Le candidat de l'UMP était hier soir l'invité du "Grand Journal" de Canal +.
PAS de paillettes et peu de show-biz. Le menu que Nicolas Sarkozy a concocté hier soir pour le « Grand Journal » de Canal + ressemblait au programme du candidat de « la France qui souffre ». Mais c'est sur sa souffrance à lui qu'il a d'abord été interrogé par Michel Denisot, à propos de l'achat de son appartement. Parce qu'il a compris qu'il fallait « rester raisonnable », il a résumé sa réaction par un euphémisme : « Ça m'a un peu blessé ». Il a même réussi à sourire en feignant de s'étonner de l'absence sur le plateau du menuisier, « devenu une star », qui a réalisé les travaux chez lui. Et il a conclu en retenant un soupir qu'il fallait « accepter la transparence » et se soumettre au « devoir de s'expliquer » quand on brigue les plus hautes fonctions.
Avec sa première invitée, Mona Chasserio, le ton est devenu plus grave. La présidente de l'association « Cœur de femmes » a présenté son nouveau projet : acheter des salines à Guérande pour réinsérer des femmes en détresse dans le monde du travail. Le président du conseil général des Hauts-de- Seine a raconté comment il avait aidé « Cœur de femmes » à transformer une péniche en refuge, « parce que l'eau, c'est la vie », au pied de la Défense.
« L'envie de servir »
Invité à choisir ses photos de la semaine, Nicolas Sarkozy a montré deux clichés des ouvriers d'Airbus. Il a annoncé qu'il se rendrait lundi après-midi au siège d'Airbus, à Toulouse, où 1 100 suppressions de postes sont prévues. En meeting à Bordeaux jeudi, il avait omis d'évoquer le plan de licenciement dont tout le monde parle en Aquitaine et au-delà, puisqu'au total, il devrait se traduire par la disparition de 10 000 emplois.
Ségolène Royal, elle, a profité de son meeting à Pau hier soir pour recevoir une délégation de salariés d'Airbus. Un exercice auquel François Bayrou a lui aussi prévu de se livrer lundi à Toulouse, à l'heure du déjeuner. Au même moment, Nicolas Sarkozy sera encore à Marseille, où il doit inspecter les moyens mis en œuvre par la Marine pour lutter contre l'immigration clandestine [il ne l’avait pas fait depuis 2005, NDLR], mais il a promis de « ne pas laisser tomber » les salariés d'Airbus.
Dans le registre de la confidence, le candidat à l'Élysée a confié qu'il avait « pensé » devenir journaliste quand il était jeune [un tel "scoop" que les étudiants en journalisme de Bordeaux l’avaient écrit il y a deux ans dans L’Actu des Médias, leur journal-école, NDLR], mais que « d'autres démons », « d'autres passions », sans oublier « l'envie de servir », l'avaient conduit à s'engager en politique.
L'arrivée de Tarek Mouadane, deuxième invité, a mis de l'animation sur le plateau. Le jeune président de BBR (Bleu blanc rouge) soutient ouvertement le candidat UMP, qu'il a rencontré lors de son passage mouvementé sur la dalle d'Argenteuil, en octobre 2005. Débarrasser les cités de la « racaille », Tarek Mouadane est pour. Plutôt que de s'offusquer du vocabulaire sarkozyste, il lui a demandé d'ouvrir son carnet d'adresses pour aider les jeunes d'Argenteuil à trouver du travail. BBR prépare aussi le terrain au candidat, qui a promis de revenir sur la dalle, mais sait que le PS l'y attend de pied ferme. « Les mêmes qui me demandaient de ne pas instrumentaliser la banlieue veulent que j'y aille pour créer des problèmes », a-t-il affirmé hier soir pour justifier son refus de donner la date de sa visite.
© Judith Waintraub dans « Le Figaro » du 3 mars 2007
A lire également : le résumé des dépêches d’agences sur le site de LCI et la dépêche de l'Associated Press, qui souligne la nostalgie que l'ancien ministre du budget voue à Michel Polnareff, exilé fiscal depuis trente-quatre ans.
Parmi les invités d'hier, il y avait également le nouvel entraîneur du PSG et le sélectionneur de l'équipe de France de rugby, mais ils n'ont pas eu l'heur de retenir l'attention du « Figaro ».
A l’issue de l’émission, le présentateur Nicolas Sarkozy a annoncé que, jeudi prochain, ce serait au tour de Mme Ségolène Royal et lui a souhaité bonne chance (Mme Royal avait été invitée le 12 avril 2006 avec Jamel Debbouze).
En effectuant une recherche sur le site du « Figaro », on ne trouve pas de sujet sur François Bayrou, qui avait été le premier rédacteur en chef de cette formule, alors que sa présence avait été annoncée…
Selon les sites spécialisés en télévision, seuls MM. Bayrou et Sarkozy et Mme Royal devraient être au poste de rédacteur en chef, les autres candidats ou candidats potentiels étant de simples invités, comme José Bové jeudi. M. Bové est un habitué des plateaux de Canal + puisqu’il y était aussi (à la matinale) début février et avait été invité au « Grand journal » début janvier, à deux jours de son jugement.
moi, j'ai regardé et j'ai trouvé tout le monde bien crispé et mal à l'aise...Denisot guettait sans cesse les réactions de sarko...les invités n'avaient pas l'air plus à l'aise...certains avaient dû répéter la scène...l'humoriste a annoncé le ton en présentant sa carte d'identité...l'ambiance s'est un peu (et je dis bien un peu) détendue quand ils ont parlé de cinéma et de littérature...quand sarko a parle du sean penn...
bref, j'ai trouvé que le stress était assez communicatif...étrange ambiance...mais pas ininteressante...
Rédigé par : Marge | 03/03/2007 à 16h56
C'était beaucoup plus détendu avec Bayrou.
Rédigé par : Fabien | 03/03/2007 à 21h52