C’est ce qu’affirme Michel Rocard à « L’Express »
Dans une interview à « L'Express » de ce jeudi, l'ancien Premier ministre considère le ministre-candidat comme « un danger public » qui « aime électoralement que la police se voie ». Le ministre de l'Intérieur semble par ailleurs vouloir revenir à la police de proximité… qu'il avait tant critiquée sous le gouvernement de M. Jospin.
Pour l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, désormais député européen, Nicolas Sarkozy est « un danger public », qui « est dans la philosophie de l'optimum des marchés et de la disparition de la régulation étatique ». C’est ce qu’il affirme dans un entretien à « L'Express » de ce jeudi 22 février.
Il dit « se méfier de lui » d'abord parce qu'il « aime électoralement que la police se voie (…) Or la police ne travaille bien que quand on ne la regarde pas », dit-il, ajoutant que « la police que les gens aiment voir, c'est celle qui tape ». Il déclare également que, après son « ralliement obséquieux à George Bush », « l'idée même de son élection fait horreur à la plupart des dirigeants africains et à tous ceux du Moyen-Orient ».
« Il suffirait qu'il soit élu pour détériorer d'un coup toutes ces relations », affirme-t-il, estimant que « Sarkozy est un luxe que la France ne pourra se permettre : il coûtera trop cher ». Il explique aussi ne pas « pouvoir supporter un homme qui a tenté de s'opposer au gel du corps électoral de la Nouvelle-Calédonie pour des raisons électoralistes », qui « était une parole de la France, engagée depuis plus de quinze ans ».
L’ « inexpérience » de Mme Royal et « les programmes fous des candidats »
Michel Rocard a affirmé par ailleurs qu'au Parlement européen, la campagne présidentielle française « fait rire tout le monde », citant notamment « le grotesque des réunions qui tournent mal, les programmes fous des candidats, comme on ne peut en voir qu'en France ». « Je crédite Ségolène Royal de son inexpérience, mais j'en veux beaucoup à Nicolas Sarkozy, qui a été ministre de l'Economie et devrait savoir de quoi il parle », dit-il.
Peut-être que des eurodéputés ont pris au sérieux le reportage diffusé le 1er février dans « Envoyé Spécial »… En effet, ce soir-là, dans cette émission d’enquêtes du service public qui s’apprête à fêter ses quinze ans, « Nicolas », la chanson du groupe de rock Kurt, a été présentée comme un soutien au candidat de l’UMP… alors que c’est tout le contraire ! Ils l'ont entre autres précisé sur le forum de l'émission de France 2. Il suffit d'écouter les paroles attentivement pour s'en rendre compte… Même « L'Express » (encore lui), qui n'est pas particulièrement un journal de gauche, n'est pas tombé dans le panneau ! Selon le dossier de presse de ces musiciens qui sont sur scène depuis une dizaine d’annés, ce serait une militante UMP qui aurait acheté le disque autoproduit lors d’un concert et l’aurait fait passer pour un soutien au candidat (il ne l’était pas encore lorsque la chanson est sortie et il avait obtenu le Prix de l’humour politique 2005 pour sa phrase « je ne suis candidat à rien »).
Pour information, le groupe Kurt (bien que l’on trouve souvent des photos de trois personnes) est composé de quatre musiciens :
• Tom Mauron (Chant et guitare)
• Pat Prost (Guitare)
• Alban Gardet (Basse et Clavier)
• Paul Relave (Batterie)
Et, du fait du retentissement de l'erreur du service public de la télévision, Kurt fera la première partie du concert du groupe Aston Villa, prévu dans le Doubs, le 5 juin prochain… soit à quelques heures du second tout de l'élection présidentielle…
Sur le site du même hebdomadaire, on peut également lire ceci :
Nicolas Sarkozy a confié une mission à Alain Bauer pour jeter les bases d'une "police de quartier". Ce concept figure aussi dans le programme de Ségolène Royal. Le débat sur la police de proximité est relancéLe ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a confié récemment une mission à un groupe d'experts afin de jeter les bases d'une "police de quartier". C’est Alain Bauer, président de l'Observatoire national de la délinquance, et spécialiste des questions de sécurité, qui en assure la présidence. Des hauts-fonctionnaires de la police et des experts travaillent en sa compagnie et sont chargés de rendre leurs conclusions pour la mi-mars.
Ce groupe de travail aurait commencé à rédiger un certain nombre de propositions pour le ministre de l'Intérieur, visant à dessiner le profil d'une "nouvelle police de sécurité publique avec des équipes spécialisées" et à "faciliter les dépôts de plainte". Il faut "réformer au besoin les structures de la police dans cette optique" et "voir comment mieux insérer le policier dans le tissu social des quartiers", selon certaines sources qui rapportent que le détail de ces propositions n'est "pas finalisé".
La "police de quartier" figure également parmi les 100 propositions du "pacte présidentiel" présenté à Villepinte le 11 février par la candidate socialiste à l'élection présidentielle, Ségolène Royal. Elle rappelle également la police de proximité, qui avait été créée sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin puis abandonnée, à son arrivée place Beauvau en 2002, par Nicolas Sarkozy, qui y avait vu un "échec". En novembre 2006, toutefois, le Premier ministre, Dominique de Villepin, avait plaidé pour une "police de tranquillité publique", avatar d'une police de proximité réclamée par des sénateurs de tous horizons et certains syndicats de police, selon qui la répression a trop pris le pas sur la prévention.
Et d’autres sujets pas inintéressants sur la réussite du ministre, ou sur sa jeunesse, comme ici ou là…
M.Rocard a souvent été remarquable pour son bon sens mais rarement pour son sens de la diplomatie...je le trouve plus drôle et acerbe maintenant qu'en tant que ministre...
Rédigé par : NO | 23/02/2007 à 03h02