Chirac va mettre fin dans quelques jours au faux suspense sur sa candidature
Le faux suspense ne devrait plus durer longtemps : Jacques Chirac va annoncer dans les prochains jours sa décision de ne pas briguer un troisième mandat, sauf improbable coup de théâtre.
Le chef de l'Etat pourrait faire connaître sa décision aux Français lors d'une allocution télévisée mais ses proches maintiennent le plus grand secret sur la date et les modalités de cette annonce très attendue à sept semaines du premier tour de la présidentielle.
En tout état de cause, elle devra intervenir avant le 16 mars, date limite du dépôt des 500 parrainages requis.
Reste une autre incertitude : M. Chirac apportera-t-il immédiatement son soutien au chef de file de la droite Nicolas Sarkozy ou le fera-t-il dans un deuxième temps, par exemple après le lancement de la campagne officielle le 9 avril, se contentant dans un premier temps de rappeler les grands enjeux du scrutin ?
Après avoir une nouvelle fois sacrifié samedi au rituel de l'inauguration du Salon de l'agriculture - une des images fortes de la saga chiraquienne -, le chef de l'Etat a présidé lundi à la prestation de serment de Jean-Louis Debré, le gardien sourcilleux de la chiraquie qu'il a nommé à la tête du Conseil constitutionnel.
Une nouvelle séquence s'ouvre maintenant avec le moment, sans doute très redouté, où il va passer du statut de président de plein exercice à celui « d'ex », après douze ans à l'Elysée et quarante ans de vie politique intense.
Il retarde ainsi le plus longtemps possible l'annonce d'une décision, évoquée d'abord pour fin février puis début mars, et maintenant après le Conseil européen des 8 et 9 mars à Bruxelles, ultime occasion pour lui de voir ses pairs sur un pied d'égalité.
Rares sont ceux, dans la classe politique ou parmi les observateurs, qui pensent encore possible une candidature de Jacques Chirac, 74 ans. Seul Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, proclame toujours sa flamme de « chiraquien inconvertible » et estime que « la France a encore besoin d'un homme de cette envergure ».
Ce « fauve » politique était sans aucun doute prêt à saisir la moindre chance de se lancer pour la cinquième fois dans la course si les conditions s'y prêtaient, comme une crise internationale majeure ou un effondrement de Nicolas Sarkozy.
Mais les plus fidèles, Alain Juppé en tête, ont rallié le candidat de l'UMP. Les conseillers élyséens sont, les uns après les autres, « recasés », à l'instar des diplomates dont la plupart ont déjà été nommés dans leurs futures ambassades.
Et même si le chef de l'Etat a bien l'intention de gouverner jusqu'à la dernière minute, son agenda est particulièrement allégé, contrastant avec l'activisme des candidats à la présidentielle.
De fait, M. Chirac semble avoir déjà, par petites touches, préparé sa sortie : avec de rares confidences sur ses blessures intimes, ou en orchestrant trois grandes conférences internationales sur la sauvegarde de l'environnement, l'aide au Liban et le soutien à l'Afrique, une manière de façonner au mieux le bilan qu'il veut laisser après douze ans à l'Elysée.
Avec une consolation : sa cote de confiance est en nette hausse et, surtout, 60 % des 15-25 ans jugent qu'il a « plutôt été un bon président ».
© AFP
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