Ségolène Royal fait entendre sa petite musique sur le Proche-Orient
Par Nathalie Schuck, pour Associated Press
BEYROUTH (AP) 01.12.06 - 20H38 -- Au deuxième jour de sa visite au Liban, marqué par une manifestation monstre au œur de Beyrouth à l'appel du Hezbollah, qu'elle a qualifiée de « moment démocratique », Ségolène Royal a fait entendre sa petite musique personnelle : se disant favorable à un dialogue sous conditions avec la Syrie, elle n'a pas non plus exclu pas de rencontrer des députés du Hamas palestinien lors de l'étape suivante de son périple proche-oriental.
Encore au Liban, Ségolène Royal s'est aussi tournée vers sa prochaine étape : Israël et les Territoires palestiniens. Outre sa très attendue rencontre de dimanche avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui devrait a priori avoir lieu à Gaza, la candidate socialiste n'a pas exclu de rencontrer des membres du Hamas.
« Je verrai les propositions qui me sont faites, et s'il s'agit d'élus démocratiquement désignés, je verrai », a-t-elle déclaré, prudente, avant d'ajouter que « pour l'instant le programme est en cours de préparation ».
Mme Royal a également jugé « absolument indispensable » la libération des deux soldats israéliens dont l'enlèvement, le 12 juillet, par la milice du Hezbollah lors d'une incursion de l'autre côté de la frontière israélienne a été le détonateur de la guerre du Liban qui a ravagé le pays pendant 34 jours. Et n'a pas exclu d'évoquer le sujet, mais en toute discrétion, lors de ses entretiens dans la soirée avec des membres de la Commission des affaires étrangères du parlement libanais, parmi lesquels un député du Hezbollah. « J'ai la chance d'avoir une parole assez libre », a-t-elle déclaré.
Au cours de sa conférence de presse dans un Beyrouth envahi par des centaines de milliers de manifestants (800 000, selon la police), Ségolène Royal a jugé que si le Liban était certes en « situation de crise », cette manifestation rassemblant l'opposition au gouvernement Siniora, partisans du Hezbollah et fidèles du général chrétien Michel Aoun, était une « démonstration de plus » que le pays du Cèdre « est une démocratie fragile, mais une démocratie ».
Cette manifestation, bruyante mais calme, certes révélatrice d'une "tension", l'est aussi de « l'exercice pacifique d'une liberté publique » : c'est « un moment démocratique (...) une liberté constitutionnelle », a-t-elle déclaré à la Résidence des Pins, résidence de l'ambassadeur de France à Beyrouth.
Distillant ainsi par touches tout au long de la journée sa petite musique personnelle, Ségolène Royal s'est dite « en phase avec la politique actuelle » de Paris au Liban, expliquant avoir voulu « rassurer [ses] interlocuteurs sur la continuité de la politique française ». Une continuité assortie pourtant de l' « affirmation d'un certain nombre de nuances », a-t-elle tempéré.
Sur la Syrie, soupçonnée d'être derrière les derniers assassinats politiques au Liban, Mme Royal s'est prononcée pour une « position qui consisterait à dépasser cet antagonisme en estimant que le dialogue (...) ne doit pas être fermé », mais « conditionné à des gestes tangibles ». Elle a estimé que la création effective d'un tribunal international sous égide de l'ONU sur l'assassinat de Rafic Hariri serait « un signe positif qui permettrait de décrisper un peu la situation ».
Ségolène Royal avait entamé sa deuxième journée libanaise par une escapade en hélicoptère au Sud-Liban, une visite-éclair au siège de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) à Naqoura. Là, elle a affirmé qu'elle évoquerait avec ses interlocuteurs israéliens le sujet qui fâche : les survols du pays par l'aviation de l'Etat hébreu, qui selon elle « doivent cesser, parce que c'est à la fois l'intérêt d'Israël et l'intérêt du Liban ». Ils « mettent en difficulté la FINUL, portent atteinte à sa crédibilité et donc j'ai bien l'intention d'en parler aux dirigeants israéliens », a assuré Ségolène Royal.
« Une conférence internationale rapide sur le Liban est indispensable », a-t-elle également plaidé. Un peu plus tard, elle précisait sa pensée: il s'agirait d'une conférence "informelle" en marge de la réunion prévue à Paris en janvier sur la reconstruction du Liban, afin de pouvoir tenir « des discussions parallèles, des contacts bilatéraux ».
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La candidate socialiste a rencontré jeudi l'ancien président Amin Gemayel, père du ministre de l'industrie assassiné.
(© AFP/H. Mussawi).
Ségolène Royal a achevé sa visite au QG de la FINUL au Sud-Liban
AP | 01.12.06 | 11:05
BEYROUTH (AP) - 01.12. 2006 -- La candidate PS à la Présidentielle française a rencontré vendredi matin les forces françaises déployées au Sud-Liban dans le cadre de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), au cours d'une visite à Naqoura, siège de la force onusienne.
Arrivée en hélicoptère depuis Beyrouth à bord d'un appareil américain de la FINUL, pour un vol d'une quarantaine de minutes, Ségolène Royal a passé environ 1 h 30 sur place, accueillie par le général Philippe Stolz, chef d'état-major de la FINUL et représentant le contingent français.
Si elle s'est entretenue longuement avec Alain Pellegrini, le patron français de la FINUL, Ségolène Royal n'a en revanche pas visite de poste avancé, se contentant du quartier général de la Force et du QG des Français, adjacent.
De retour à Beyrouth, Ségolène Royal devait ensuite tenir une conférence de presse dans l'après-midi à l'ambassade de France dans la capitale libanaise, où est prévue une manifestation anti-gouvernementale géante à l'appel du Hezbollah chiite et de ses alliés.
© A.P.
je comprends l'ironie de votre note mais je trouve qu'il manque la phrase principale :
lors de sa conférence de presse , une journaliste lui a demandé ce qu'elle pensait du sort des soldats libanais et palestiniens enlevés par Israël....elle a bafouillé une réponse du genre"la conférence de presse est terminée"...
j'ai la nette impression qu'elle n'a pas bien réalisé la situation et a cru être dans un meeting de province avec chips et clairette à la sortie...
cette région du monde est "sensible" et on y arrive pas avec ses gros sabots histoire de faire joli sur le cv !! il faut BIEN connaître son sujet. tout impair peut être nuisible.
...mais ça n'engage que moi...
bonne journée
valérie
Rédigé par : valérie | 02/12/2006 à 02h58
Merci pour cette remarque qui m'avait été faite verbalement hier par une proche, mais que je n'avais pu recouper.
Toutefois, la première dépêche de ma consœur de l'Associated Press laisse planer le doute sur la valeur de la candidate socialiste à l'International… Elle était bien mieux en janvier, sous le soleil du Chili ou plus récemment dans son Sénégal natal (où M. Sarkozy, lui, semblait très mal à l'aise).
Si j'ai mis cette note en rubrique "Proche-Orient" et non en "Présidentielle 2007", c'est parce que cette candidate n'est pas venue par chez nous depuis avant la création de mon blogue, ni pour un café politique, ni pour dîner au Président, un restaurant asiatique proche du… Royal, lui aussi asiatique, tous deux dans le 11e.
Il faut dire que par chez nous Mme Royal est à peine plus appréciée que M. Sarkozy :
http://menilmontant.noosblog.fr/mon_weblog/2006/11/un_ministre_ind_1.html
Dans le 20e, elle n'a fait que 45 % des suffrages (contre 47 à 48 % dans Paris et plus de 60 % en France…). C'est dire !
Rédigé par : Fabien Abitbol | 02/12/2006 à 12h54
raté ! ça s'est vu !
http://www.guysen.com/topnews.php?tnid=1268
Rédigé par : valérie | 04/12/2006 à 17h56