Une plaquette pour les élèves de première
La Ville de Paris publie une plaquette intitulée « Au stand de tir, le massacre des Résistants ». L’enquête d’Adam Rayski, président de l’Union des Résistants et Déportés Juifs de France, exhume l’histoire du stand de tir de Balard (15e) où furent torturés et assassinés quelque 143 Résistants. De plus, cinq jeunes lycéens du Lycée Buffon (15e) y furent fusillés en février 1943. Ce document doit être diffusé à tous les élèves des classes de première de Paris.
« Ma chère Maman C'est la fin !.. On vient nous chercher pour la fusillade. Tant pis… Mourir en pleine victoire, c'est un peu vexant, mais qu'importe !… Le rêve des hommes fait événement… Nano, souviens-toi de ton frangin. Jusqu'au bout, il a été propre et courageux et, devant la mort même, je ne tremble pas. Adieu petite maman chérie. Pardonne moi tous les tracas que je t'ai faits. J'ai lutté pour une vie meilleure ; peut-être un jour tu me comprendras! Adieu mon vieux papa. Je te remercie d'avoir été chic avec moi. Garde un bon souvenir de ton fils. » Cette dernière lettre de Pierre Grelot, un lycéen de Buffon, est extraite de la plaquette « Au stand de tir, le massacre des Résistants », éditée par la Ville de Paris.
Ce travail d'Adam Rayski, ancien dirigeant M O I, enquête sur le stand de tir de Balard où périrent plus de 140 Résistants. Il restitue le souvenir de ces lycéens et aussi de combattants de l'ombre, parmi lesquels ceux de la M O I, traqués par les polices allemande et française.
Au stand de tir, le massacre des Résistants (Adam Rayski – Ville de Paris)
Ceux qui ne connaissent personne en classe de première peuvent lire la brochure ICI.
Biographie
Adam Rayski a été l’un des témoins et des acteurs de la tragédie de la rafle du Vel’ d’Hiv’, les 16 et 17 juillet 1942.
Né en 1913 à Bialystok (Pologne), il ne tardera pas, à peine adolescent, à adhérer à la Gauche scolaire, une organisation à tendance marxiste, pour en devenir rapidement le responsable.
Arrivé à Paris en 1932, il entreprend des études de journalisme à la Sorbonne, convaincu qu’il n’existe pas de meilleure arme que la parole écrite pour gagner l’adhésion des masses à une cause révolutionnaire. En 1934, il entre au quotidien de gauche en langue yiddish, La Presse Nouvelle. Peu après, il fera partie de la rédaction de L’Humanité pour assurer les liens politiques avec le quotidien juif.
En juillet 1940, s’évadant d’un camp de transit de prisonniers de guerre à Nantes, il revient dans Paris occupé, au matin du 14 juillet. Il participe à la création du mouvement de résistance juive placée sous l’égide de la Main d’Œuvre Immigrée, une organisation affiliée au Parti communiste. En septembre 1941, Adam Rayski est promu responsable national de la résistance juive MOI, dont la branche armée s’est illustrée par son héroïsme contre la Wehrmacht. Il occupera ce poste jusqu’à la fin de la guerre. Il ne lâchera pas sa plume et s’en servira pour assurer la mémoire de cette période exceptionnelle, celle de la résistance juive, comme historien. Adam Rayski est membre d’honneur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) dont il fut cofondateur, en 1943, dans la clandestinité.
Adam Rayski fait partie du Jury national du Concours de la Résistance et de la Déportation, en qualité de personnalité de la Résistance. Il est président de l’Union des Résistants et Déportés Juifs de France (URDF). L’association publie une revue d’information historique (La Lettre des Résistants et Déportés Juifs, 35, place Saint-Ferdinand, 75017 Paris).
Bibliographie
Nos Illusions perdues (1930-1963), Balland, Paris, 1985 (épuisé). Disponible en CD-Rom. Traduction allemande Zwischen Thora und Partei, Herderbücherei, Freiburg, 1987.
L’ouvrageQui savait quoi ? L’extermination des Juifs 1941-1945, avec Stéphane Courtois - La Découverte, Paris, 1987.
Le Sang de l’étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, avec Stéphane Courtois et Denis Peschanski, Fayard, Paris, 1989, 2e édition 1994.
Traduction allemande de L’Affiche rouge, Immigranten und Juden in der französischen Résistance, Verlag Schwarze Risse, Berlin, 1994.
Le Choix des Juifs sous Vichy. Entre soumission et résistance - La Découverte, Paris, 1992.
Quelques autres liens sur la Résistance se trouvent ICI.
L’Affiche rouge sur le site de Hérodote est là. Le massacre du Groupe Manouchian est chaque année depuis dix ans commémoré dans le 20e arrondissement, rue du Groupe-Manouchian et au Rectorat (avenue Gambetta). La composition du Groupe Manouchian et divers sujets sont sur le site de « L'Humanité ». D'autres renseignements sont là.
très belle note, elle me touche beaucoup...elle arrive le jour où M.Chirac rend hommage au Panthéon aux Justes de toutes les nations...accompagné de Mme Veil...
mais elle me fait penser aussi à un passage de "Voyage au bout de la nuit" :
" Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien."...le courage et l'héroïsme n'existent que dans l'extrême danger...dans l'amour des autres et de la vie...
amicalement
Rédigé par : Valentine | 18/01/2007 à 23h56
Très bonne remarque, Valentine, je dirais… très "juste" remarque.
Je vous vois prolixe en commentaires (fort intéressants), et m'aperçois que j'ai omis de vous souhaiter la bienvenue sur ce blogue.
Très chaleureusement.
Rédigé par : Fabien | 19/01/2007 à 09h00