Ménilmontant, mais oui madame...

Bernard Giraudeau rentre au port, les télés s'adaptent

Du fait du décès de Bernard Giraudeau, survenu samedi matin à l’HEGP, trois chaînes de télévision (au moins) bouleversent leur programmation.

Natif de La Rochelle, embarqué à l’âge de 16 ans comme « bouchon gras » sur La Jeanne, c’est finalement en même temps que ce bâtiment que cet éminent membre des Ecrivains de la Marine rentre au port… Il avait évoqué ses souvenirs, entre autres, dans R97, Les Hommes à terre. A un journaliste d’Europe1, la mère de ses enfants Anny Duperey a confié qu’il sera cerainement incinéré et que ses cendres pourraient être dispersées en mer… ou à la montagne, un autre de ses passions.

Radio France lui a rendu hommage dès samedi, au travers de plusieurs émissions.

Dans un communiqué relayé par l’AFP, le maire de Paris rappelle que « Bernard Giraudeau était aussi un écrivain remarquable, avec un style qui n'appartenait qu'à lui. Son dernier livre Cher amour, paru en 2009, demeure une leçon d'humanité et de vie ». Un livre qu’il était venu présenter à Belleville en juin 2009.

Ce dimanche 18, le journal de 20 heures de France 2 consacrera une page spéciale à l'acteur et recevra le metteur en scène Bernard Murat.

Pour sa part, à 20h35, France3 diffusera le film Les Spécialistes, de Patrice Leconte (1985, avec Bernard Giraudeau et Gérard Lanvin), à la place de la série Louis La Brocante. Ce film sera suivi de l'émission Vie privée, vie publique  du 30 avril 2010 dans laquelle Mireille Dumas recevait Bernard Giraudeau pour parler de son long combat de dix ans contre la maladie (à visionner ici, pour les couche-tôt, ou pour basculer sur Paris Première, lire plus bas).

Service public toujours, sur France5, mais mardi 20 juillet, à 20h35. La chaîne proposera sur la TNT une programmation spéciale avec les quatre émissions ayant accueilli le comédien dans l'année écoulée : « C à vous »,  animé par Alessandra Sublet, « La traversée du miroir », de PPDA, « La Grande librairie », de François Busnel, et « Le Magazine de la santé », de Michel Cymes et Marina Carrères d'Encausse.

Enfin, pour le groupe M6, la chaîne payante Paris Première propose ce dimanche 18 une soirée spéciale. A 20h35, ce sera L'Année des méduses, de Christopher Frank, (avec Bernard Giraudeau, Valérie Kaprisky, Caroline Cellier, rediff. mardi 20 juillet à 23h10). Pour les non-abonnés à Paris Première, L’Année des méduses est en téléchargement sur Usenet (voir ici).

A 22h25, Paris Première a programmé Le Libertin, pièce de théâtre mise en scène par Bernard Murat, enregistrée au théâtre Montparnasse en 1997, avec Bernard Giraudeau, Christiane Cohendy, Claire Keim (rediffusion samedi 24 juillet à 20h35). Cette pièce avait, deux mois durant, tenu l’affiche, et eu six nominations aux Molière. Les séries Life on Mars et The Beast sont donc supprimées.

F. A.

è Sur le site Internet d’Europe1, un gros dossier avec notamment l’hommage d’hier soir (invités : son ami Michel Drucker, notre voisin Jean-Michel Ribes, le fidèle Richard Bohringer le réalisateur Alexandre Arcady, et l'amiral Pierre-François Forissier)

« Normal » qu’il y ait un jardin Serge-Gainsbourg, selon Charlotte

Le jardin Serge-Gainsbourg (qui était annoncé pour le printemps) a été inauguré ce jeudi 8 juillet dans le 19e arrondissement de Paris, à… la Porte des Lilas, à cheval sur le périphérique, en présence notamment de Charlotte Gainsbourg et Jane Birkin.

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Hier avait lieu l'enregistrement du Grand studio RTL qui sera diffusé samedi à 15h, l'occasion pour Charlotte Gainsbourg, émue, de dire ce qu'elle pensait du jardin en hommage à son père (photo: F.A.)

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« Avant sa célèbre chanson, personne ne savait où était la Porte de Lilas », a déclaré le sénateur Roger Madec, maire de l’arrondissement. Le titre Le Poinçonneur des Lilas est sorti à l’automne 1958 sur le premier album de Serge Gainsbourg (33 tours, 25 cm), intitulé Du Chant à la Une !, dont la pochette, en sus d’une photo de l’artiste, était composée de coupures de presse relatives à des faits divers. Il obtint rapidement un grand succès et fut repris notamment par Les Frères Jacques et par Hugues Aufray. Dans l’album hommage de 2006 Monsieur Gainsbourg revisited, une adaptation en anglais (chantée par le groupe rock britannique The Rakes) a pour nom Just a Man with a job.

Le maire de Paris Bertrand Delanoë a pour sa part dit « merci à Serge de nous donner envie de l'installer pour toujours au cœur de Paris, c'est une manière de lui être fidèle ».

« Je remercie les personnes qui ont voté pour qu'il y ait une place Serge Gainsbourg, un endroit à lui, un parc où j'espère on va pouvoir faire des picnics par terre comme les anglais et qu'on ne va pas vous chasser de l'herbe », a dit pour sa part Jane Birkin.

A Clermont-Ferrand se trouve une rue Serge-Gainsbourg, où sa fille Charlotte a donné un concert en juin dernier. Interrogée mercredi 7 juillet au soir dans les studios de la radio RTL pour l’émission Le Grand studio (qui sera diffusée samedi 10 juillet de 15h à 16h), Charlotte Gainsbourg a spontanément répondu qu’il était « normal » qu’il y ait un jardin Serge-Gainsbourg à Paris, et a vu dans son emplacement à la Porte des Lilas un « symbole ».

Dans l’émission de RTL qui sera diffusée samedi, six des huit morceaux interprétés mercredi par Charlotte Gainsbourg devant le public présent dans le studio de la rue Bayard doivent à l’antenne.

Cela fait presque vingt ans que Serge Gainsbourg est mort à Paris, ville où il a toujours vécu. De mort naturelle. C’était le 2 mars 1991.

Fabien Abitbol

è Pour en savoir plus sur le "Jardin Serge Gainsbourg, 1928-1991, auteur compositeur, interprète" cliquer ici. Les photos de Anne Thomès et celles de Colette Baldié pour suivre l’évolution des derniers travaux.

Une tribune Philippe Séguin au Parc des Princes

Dans un communiqué diffusé sur le site de la Ville, Bertrand Delanoë annonce son intention de donner le nom de Phillippe Séguin,  ancien conseiller de Paris et président du groupe RPR (2001-2002),  décédé le 7 janvier dernier, à une tribune du Parc des Princes, dans le 16e arrondissement, comme le Conseil de Paris l’avait souhaité.

« L’amour du sport et de ses valeurs, la fraternité, le sens de l’effort et la compétition pacifique, aura été en effet l’une des constantes de la vie engagée de Philippe Séguin », écrit Bertrand Delanoë, rappelant que le Premier président de la Cour des comptes « suivait attentivement les prestations de son équipe fétiche, le Paris Saint-Germain ».
M. Delanoë dit avoir « proposé aux gestionnaires du Parc des Princes, au maire du 16e et au président du groupe UMP au Conseil de Paris l'idée d'attribuer à l'une des tribunes de ce stade le nom de Philippe Séguin, dès la prochaine saison ». Le maire du 16e arrondissement, depuis les élections de 2008, est l'ancien ministre de la Réforme de l'Etat, le député UMP Claude Goasguen ; le président du groupe UMPPA est l'ancien ministre des Sports, le député UMP Jean-François Lamour.
« Au-delà de la dimension sportive », le maire de Paris y voit « une façon d’inscrire dans sa trame le nom d’un grand serviteur de l’Etat, qui a consacré sa vie à la défense des principes fondateurs de la République ».

Se payer de Gaulle pour deux euros

A partir de ce vendredi 18Juin, l'établissement public à caractère industriel et commercial Monnaie de Paris met en circulation vingt millions de pièces de 2€ à l’effigie du général de Gaulle, à l’occasion du 70e anniversaire de l’Appel du 18-Juin. Un coffret à tirage limité (500 ex.) sera mis en vente à 250€.

La pièce de 2€ porte sur sa face nationale un dessin inspiré d'une photo du général, prise officiellement dans les studios de Radio Londres, alors qu’il lisait son appel à la résistance contre l'Allemagne. Selon le P-Dg de la Monnaie de Paris, « C'est la première fois que la France lance une pièce en euro à l'effigie d'une personnalité ». A moins que la Monnaie de Paris ne confonde avec le 22 juin, comme l'indique ici la Fondation Charles-de-Gaulle.

En accord avec les autorités monétaires européennes, le ministère de l’Economie autorise chaque année la Monnaie de Paris à frapper une pièce commémorative de deux euros. Au total, 500 millions de pièces de 2€ seraient en circulation en France. Ces jours-ci, sur son site de Pessac (Gironde), la Monnaie de Paris fabrique chaque jour, depuis lundi, un million de pièces à l’effigie du général de Gaulle.

Pour les collectionneurs, un coffret commémoratif a été édité à 500 exemplaires. Il est composé d'une pièce de 2€ en qualité Belle épreuve, d'une médaille en bronze à l'effigie du général de Gaulle et d'une décoration Croix de la Libération en bronze florentin. Ce coffret est disponible au prix conseillé de 250€ à la Monnaie de Paris et chez les revendeurs numismatiques.

A propos du crash du vol AF447 Rio-Paris du 1er juin 2009

Les cérémonies de commémoration annoncées ici qui doivent se dérouler ce mardi dans l’Est parisien en mémoire des 228 victimes de la catastrophe aérienne du vol Air France 447 du 1er juin 2009 doivent réunir 1150 personnes dont quelque 970 proches des victimes, et sont strictement interdites d’accès à la presse, indique la compagnie aérienne.

La cérémonie du Parc floral (dans le 12e arrondissement de Paris) débutera à 10 heures (heure de Paris) et « 80% des victimes seront représentées », a précisé un porte-parole d’Air France. Parmi les officiels, sont annoncés le directeur général d'Air France Pierre-Henri Gourgeon et le secrétaire d'Etat au Transport Dominique Bussereau.

Des textes profanes et religieux (catholique, juif, protestant et musulman) seront lus lors de cette cérémonie, qui doit être traduite dans quinze langues. Un déjeuner sera servi au Parc floral.

En début d’après-midi, à 15 heures, au cimetière du Père-Lachaise (20e arrondissement) une stèle faite d’un matériau translucide, semblable à celle dévoilée le 7 novembre 2009 à Rio de Janeiro ( ci-dessus, photo Air France), sera inaugurée, avec 228 hirondelles incrustées. Dans un premier temps, les mots "En mémoire" y sont gravés dans les vingt langues qui étaient parlées à bord du vol. Par la suite, les familles qui le souhaitent pourront y faire graver les noms de leurs proches disparus.

Une autorisation spécifique du service des Parcs et Jardins (dont dépendent les cimetières parisiens) a été nécessaire pour l’érection de cette stèle, tout comme cela avait été le cas pour la sépulture du crash de Charm el-Cheikh.

Crash du Rio-Paris : commémorations mardi

Comme indiqué ici le 30 avril sur fond d’amertume, le crash du vol AF447 Rio-Paris du 1er juin 2009 (228 disparus) sera commémoré mardi prochain dans l'Est parisien.

Deux cérémonies (toutes deux organisées par la compagnie nationale) auront lieu. Air France a prévu, au parc Floral de Paris (12e arrondissement), de rendre hommage aux 228 victimes de la tragédie. Ensuite aura lieu l'inauguration d'une stèle au cimetière de l’Est parisien, dit du Père-Lachaise (dans le 20e arrondissement).

Des commémorations privées, réservées aux familles et aux proches, précise Air France.
 Mille à mille deux-cents personnes sont attendues, dont les 120 invités qui doivent décoller demain dimanche de Rio par le vol controversé. Pour qui toutes les pistes n'ont pas été explorées. « Nous n'arrivons pas à comprendre que nous n'ayons retrouvé que 3 ou 4% de l'avion, c'est assez inimaginable », estime Jean-Baptiste Audousset, le président de l'association Entraide et Solidarité AF447.

Un an, donc, s'est écoulé, et les « boîtes noires » demeurent introuvables, au fonds de l'Atlantique, malgré de récents espoirs donnés en vain aux familles. De nombreux moyens ont été engagés, 20M€ auraient été dépensés pour ces recherches restées infructueuses, et les enquêteurs (comme les pilotes et le constructeur) ont du mal à expliquer pourquoi, en ce 1er juin 2009, un Airbus A330 d'Air France s'est abîmé en mer peu après le décollage de Rio…

Le porte-parole du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), Eric Derivry, avait, dès le 2 juin 2009, évoqué la foudre (tout comme le président Sarkozy dans la vidéo ci-dessus), sans pouvoir expliquer ce phénomène, indiquant que « ce serait la première fois dans l’histoire de l’aviation » qu’on aurait un avion totalement détruit par la foudre. « Nous avons un sentiment de colère car tous les pilotes veulent comprendre pourquoi cet accident est arrivé afin de mettre en œuvre les moyens pour éviter qu'il ne se reproduise », dit aujourd’hui M. Derivry.

C’est un aéroplane du même type que celui qui s’est abîmé entre Rio et Paris voici un an que l’Elysée a acquis d’occasion et fait actuellement aménager pour les déplacements présdentiels.

F. A., vidéo: réaction à chaud du président de la République, reprise sur BFMTV

Un hommage au père Cattenoz

Le Cardinal André Vingt-Trois doit célébrer dimanche 23 mai à 11 heures la 10e Messe des Nations de Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant, en hommage au père Bernard Cattenoz, décédé le 28 mai 2005, indique le site de la paroisse.

Croyants ou pas, tout le monde, à Ménilmontant connaissait soit le père Cattenoz, soit Bernard. Né en 1940, ordonné en 1966, il avait été vicaire de Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant de 1966 à 1978. Il avait donc connu, en 1973, la grève de la faim de cinquante-six travailleurs tunisiens qui, s’installant à l’église de Ménilmontant, réclamaient (déjà…) des cartes de travail, et la liberté d’expression. Il s’agissait là de l’une des premières manifestations de ce type, dont on retrouve trace dans le documentaire Jusqu’au bout, réédité à l’occasion du quarantenaire de Mai68. Quarante ans après 1968, également alors que se préparait la Messe des Nations, des sans-papiers avaient brièvement occupé Notre-Dame, avant de se faire évacuer manu militari.

De 1978 à 1990, le père Cattenoz fut «exilé» à Notre-Dame de la Gare, dans le 13e arrondissement, mais allait tout de même conserver un œil sur l’Est parisien, devenant en 1989 administrateur du  Bon Pasteur, dans le 11e arrondissement, où il allait être curé de 1990 à 1996, tout en étant le délégué diocésain pour la mission ouvrière de Paris (blogue ici).

En 1996, il revenait à Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant, où il allait (en 2004) laisser son sacerdoce au père Pimpaneau.

Au total, de 1966 à 1978 puis de 1996 à 2004, Bernard Cattenoz aura donc passé vingt ans au service des paroissiens du bas-Ménilmontant. Plus de la moitié de son service actif au sein du Diocèse de Paris…

Au-delà de son attachement au quartier, que les fidèles lui rendaient bien, Bernard Cattenoz était aussi un homme de cœur, n’hésitant pas à aller au devant des autres, sans se soucier de leur religion. Il n’était pas rare de le croiser à l’heure dite «de l’apéro», et il ne parlait pas que de son «boulot». Fortement impliqué dans la vie du quartier, comme il l’expliquait ici en 2003, il était de toutes les animations.

Mais, à la suite d’une mauvaise chute, il négligea un peu sa santé, attribuant son état à son accident. En fait, lors d’un diagnostic plus approfondi, l’on s’aperçut, hélas un peu tard, que « le père Bernard » était atteint d’un cancer, qui allait l’emporter le 28 mai 2005, à l’âge de 66 ans. Le 2 juin, un millier d’habitants (et une centaine d’ecclésiastiques) lui rendaient hommage au cours d’une messe présidée par… Mgr André Vingt-Trois (homélie à lire ici) . Bernard Cattenoz a été inhumé à La Clusaz, en Haute-Savoie.

En ce dimanche de Pentecôte, la 10e Messe internationale (Messe des Nations) sera célébrée «en mémoire du Père Bernard Cattenoz», à 11h, avant le traditionnel apéritif de toutes les nations, servi sur le parvis de l’église.

Fabien Abitbol, photo : obsèques du père Cattenoz, archives, site de N-D. de la Croix

Commémoration du crash de Rio : Air France commet une faute de goût

Un monument en souvenir des 228 passagers disparus le 1er juin 2009 dans le crash du vol Air France 447 reliant Rio de Janeiro à Paris doit être prochainement inauguré à Paris, au cimetière du Père-Lachaise (20e arrondissement), indique Der Spiegel dans son édition du 28 avril, qui précise que 28 Allemands figuraient parmi les victimes.

Des familles des victimes vivant au Brésil ont été invitées par la compagnie aérienne française à venir assister à la cérémonie, et plus de 120 personnes ont accepté. Mais, surprise en apprenant les coordonnées du vol : il s’agit d’un Airbus partant le dimanche soir de Rio. La compagnie nationale française s’est contentée de « maquiller » le numéro du vol, transformant juste le AF447 en AF445…

Déplorant ce que l’on peut appeler — pour le moins — une faute de goût, Maarten van Sluys, président d'une association de familles de victimes, déclare au Spiegel : « C'est exactement le même vol que celui qui nous a enlevé nos proches […] Je ne sais pas quelles étaient les intentions d'Air France, mais c'est de mauvais goût et sans égard pour notre état émotionnel très fragile ».

Mardi, un avocat a reproché aux assureurs d’Air France des indemnisations variables en fonction de la nationalité des victimes : quatre millions de dollars par personne (2,98 M€) aux Etats-Unis, 750 000 dollars (560 000 euros) au Brésil et 250 000 dollars (186 000 euros) en Europe.

228 personnes étaient à bord du vol 447 d’Air France du 1er juin 2009 : 216 passagers, trois pilotes et neuf autres membres d’équipage. Parmi les passagers il y avait un nourrisson, septs mineurs de moins de 12 ans, 82 femmes et 126 hommes. Sur un total de 34 nationalités, il y avait 61 Français et 58 Brésiliens. La cérémonie est prévue le 1er juin, selon ce forum spécialisé.

Outre les divers monuments en souvenir de la Shoah (dont celui du Convoi 73), le cimetière du Père-Lachaise abrite aussi des stèles relatives aux accidents d’avions et aux attentats, et même (depuis décembre 2009), une sépulture pour les restes non identifiés de victimes du vol Flash Airlines 604 de Charm-el-Cheikh.

è Crash d’Air France vol AF 447 : Les alternatives aux boîtes noires (Air Journal, 5 avril)

è La disparition de l’avion heure par heure (NouvelObs.com, juin 2009)

è Maarten van Sluys suspecte une collusion entre industriels et enquêteurs (France 24, septembre 2009)

Nous sommes 900 Français : le Convoi 73, pour ne pas oublier

Le Convoi 73, commémoré depuis novembre 2006 dans le 20e arrondissement de Paris par une stèle au cimetière du Père-Lachaise, parti de Drancy le 15 mai 1944, a eu la particularité de ne point se diriger vers Auschwitz, Maïdaneck, Sobibor ou Buchenwald, mais vers les Pays Baltes, à Kaunas (Lituanie) et à Reval (aujourd'hui Tallinn) en Estonie. Son destin largement méconnu est exposé jusqu’au 24 avril en mairie d’arrondissement.

Le dimanche 25 avril, comme chaque dernier dimanche d’avril, aura lieu la Journée nationale de la Déportation. Dans le 20e arrondissement, la matinée de dimanche se traduira par une cérémonie, à 10h30, au monument du camp de Flossenbürg (avenue circulaire, entrée par la rue des Rondeaux ou la rue de La Réunion), suivie d’un vin d’honneur à la mairie d’arrondissement (Place Gambetta). Le tout organisé par Frédérique Calandra, maire d’arrondissement, et Pascal Joseph, adjoint en charge de la Mémoire et du monde combattant, avec le Comité Mémoire vive, Mémoire commune, les différentes associations de déportés, et les familles et amis des déportés du Convoi 73.

En attendant, depuis hier lundi, et jusqu’à samedi inclus, la mairie du 20e propose, au salon d’honneur, l’exposition Le Convoi 73, un convoi particulier.

Le Convoi 73 emmenait 878 hommes, jeunes et valides, à qui l’on avait fait croire qu’ils allaient être affectés à l’Organisation Todt (grande entreprise de travaux publics qui couvrait l’Europe occupée, lire aussi ici), et qui pour certains avaient eu la possibilité de se porter volontaires, pensant partir comme « travailleurs », et non comme déportés.

Mais, de tous les convois qui ont quitté la France pour "l’Est" avec, à leur bord, juifs, résistants (parfois les deux), seul le Convoi 73 fut dirigé vers les Pays Baltes, pour des raisons non élucidées à ce jour. Sur les quinze wagons qui le composaient, dix furent décrochés à Kaunas (Lituanie), les autres poursuivant leur route jusqu’à Reval (aujourd’hui Talinn, capitale de l’Estonie). Devant l’avancée de l’armée soviétique, 34 survivants furent évacués en août 1944 vers le camp d’extermination de Tutthof, près de Gdansk, en Pologne. A la fin, ils n’étaient plus que 22 à revenir vivants en France.

Parmi les inscriptions tracées sur le mur d’une cellule du Fort IX de Kaunas où ils étaient incarcérés, celle-ci : « Nous sommes 900 Français ». Elle est gravée à l’identique sur une plaque apposée sur la stèle que l’association Les familles et amis des déportés du Convoi 73 a fait ériger en novembre 2006 au cimetière du Père-Lachaise. L’annonce en avait été faite ici, alors que ce blogue n’avait pas tout à fait un mois.

L’érection de cette stèle intervenait huit jours à peine après l’inauguration officielle du Square Jacques-Grynberg, dans le quartier Ménilmontant-Amandiers, conquis à la suite de la lutte de quelques habitants et conseillers de quartier (lire ici et là). La très symbolique plaque « militant antifasciste » n’allait être posée, elle, qu’entre la présidentielle 2007 et les législatives… la délibération n'ayant été adoptée qu'en 2007 par le conseil de Paris.

Fabien Abitbol, photo Convoi 73

è Convoi 73, le train des oubliés (Libération, 29 juillet 2009)

è Le film documentaire L’absence pour mémoire peut être commandé ici

è En 2009, des étudiants en journalisme de Bordeaux ont publié un diaporama

è Dimanche 25, dans le cadre d'une soirée consacrée à la fin du régime hitlérien, Arte diffusera La Chute en première partie de soirée, puis le documentaire Cher oncle Hitler (lettres au Führer)

Katyń, de Wajda, dimanche

Suite au crash aérien qui a endeuillé la Pologne le samedi 10 avril, causant la mort de près de cent personnes parmi lesquelles le président polonais et « l’élite de la nation », Paris Première, la filiale câble satellite et TNT (cryptée) du groupe M6 a décidé de déprogrammer, dimanche 18 avril (jour des obsèques du président Lech Kaczynski), la minisérie canadienne de deux épisodes Hitler, la naissance du mal. Elle sera remplacée, à 20h35, par Katyn, le film de Andrzej Wajda (2007, sorti en France en 2009, en DVD le mois dernier), inédit à la télévision française, selon la chaîne (voir la bande-annonce ci-dessous ou cet extrait).

Sorti en France en avril 2009 seulement (site Internet ici), l’avant-dernier film du cinéaste polonais (d’une durée de deux heures) retrace le massacre commis par les Soviétiques sur des militaires polonais (lire Katyn, terre maudite), massacre nié par Moscou depuis que les charniers avaient été découverts par les Allemands en 1943. Ce sont les soixante-dix ans de ce massacre que les plus hautes personnalités du régime polonais allaient commémorer le 10 avril dernier, utilisant un seul avion, à la fois par souci d’économie en période préélectorale, et afin de montrer un semblant d’unité nationale.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, lors du Procès de Nuremberg, les Soviétiques avaient (en vain) tenté de charger les Allemands d’un « crime de guerre, contre l’humanité et génocide » en procédant à une fabrication et à un montage de preuves si peu consistantes qu’elles ne réussirent pas à convaincre les juges. Aussi, les Allemands furent innocentés. Ne restait qu’un seul coupable : l’URSS, qui ne fut toutefois pas jugée.

Moscou opta pour la négation, l’occultation, le secret et la répression de la proclamation de la vérité. De nos jours, bien que Gorbatchev a fait en 1990 l’aveu de la culpabilité de Moscou, que Eltsine (en 1992) en a remis officiellement les preuves à Varsovie, des historiens russes déplorent avec inquiétude et amertume, sous le tandem Poutine/Medvedev, le retour du « syndrome de l’interdiction » de la vérité sur ces crimes.

La volonté irrépressible de Polonais et de chercheurs et politiques internationaux de bonne volonté (y compris quelques russes) de dévoiler et de juger les faits survenus, de raconter, d’expliquer cette histoire interdite s’était imposée : Wajda s’y est employé.

Andrzej Wajda a été le premier intellectuel polonais à s’élever contre la « panthéonisation » du président Kaczynski, un symbole qui, manifestement, n’est dû qu’au fait que le chef de l’Etat polonais, souvent décrié de son vivant, a trouvé la mort en se rendant à cette commémoration. Plus de 3300 journalistes sont accrédités pour les obsèques qui doivent avoir lieu, précisément, ce dimanche, indique cette dépêche.

F. A., avec diploweb

• Dimanche 18 avril, 20h35, Paris Première (câble, satellite et TNT payante)

Katyń, de Andrzej Wajda, 2007, 2h, inédit à la télévision française. Sorti en salles le 1er avril 2009, disponible en DVD depuis le 2 mars 2010, casting et équipe technique ici.

• Le film sera suivi à 22h45 de Staline le tyran rouge (documentaire français de Mathieu Schwartz, 100 min., déjà diffusé sur M6, disponible en DVD depuis le 18 avril 2007)

è Andrzej Wajda au cœur
du massacre de Katyń (Le Figaro, avril 2009)

è Le succès du film Katyń de Andrzej Wajda en Pologne et à l’international (Le Magazine international polonais, février 2008)