11 400 enfants et adolescents de moins de 18 ans, ne sont jamais revenus. Quelque 3 000 autres Juifs ont péri de mauvais traitements dans des camps d'internement en France et un millier ont été abattus par les Allemands ou leurs collaborateurs.
Selon les chiffres de la Fondation de la Mémoire de la Shoah, 330 000 Juifs vivaient en France en 1940, dont 190 000 de nationalité française et 140 000 immigrants [dont notre voisin d'origine polonaise Jacques Grynberg, auquel un square a été dédié dans le quartier des Amandiers le 18 novembre 2006, NDLR], essentiellement issus des pays de l'est conquis par Hitler.
En tout, six millions de Juifs d'Europe, dont trois millions de Juifs polonais, ont été éliminés entre 1939 et 1945, dont plus d'un million à Auschwitz-Birkenau, le plus grand des camps d'extermination construits par les nazis en Pologne.
Source : lintern@ute
Liens et ajouts : Fabien Abitbol
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