Ménilmontant, mais oui madame...

Musée d’Art moderne : réouverture le 11 juin

Le Musée d’art moderne de la Ville de Paris (MAM) « fermé depuis le vol de cinq toiles de maîtres le 20 mai dernier, rouvrira ses portes le 11 juin à 10 h pour l'ouverture de l'exposition Dynasty », indique la Ville sur son site Internet.

Dans la nuit du 19 au 20 mai, cinq toiles avaient été volées (de Picasso, Matisse, Braque, Léger et Modigliani), d’une valeur de l’ordre de cent millions d’euros, dans la zone des collections permanentes, où le système d’alarme était en attente de réparation.

La semaine dernière, Bertrand Delanoë indiquait que, depuis un audit de 2007, une enveloppe de 10M€ avait été engagée pour la remise à niveau des musées. Sur les 185 recommandations formulées par le rapport, jusqu'alors resté confidentiel, 120 auraient été mises en œuvre et 35 seraient en cours d'application, tandis que 30 resteraient non appliquées à ce jour.

L’exposition Dynasty, présentant la jeune création française, se tiendra dans une partie du bâtiment réservée aux expositions temporaires entièrement sécurisée, sur 5000 m2, précise la Ville. Elle est coorganisée par le Palais de Tokyo et le Musée d'Art moderne. Pour en savoir plus (durée, organisation, tarifs, …), cliquer ici.

La veille de l’ouverture, le 10 juin au soir, aura lieu le vernissage. Le Palais de Tokyo dépend de l’Etat, le MAM de la municipalité. Les deux établissements culturels sont abrités chacun dans une aile du même bâtiment construit en 1937 dans un style Art Déco.

F. A., dessin de Chimulus pour Bla bla de zinc

Immigration frauduleuse : un avocat mis en examen

Un avocat de Bobigny (barreau de la Seine-Saint-Denis) a été mis en examen la semaine dernière pour aide à l'immigration illégale et association de malfaiteurs, indique une dépêche de l’AFP datée du 31 mai citant « une source proche du dossier ».

L'avocat a été placé sous contrôle judiciaire. Le parquet de Bobigny, qui avait requis son placement en détention provisoire, a interjeté appel.

Cet avocat est connu pour s’être spécialisé dans la défense des étrangers dans la zone de rétention de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Il aurait été identifié « au cours d'une enquête sur une filière d'immigration clandestine marocaine ».

Diverses perquisitions ont été menées, dont une au domicile de l'avocat. Des devises et des passeports falsifiés ont été retrouvés, selon la source citée par l’AFP.

Le Conseil constitutionnel saisi de la garde a vue

Dans un arrêt de sept pages en date du 31 mai 2010, la Cour de Cassation a décidé de transmettre au Conseil constitutionnel une série de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) relatives à la garde à vue. Les Sages ont trois mois pour rendre leur décision.

Présidée par son Premier président Vincent Lamanda, la Cour de Cassation a examiné trente-trois cas de garde à vue pour lesquels les demandeurs faisaient valoir des QPC relatives à la compatibilité de la garde à vue française avec le bloc de constitutionnalité : droits de la défense, droit à une procédure juste et équitable, droit à la liberté individuelle, droit à ne pas  faire l'objet d'arrestations d'une rigueur non nécessaire, égalité devant la loi et la justice… Les magistrats ont notamment estimé dans les attendus de leur arrêt que les dispositions contestées « n’ont pas été déclarées, dans leur intégralité, conformes à la Constitution (…) » et « que les questions posées (…) concernent la garantie de la liberté individuelle et des droits reconnus à la défense ».

Les opposants au régime de la garde à vue se basent notamment sur l’arrêt Salduz du 27 novembre 2008 et l’arrêt Dayanan du 13 octobre 2009, tous deux prononcés contre la Turquie par la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Ces deux arrêts sont d’ailleurs cités par les députés dans le rapport Vallini sur la garde à vue, qui n’a toujours pas été discuté par les parlementaires.

L’actuel régime français de la garde à vue prévoit qu’une personne retenue peut s'entretenir pendant trente minutes maximum avec un avocat au début de la mesure de rétention, mais sans aucun accès au dossier, puis le revoir à partir de la vingtième heure. Dans le projet de réforme de la procédure pénale, une disposition instaure un nouvel entretien à la 12e heure de garde à vue, avec accès aux procès-verbaux d'audition, puis une présence de l'avocat aux auditions à la 24e heure. Des évolutions jugées insuffisantes par les avocats.

Il y a eu, en France métropolitaine, en 2009, environ 800 000 gardes à vue, en tenant compte des gardes à vue dites « routières », de l’ordre de 200 000, qui font l’objet d’une comptabilité distincte au ministère de l’Intérieur.

F. A.

• Sur la question prioritaire de constitutionnalité (QPC), instaurée le 1er mars dernier, lire le billet de Me Eolas du 2 mars 2010

A propos du crash du vol AF447 Rio-Paris du 1er juin 2009

Les cérémonies de commémoration annoncées ici qui doivent se dérouler ce mardi dans l’Est parisien en mémoire des 228 victimes de la catastrophe aérienne du vol Air France 447 du 1er juin 2009 doivent réunir 1150 personnes dont quelque 970 proches des victimes, et sont strictement interdites d’accès à la presse, indique la compagnie aérienne.

La cérémonie du Parc floral (dans le 12e arrondissement de Paris) débutera à 10 heures (heure de Paris) et « 80% des victimes seront représentées », a précisé un porte-parole d’Air France. Parmi les officiels, sont annoncés le directeur général d'Air France Pierre-Henri Gourgeon et le secrétaire d'Etat au Transport Dominique Bussereau.

Des textes profanes et religieux (catholique, juif, protestant et musulman) seront lus lors de cette cérémonie, qui doit être traduite dans quinze langues. Un déjeuner sera servi au Parc floral.

En début d’après-midi, à 15 heures, au cimetière du Père-Lachaise (20e arrondissement) une stèle faite d’un matériau translucide, semblable à celle dévoilée le 7 novembre 2009 à Rio de Janeiro ( ci-dessus, photo Air France), sera inaugurée, avec 228 hirondelles incrustées. Dans un premier temps, les mots "En mémoire" y sont gravés dans les vingt langues qui étaient parlées à bord du vol. Par la suite, les familles qui le souhaitent pourront y faire graver les noms de leurs proches disparus.

Une autorisation spécifique du service des Parcs et Jardins (dont dépendent les cimetières parisiens) a été nécessaire pour l’érection de cette stèle, tout comme cela avait été le cas pour la sépulture du crash de Charm el-Cheikh.

Le Monte-en-l’Air s’installe

La librairie spécialisée Le Monte-en-l’Air a quitté l’ancienne papeterie de la rue des Panoyaux (photo) pour s’installer dans l’ancienne imprimerie de l’entrée de la rue de la Mare, toujours à Ménilmontant. Et participait ce week-end aux journées portes-ouvertes des Ateliers d’artistes de Belleville (AAB), 21e du nom.

Les locaux de la rue des Panoyaux étaient provisoires. En s’y installant, en 2005, Guillaume Dumora savait qu’il ne pourrait pas y rester éternellement. Déjà, le bas de la rue des Panaoyaux avait, quelques années plus tôt, servi au relogement provisoire d’une partie des artistes des Ateliers de Ménilmontant, lors de la réhabilitation-reconstruction de la Cité du Labyrinthe. Il cherchait par priorité à rester dans le quartier, et visait entre autres un local de la rue de Ménilmontant, l’ancien siège de l’association des porteurs de valves cardiaques (APVAC, désormais au 46).

Puis son choix s’est orienté sur l’ancienne imprimerie Ménil Typo (qui a désormais déménagé au 138 rue de Ménilmontant), au 2 rue de la Mare, en contrebas du 71 rue de Ménilmontant (c'est le même immeuble, réhabilité). Et voilà que la superficie est désormais trois fois plus grande, avec deux espaces d’exposition, dont un ayant une vitrine donnant sur la rue. Pour l’instant, les rayonnages ne sont pas pleins, loin s’en faut, et d’ici la rentrée de septembre Le Monte-en-l’Air s’étoffera : en sus des ouvrages spécialisés (surtout des BD rares — françaises et étrangères, et quelques livres de sciences sociales), on devrait y trouver davantage de bouquins plus « grand public », en sciences sociales, littérature et poésie notamment.

En attendant septembre, quelques renseignements complémentaires sont à lire sur le75020.fr.

Un nouveau site Internet est en chantier. Pour patienter, la page Facebook est ici, qui remplace l’ancienne page MySpace.

Crash du Rio-Paris : commémorations mardi

Comme indiqué ici le 30 avril sur fond d’amertume, le crash du vol AF447 Rio-Paris du 1er juin 2009 (228 disparus) sera commémoré mardi prochain dans l'Est parisien.

Deux cérémonies (toutes deux organisées par la compagnie nationale) auront lieu. Air France a prévu, au parc Floral de Paris (12e arrondissement), de rendre hommage aux 228 victimes de la tragédie. Ensuite aura lieu l'inauguration d'une stèle au cimetière de l’Est parisien, dit du Père-Lachaise (dans le 20e arrondissement).

Des commémorations privées, réservées aux familles et aux proches, précise Air France.
 Mille à mille deux-cents personnes sont attendues, dont les 120 invités qui doivent décoller demain dimanche de Rio par le vol controversé. Pour qui toutes les pistes n'ont pas été explorées. « Nous n'arrivons pas à comprendre que nous n'ayons retrouvé que 3 ou 4% de l'avion, c'est assez inimaginable », estime Jean-Baptiste Audousset, le président de l'association Entraide et Solidarité AF447.

Un an, donc, s'est écoulé, et les « boîtes noires » demeurent introuvables, au fonds de l'Atlantique, malgré de récents espoirs donnés en vain aux familles. De nombreux moyens ont été engagés, 20M€ auraient été dépensés pour ces recherches restées infructueuses, et les enquêteurs (comme les pilotes et le constructeur) ont du mal à expliquer pourquoi, en ce 1er juin 2009, un Airbus A330 d'Air France s'est abîmé en mer peu après le décollage de Rio…

Le porte-parole du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), Eric Derivry, avait, dès le 2 juin 2009, évoqué la foudre (tout comme le président Sarkozy dans la vidéo ci-dessus), sans pouvoir expliquer ce phénomène, indiquant que « ce serait la première fois dans l’histoire de l’aviation » qu’on aurait un avion totalement détruit par la foudre. « Nous avons un sentiment de colère car tous les pilotes veulent comprendre pourquoi cet accident est arrivé afin de mettre en œuvre les moyens pour éviter qu'il ne se reproduise », dit aujourd’hui M. Derivry.

C’est un aéroplane du même type que celui qui s’est abîmé entre Rio et Paris voici un an que l’Elysée a acquis d’occasion et fait actuellement aménager pour les déplacements présdentiels.

F. A., vidéo: réaction à chaud du président de la République, reprise sur BFMTV

Rigueur : l’Elysée dépense trop

Le député (apparenté socialiste) de l’Aisne René Dosière, inlassable, a tenté d’éplucher les comptes de l’Elysée. Il constate entre autres que les dépenses de l’Elysée ont augmenté en 2009 six fois plus vite que celles du gouvernement…

Les dépenses de la Présidence de la République se sont élevées en 2009 à 114,287 millions d’euros, ce qui représente une « progression apparente » de 0,97% par rapport à 2008. Mais, relève René Dosière, « le périmètre des deux budgets est différent : en 2008, le budget de la Présidence comportait une dépense de 1,175 millions d’euros effectuée au titre de la présidence française de l’Union Européenne (compensée par une recette d’un égal montant).

Si l’on rétablit le budget 2008 dans un périmètre comparable à 2009, la progression réelle des dépenses s’établit à +2,5% (soit +2,855 millions). »

Dans le même temps, les dépenses de l’Etat ont progressé, elles, de +0,4%. “Seulement”, serait-on tenté de dire, au vu du train de vie présidentiel une fois corrigé !

En attendant, pour novembre, les travaux de son collègue le député (PS) du Nord Jean Launay, inspecteur du Trésor de profession, sur le détail des divers postes de dépenses, René Dosière écrit : « Quand il s’agit d’évolutions portant sur plusieurs dizaines de millions d’euros, des précisions sont nécessaires et indispensables ».

Les aides sociales de l’Elysée, attribuées aux personnes en difficulté, avaient diminué de plus de moitié depuis le départ de jacques Chirac (141868€ en 2008 pour 298055€ en 2006). En 2009, elles s’élèvent à 174000€. « L’explication donnée (évolution du nombre de dossiers reçus) est d’autant plus étonnante que, par ailleurs, le volume du courrier a considérablement augmenté. Manifestement le service social de l’Elysée n’est plus aussi performant que sous J. Chirac. », commente René Dosière…

Si pour l’instant la plupart des dépenses ne sont connues que dans les grandes lignes, le député de l’Aisne remarque que certaines sont « particulièrement détaillées ». C’est le cas des déplacements de journalistes (18493€), comme des recettes générées par la vente de produits dérivés lors des journées portes ouvertes (26423€).

Enfin, le député Dosière s’inquiète d’une sous-estimation « manifeste » des recettes attendues lors de l’élaboration du budget, « d’autant plus curieuse que l’essentiel des recettes est constitué par les intérêts financiers procurés par le placement de la dotation. Cette dotation a généré en 2009, 820 058€ alors qu’en 2008, les intérêts produits se sont élevés à 267 425€ pour une dotation sensiblement équivalente » et demande si l’on ne risque pas de « manquer de papier, gommes et crayons à l’Elysée »…

Autre effet de cette sous-estimation des recettes (prévision de 351M€, réalisation de 2175M€) : cela permet de demander davantage de crédits lors du vote de la Loi de Finances, pour les utiliser par la suite. Une technique simple comme bonjour.

Les Français doivent se serrer la ceinture, mais manifestement pas tous.

Fabien Abitbol, ill. de Un dessin par jour

è Pour accéder aux différents rapports, dont la proposition (rejetée) de suspendre les indemnités des élus lorsqu’ils sont membres du gouvernement, lire ici sur le blogue de René Dosière.

Le cap des 4,5 millions de demandeurs d’emploi est franchi

Pôle emploi a enregistré au mois d’avril une hausse de plus de 35000 demandeurs d’emploi dans les catégories A, B et C, les trois catégories de chômeurs tenus d’effectuer des recherches actives d’emploi, dont 15700 uniquement dans la catégorie A. Au total, rien qu’en France métropolitaine, plus de quatre millions et demi de personnes sont inscrites au service public de l’emploi…

« Fin avril 2010, en France métropolitaine, 3 926 200 personnes inscrites à Pôle emploi étaient tenues de faire des actes positifs de recherche d'emploi (4 165 300 y compris Dom), dont 2 677 000 étaient sans emploi (catégorie A) et 1.249.200 exerçaient une activité réduite, courte ou longue (catégories B et C) », indiquent les premières lignes de cette note de la DARES. Ces chiffres correspondent à une hausse de 0,6% par rapport au mois précédent et de 7,8% pour la catégorie A, l’OCDE prévoyant à la fin 2010 un taux de chômage de 9,8%, et de 9,7% en 2011 malgré une « reprise économique » officielle  (lire ici).

Le nombre de chômeurs de catégorie B (moins de 78h de travail) est en baisse (-0,7%), tandis que celui des demandeurs d’emploi de catégorie C (plus de 78h de travail par mois) augmente de +3,2%.

Au total, le nombre officiel de demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (catégories A, B, C) augmente de 0,9% (+35 200) en avril. Sur un an, il augmente de 10,5%.

Par ailleurs, les demandeurs d’emploi non tenus d’effectuer des recherches d’emploi sont en hausse de 2% pour la catégorie D (265000) et de 3,7% pour la catégorie E (321500), ce qui porte le nombre total d’inscrits à Pôle emploi à quelque 4 512 700 personnes, en France métropolitaine, au 30 avril 2010. La catégorie E regroupe des demandeurs d’emploi ayant un emloi, par exemple les bénéficiaires de contrats aidés. La catégorie D, elle, comprend des demandeurs d’emploi sans emploi mais pas immédiatement disponibles (stage, formation, maladie, etc.). Les catégories décrites sur le site du ministère du Travail étant encore les anciennes (de 1 à 8, malgré une mise à jour du site au 7 mai dernier !), l’usage d’un convertisseur permet parfois de mieux s’y retrouver, le gouvernement présentant chaque mois les chiffres qui lui déplaisent le moins. Cependant, la désignation de la France pour l’organisation de la Coupe d’Europe de football 2016 (avec le président Sarkozy en Sauveur suprême) est venue ce vendredi vers 13 heures camoufler les chiffres traditionnellement annoncés à 18 heures…

Bien entendu, le chiffre officiel de quatre million et demi de chômeurs inscrits à Pôle emploi (France métropolitaine) ne tient pas compte des quelque 767 000 inactifs supplémentaires, estimés par l’Insee, et qui n’apparaissent jamais dans les statistiques.

Entrées, sorties, indemnisation…

Parmi les motifs d’entrée à Pôle emploi du mois d’avril (inscription ou réinscription), on relève notamment 113700 inscriptions pour fin de contrat de travail (CDD, soit près de 23% des motifs), 30400 pour fin de mission d’intérim (6%), 15000 pour licenciement économique (3%) ou 45100 pour les autres types de licenciement (9,1%). Dans les sorties (radiations), on peut noter 189100 cessations d’inscription pour défaut d’actualisation (41,3% des motifs), 38500 radiations administratives (8,4%), 102900 reprises d’emploi (22,5%), 29800 entrées en stage (6,5%) ou 35400 arrêts de recherche pour cause de maladie, maternité, retraite ou dispense de recherche d’emploi (7,7%).

Pour ce qui concerne l’indemnisation, la DARES relève (p.7 de sa note) : « En France métropolitaine, fin mars 2010, 2 263 700 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C, D, E (hors formation) sont indemnisés. Ce nombre augmente de 0,1% au mois de mars (+14,2% sur un an). Le nombre de demandeurs d’emploi indemnisés par le régime d'assurance chômage est en baisse de 0,2% et le nombre de ceux indemnisés par le régime de solidarité nationale augmente de 2,4%. La part des demandeurs d’emploi de catégories A, B, C, D, E (hors formation) indemnisés au titre du chômage s’établit ainsi à 50,7% en mars 2010. Après prise en compte des personnes dispensées de recherche d’emploi indemnisées, la part des indemnisés s’établit à 61,3% en mars 2010. » En clair, en mars 2010, sur les cinq catégories de demandeurs d’emploi, seuls 2 263 700 étaient indemnisés (50,7% des inscrits ou 61,3% en tenant compte des dispensés de recherche, catégorie qui devrait prochainement disparaître), soit 1 990 000 par le régime d’assurance chômage et 273 800 par un régime de solidarité nationale, comme l’allocation de solidarité spécifique (ASS), versée sous conditions de durée de cotisation et de ressources du foyer, d’un montant de 15,14€/jour à taux plein pour un célibataire, l’allocation équivalent retraite (AER, rétablie à 32,69€ par jour après une longue attente) pour les chômeurs ayant commencé à travailler très jeunes et n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite, ou encore l’allocation temporaire d’attente (ATA) pour certains anciens détenus, pour les expatriés, ou pour certains étrangers.

Dans les différents types de demandeurs d'emploi, la hausse la plus forte est celle du chômage des moins de 25 ans (+1,4%), surtout les jeunes femmes dont le chômage progresse de +2,5% sur un mois. A l’heure où l’âge légal de la retraite est plus que fortement remis en question, on relève que le taux de chômage des plus de 50 ans est en hausse de +0,8% sur un mois. En matière de durée d’inscription, catégories A B et C confondues, on observe une hausse de +1,4% des chômeurs de plus de trois ans d’inscription, de +3,3% des personnes inscrites depuis plus de deux ans et moins de trois ans et de +1,6% pour celles dont la durée d'inscription est de 12 à 24 mois.

L’Insee doit publier le 3 juin prochain les chiffres de l’emploi du premier trimestre 2010.

Fabien Abitbol

• cité dans la revue de presse de Prêt à l’emploi (24 au 30 mai)

Paris, ses bains douches, sa précarité…

Jusqu’au passage à la gratuité en 2000, les dix-huit bains douches de Paris accueillaient 300 000 visiteurs par an. En 2006, ils étaient 600 000. Au premier trimestre 2009, 402 924 douches ont été prises par 74% d’hommes et 26% de femmes, deux-tiers de sans domicile et un tiers de mal logés. Pour rappel, la population parisienne est présentement de 2,21 millions d'habitants (2,12 en 1999, voir ici). Ce sont donc environ 27% des Parisiens qui ont utilisé ce service en 2006…  

Dans le 20e arrondissement, il y a notamment les bains douches du 27, rue des Haies, qui ont été fermés de 2008 à 2010 pour rénovation (photo : Mairie de Paris, Anne Thomès). Ce bâtiment, réalisé entre 1924 et 1928 par Henri Gaudruche et Georges Planche, marquait en son temps une innovation de taille : pour la première fois avec les bains de la Butte-aux-Cailles (dans le 13e), il n’était pas intégré à la piscine municipale. De nos jours, sur les dix-huit bains-douches municipaux, cinq sont intégrés à une piscine.

Pour en savoir plus sur les bains-douches de la rue des Haies, dont la réouverture a eu lieu en février 2010, cliquer ici.

On comptait 78 bains publics à Paris en 1837, puis 187 en 1873 (dont une quarantaine avec piscine). Outre le bain, on y proposait massages, restaurant, bar, salon de lecture et fumoir. En 1889, les bains douches Rouvet (dans le 19e arrondissement, par ici) furent les premiers à ouvrir leurs portes. Puis ces établissements se sont implantés en premier lieu dans les quartiers les moins favorisés de l’Est parisien, au cours de l'entre-deux-guerres.

Une enquête menée en 2009 sur huit établissements a montré que la population se composait au trois quarts d'hommes.  Les deux tiers des usagers sont sans domicile fixe. Mais les bains douches sont également fréquentés pour un tiers par des mal logés (sans salle de bains ni salle d’eau, par exemple, comme dans cette vidéo mise en ligne le 26 mai, où un homme vit pourtant dans un 42 m2) ainsi que par un nombre « très faible » de personnes avec salle de bains (personnes âgées encourant un risque à se laver seules chez elles). Le 15e rapport de la Fondation Abbé-Pierre sur le mal-logement, avait été présenté ici.

Pour en savoir davantage sur les bains douche parisiens, lire le reportage de Aurélie Champagne sur le site de la Ville de Paris.

Gran Torino à Jean-Jaurès

L’association de cinéma de quartier Belleville en vue(s) propose ce jeudi 27 mai une projection de Gran Torino (de et avec Clint Eastwood) dans le cadre de la Journée portes ouvertes du lycée professionnel Jean Jaurès (c’est par là). Cette projection aura lieu à 21h30, dans le réfectoire ou en plein air, selon les conditions météorologiques.

Gran Torino est un film récent (2008, USA, 1h51) de et avec Clint Eastwood, qui raconte l’histoire de Walt Kowalski, un vétéran de la guerre de Corée, bougon, raciste et irrascible.

Cet homme, qui vient de perdre sa femme, vit dans un quartier peuplé de hmongs, réfugiés du sud de la Chine ayant fui la violence. Une nuit, il va surprendre Thao, un de ses jeunes voisins, en train d'essayer de voler sa Ford Gran Torino de 1972, dans le cadre d'une épreuve imposée par le gang qui veut le recruter.

Cet événement fera évoluer les rapports, d'abord conflictuels, du jeune homme et sa famille avec M. Kowalski.

Un film salué par la critique et assuré d'un gros succès public, qui a marqué le retour de Clint Eastwood, acteur et réalisateur aux distinctions impressionnantes, cette fois surtout en tant qu'acteur, quatre ans après Million Dollar Baby.

è Dans la programmation de Belleville en vue(s), à noter vendredi 28 à 19h30, Crustacés et coquillages, avec Valeria Bruni Tedeschi, au Centre d’animation de la Place des Fêtes… en attendant, en juin (Tati, puis Tito).