A Paris, mercredi 15 heures
Alors que M. Sarkozy, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, avait estimé à 6 000 le nombre de familles régularisables par la Circulaire du 13 juin (il tablait alors sur 20 000 demandes), il en a régularisé près de 7 000 sur plus de 30 000… Invité à France-Télévsions, il avait communiqué le chiffre précis de 6 924.
Alors que Nicolas Sarkozy avait clamé partout que les dossiers seraient examinés « au cas par cas », « avec humanisme et fermeté » et que chaque famille serait reçue, il arrive de trouver (en nombre non négligeable) des dossiers qui se ressemblent mais ne sont pas traités de la même façon, des familles régularisées en remplissant peu de critères, d’autres qui se voient refuser leur dossier sans explication, d'autres pas encore reçues, voire non convoquées… le tout au sein d’une même préfecture !
Par ailleurs, d’une préfecture à l’autre, les chiffres de régularisation varient en pourcentage. Les Bouches-du-Rhône, par exemple, ont à l’heure actuelle respecté les « quotas » dont le ministre de l’Intérieur se défend (mais dont le terme est maintenu par les soutiens aux sans-papiers), en régularisant juste 30 % des dossiers.
C’est pourquoi, dans toute la France, auront lieu ce mercredi des manifestations devant les préfectures, à l’initiative du Réseau Education sans frontières (RESF) et du Réseau Universités sans frontières (RUSF). Sauf que, à Paris, il est interdit de manifester devant la préfecture…
F.A.
Voici le communiqué commun de RESF et RUSF :
Appel : le 22 novembre 2006
Rassemblements devant toutes les préfectures de France
A PARIS : place Saint-Michel 15h
6 924 personnes régularisées du fait de la circulaire du 13 juin. On s’en réjouit pour elles ! Mais aussi 26 614 déboutées !
Ce sont des dizaines de milliers de parents d’enfants scolarisés que les préfectures, respectueuses des quotas dictés par le ministre de l’Intérieur condamnent à vivre dans le désespoir et dans la terreur permanente de l’arrestation, papa maman menottés, enfants et jeunes scolarisé aussi.
Des milliers de jeunes majeurs scolarisés déboutés du regroupement familial qui risquent l’expulsion à tout moment.Des milliers d’étudiants privés de titre de séjour, interdits d’études et réduits à la clandestinité.
Le risque pour un jeune d'être éloigné de force du territoire français ne s'arrête pas aux portes des établissements scolaires.
Dans l’enseignement supérieur, la situation des étudiants étrangers se dégrade depuis plusieurs années : conditions d’accueil déplorables, difficultés sociales et précarité administrative.
L’étudiant étranger est sans cesse menacé par l’intrusion des préfectures dans son cursus universitaire et dans sa vie privée. De nombreuses préfectures refusent ainsi de renouveler les titres de séjour des étudiants en situation régulière prétextant l’insuffisance de ressources, ou au nom des considérations pédagogiques arbitraires. On assiste de ce fait à une multiplication des cas d’étudiants sans-papiers condamnés à vivre dans l’isolement et la précarité. C'est ensuite presque une mission impossible pour ceux qui souhaiteraient changer de statut à l'issue de leurs études.
Depuis des mois maintenant, des enseignants, des parents d’élèves, des élèves eux-mêmes, des étudiants par dizaines de milliers manifestent, signent des pétitions, se rendent devant les préfectures pour dire leur colère contre une politique qui brise leurs vies, la vie de leurs élèves, de leurs copains, des copains de leurs enfants. Un récent sondage (RMC/20 Minutes des 6 et 7 octobre 2006) montre que 73 % de la population est favorable à la régularisation des sans papiers dès lors qu’ils ont des enfants scolarisés et/ou un contrat de travail.
Le ministre de l’Intérieur et tous ceux qui font de la démagogie sur le dos des migrants sont en décalage avec l’opinion publique. Pour les citoyens, le « clandestin », le « sans-papiers » avec lequel on tente de l’effrayer pour avoir des voix, c’est avant tout l’élève qu’on a en classe, c’est le copain de ses enfants, c’est l’étudiant de la table voisine, c’est le parent qui vient chercher ses enfants à l’école.
Ces enfants, ces parents, ces étudiants ont droit à une vie normale et à l’éducation. Ils doivent être régularisés.
NON :
• A LA CHASSE A L’ENFANT !
• A LA CHASSE AUX PARENTS !
• A LA CHASSE A L’ETUDIANT !
⇒Régularisation des élèves sans papiers, de leur famille, et des étudiants sans papiers.
⇒ Amélioration des conditions d’accueil dans les services des préfectures.
⇒ Ouverture à tous du droit à l’éducation : il faut mettre fin au contrôle du parcours pédagogique des élèves et étudiants par les préfectures.
A Paris – seule ville de France où les rassemblements sont interdiits devant la préfecture - rassemblement Place Saint-Michel à 15 heures
A l'occasion des manifestations et rassemblements qui ont eu lieu le 22 novembre, Richard Moyon, l'un des animateurs de RESF, a accordé un entretien à l'Humanité.
Il est possible de le lire en cliquant sur le lien ci-dessous.
http://www.humanite.fr/journal/2006-11-23/2006-11-23-840843
Rédigé par : André | 27/11/2006 à 13h51