97% des morts sont des Palestiniens, selon B’Tselem
Le Centre israélien d’information sur les droits de l’Homme dans les Territoires occupés (B’Tselem), a arrêté au 27 décembre 2006 un macabre décompte. Selon le Centre, sur les 683 personnes tuées dans le conflit en 2006, 660 sont palestiniennes (dont 141 étaient mineurs - contre 125 enfants selon l’ONU en 2005 -, 322 ne prenaient pas part aux hostilités, et… 22 victimes d’assassinats ciblés). Dans le même temps, 23 Israéliens ont été tués dont 6 membres des forces de sécurité. L’organisation Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (Protection Palestine) a publié ce matin la version française du rapport, que nous livrons ici telle quelle.
Présentation et traduction en Français de Ana Cléja
683 personnes tuées dans le conflit en 2006
Cette dernière année, nous avons été témoins d’une détérioration de la situation des droits humains dans les territoires occupés, et tout particulièrement une augmentation de civils tués et de destructions de maisons et d’infrastructures dans la Bande de Gaza. En même temps, il y a eu une amélioration en ce qui concerne les violations au droit de vie pour les civils israéliens.Selon les recherches de B’Tselem, de janvier au 27 décembre 2006, les forces de sécurité israéliennes ont tué 660 Palestiniens dans les territoires occupés et en Israël. Cela inclut 141 mineurs. Au moins 322 des personnes tuées ne prenaient pas part aux hostilités au moment où elles ont été tuées. 22 autres personnes ont été les cibles d’assassinats.
Les Palestiniens ont tué 17 civils israéliens en 2006 que ce soit en Cisjordanie ou à l’intérieur d’Israël. Cela inclut 1 mineur. De plus, les Palestiniens ont tué 6 membres des forces de sécurité israélienne.
Gâchette facileEn décembre, B’Tselem a documenté quatre cas où des soldats ont ouvert le feu sur des Palestiniens : le 19 décembre, des soldats ont tué D’ah ‘Abd al-Qadr (14 ans) et ont blessé son amie Saha Shalbi (12 ans) près de la Barrière de Séparation à Tulkarem. Le 14 décembre, un soldat a tué Wahib a-Dik (27 ans) le père de 4 enfants, qui travaillait comme plâtrier à la restauration de l’ancien palais a-Dik. Le 3 décembre, un soldat a tué Jamil al-Jabji (14 ans) à Naplouse quand il a lancé avec ses amis des pierres sur une jeep de l’armée. Le 7 décembre, Saji a-Sheikh a été tué quand lui et ses amis ont essayé d’endommager la Barrière de Séparation près de Beit ‘Anan.
Dans chaque cas, l’enquête de B’Tselem a révélé que les soldats n’étaient pas en danger et que l’utilisation d’une force létale était injustifiée. B’Tselem a écrit au principal conseiller juridique de l’armée pour demander une enquête afin de savoir si les soldats avaient reçu des ordres illégaux leur donnant l’impression dangereuse qu’ils avaient le droit d’ouvrir le feu sur les lanceurs de pierres.
La loi sur la nationalité va faire du tort aux enfants palestiniens de Jérusalem EstLe 18 décembre, la Knesset a approuvé en première lecture la proposition de Loi sur la Nationalité et l’Entrée en Israël (ordre temporaire) (Nationality and Entry into Israel) qui, si elle était votée, resterait valide pendant deux ans. La loi proposée ferait énormément de tort aux enfants dont un des parents est un résident d’Israël et l’autre un résident des territoires occupés. Sous cette loi, les enfants de cette catégorie qui par exemple ont plus de 14 ans, n’auraient pas le droit de vivre avec leurs parents et de ce fait vivraient constamment sous la menace d’être détenus et harcelés par les forces de sécurité.
‘Azzun ‘Atma va être enclose par la Barrière de Séparation.Israël a récemment commencé la construction d’une section de la Barrière de Séparation qui va entourer le village palestinien d’Azzun ‘Atma au sud de Qalqilya. Le village est déjà séparé du reste de la Cisjordanie et ses 1.800 habitants ne peuvent le quitter qu’en passant par un portail dans la Barrière, portail qui n’est pas ouvert 24 heures sur 24. Le fait de transformer le village en une enclave va également séparer ses habitants de ses 200 hectares de terres agricoles qui leur appartiennent.
Comme dans beaucoup d’autre cas semblables, Israël a choisi un tracé de la Barrière qui permet l’expansion des colonies avoisinantes, dans ce cas Oranit et Elqana, et la construction d’une nouvelle zone industrielle.La Haute Cour de Justice rend un jugement sur la loi anti-compensation et les assassinats ciblés
La Haute Cour de Justice a récemment émis deux décisions fondamentales en relation avec le conflit dans les territoires occupés.
Le 11 décembre, la Haute Cour a invalidé un amendement de la Loi sur les Dégâts Civils (Responsabilité de l’état) [Civil Wrongs Law (Liability of the State)] appelé aussi la loi Intifada, loi qui a pratiquement empêché les Palestiniens de poursuivre l’état pour dommages. Le jugement a été donné dans une requête soumise par B’Tselem et huit autres organisations des droits humains.
Le 14 décembre, la Haute Cour a introduit certaines restrictions à la politique israélienne d’assassinats ciblés que l’Etat effectue officiellement depuis le début de la deuxième Intifada. Mais néanmoins, le jugement est vague sur un certain nombre de détails et il est à craindre qu’Israël va exploiter cela et déclarer que la politique d’assassinats ciblés a reçu l’autorisation de la Haute Cour.
Les Rabbins pour les Droits Humains, Amérique du Nord, décernent un prix à B’Tselem
« Faites la charité et la justice », le premier prix Raphael Lemkin Human Rights a été décerné le 11 décembre à B’Tselem lors d’une cérémonie dans la ville de New York. Jessica Montell, la directrice administrative de B’Tselem, a accepté le prix au nom de l’organisation. Ont également été honorés, David Forman, Ben Hollander et David Rosen qui ont fondé les Rabbins pour les Droits Humains et le Centre pour les Droits Constitutionnels.
Notes :
Raphaël Lemkin est considéré par beaucoup comme le créateur du terme de « génocide ».
Sur les décisions de la Haute cour israélienne, lire également ICI.
Pour lire cet article en Anglais, cliquer ICI.
La version en Hébreu est là.
Pour lire celle en Arabe, cliquer ICI.
La dépêche de l’Agence Reuters du 30 décembre 2006 est là.
Dans le site de la Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (CCIPPP), la rubrique « Actualités » se trouve ICI.
L’encyclopédie libre Wikipédia présente pour sa part une rubrique sur la violence politique israélienne.
personne ne semble réagir à ce sujet...j'allais dire : étrange !...mais non...
je vais me faire l'avocat du diable...
ça n'interesse que peu de gens...c'est loin...très loin...tellement éloigné de nos préoccupations...et puis, "il se passe toujours qqchose là bas"..."et puis c'est compliqué cette histoire, on n'y comprend rien..."...c'est comme les attentats en Irak, on n'y prète plus attention...le Liban, même combat...quant au Darfour, 2/3 des gens ne savent même pas où ça se situe...
il existe de nombreux conflits dans le monde, issus d'une injustice et engendrant des catastrophes humanitaires..."et moi et moi et moi"...
quant à Israël, qui osera lui dire qqchose ?...les nerfs sont déjà très à vif là bas...la région est en guerre, et malheureusement ces morts palestiniens rentreront dans les statistiques des dommages collatéraux...
continuez vos articles...il faut en parler...
amitiés
Rédigé par : valérie abram | 03/01/2007 à 17h33
Merci Valérie et bonne année.
Comme je l'ai indiqué sur la colonne de gauche, la rubrique “ Proche-Orient ” est destinée à parler des choses peu ou mal expliquées par ailleurs.
Ce n'est pas moi qui ai rédigé le sujet, mais juste l'introduction et les différents liens afin que le lecteur puisse s'y retrouver.
J'ai trouvé en effet quelque peu stupéfiant qu'un rapport remis à la presse le 28 décembre 2006 ne trouve qu'un écho à l'Agence Reuters le 30… Aussi, maîtrisant mal l'Anglais, ne maîtrisant plus l'Hébreu et n'ayant jamais appris l'Arabe, j'ai attendu (et guetté) une traduction française me semblant fiable.
Il est vrai que le Proche-Orient est loin, très loin, que l'on en parle souvent, très souvent, que cela dure depuis longtemps, trop longtemps (et ce que l'on remonte à la décision de la Société des Nations de créer l'Etat d'Israël en 1948 où à la Guerre de 1967)… Mais dans ce coin un peu singulier de Paris, il me semble indispensable de pouvoir avoir un autre son de cloche que les médias traditionnels ou communautaires.
Pour ce qui est de l'Irak ou du Liban, je n'estime pas la population locale suffisamment importante (pour le moment), et je ne peux pas non plus m'éparpiller, mais le raisonnement est tout à fait le même. Que sont-ce que dix civils irariens morts pour rien ? Pas davantage que 400 morts dans le déraillement d'un train en Inde.
Et sûrement moins que les aventures sentimentales d'une journaliste et d'un ministre (ancien journaliste) promis à remplacer prochainement le candidat UMP à l'Elysée…
Rédigé par : Fabien Abitbol | 03/01/2007 à 19h32
On t'a entendu Fabien !
"Le Premier ministre Ehoud Olmert a exprimé ses regrets pour la mort des civils palestiniens au cours de l'opération d'arrestation menée par Tsahal à Ramallah. ''Nous combattons les organisations terroristes palestiniennes, nous n'avions pas l'intention de tuer des innocents'', a-t-il affirmé. "(Guysen.Israël.News)
Rédigé par : Eve | 04/01/2007 à 23h51