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Après six ans et onze mois d'enquête, on apprend que les policiers à l'origine de la mort du jeune Lamine Dieng à Ménilmontant dans la nuit du 17 juin 2007 bénéficient d'un non-lieu.
La nouvelle est tombée ce week-end sur le groupe Facebook du Collectif Lamine Dieng: la première bavure meurtrière du quinquennat Sarkozy ne sera pas jugée. Durant près de sept ans, la famille de Lamine, sa sœur Ramata en tête, a demandé vainement la mise en examen des policiers auteurs d'un "homicide barbare commis en bande organisée". Huit policiers qui étaient encore en fonction il y a deux ans, lorsque je m'apprêtais à quitter Ménilmontant, mais aussi la France.
Lamine Dieng, qui aurait eu 26 ans en août 2007, se trouvait dans la paisible rue de la Bidassoa, à l'Hôtel Nadaud, avec sa copine, lorsque la police a été appelée. Apparemment, des voisins auraient entendu des cris, mais jamais on a pu en savoir davantage. Certains élus locaux de l'époque ont évoqué des violences conjugales, mais personne n'a jamais porté plainte.
Bref, la police s'est pointée, a menotté le grand gaillard, l'a manifestement plaqué un peu brutalement dans le fourgon de police stationné devant l'hôtel: une dizaine d'hématomes sur le visage, une vingtaine sur le reste du corps, un décès officiellement dû à un arrêt cardiaque, et la famille, vivant à trois rues de là près du local de la Fasti, prévenue 48h après le drame par l'inspection générale des services.
Après quelques marches silencieuses, un comité de soutien se créait dans le quartier. Par solidarité du voisinage, par envie de savoir ce qui avait pu se passer, et aussi parce que je siégeais depuis sept ans au conseil de quartier, je m'y étais joint.
Dès la rentrée, du reste, nous abordions ce drame en marge d'un conseil de quartier. Pour nous entendre dire -évidemment- qu'il fallait que la justice suive son cours, mais aussi qu'il s'agissait d'un différent dans un couple, de brutalités à l'endroit d'une femme, qu'il n'était pas question que des élus se mêlent de ça, etc. Bref, la mort d'un gamin du quartier ne semblait pas affecter tout le monde.
Les années se suivaient, et hélas se ressemblaient:
- une marche silencieuse chaque mois de juin, rassemblant quelques dizaines de personnes du quartier, qui partait du domicile de la famille, passait par l'avenue Gambetta, faisait une halte devant l'hôtel où Lamine avait passé ses dernières heures, remontait la rue des Pyrénées, et redescendait la rue de Ménilmontant jusqu'au carrefour;
- des violences policières, à Paris, en banlieue, ou en régions, ne finissant pas toujours par la mort d'un homme certes, mais bien souvent restant impunies.
La famille Dieng a toujours espéré qu'un jour la lumière soit faite. Mais Ramata, la sœur de Lamine, parle désormais d'une "République bananière" qui nie "notre droit à la vie" et nous prive de "notre droit à la justice".
La famille et le comité de soutien appellent, comme chaque année, à la mobilisation. Le rassemblement annuel est prévu ce 21 juin au 58 rue des Amandiers (Paris, 20e) à partir de 14h.
F. A.
Pour retrouver tous les sujets de ce blogue sur l'affaire Lamine Dieng, cliquer ici.
Rédigé à 17h37 dans Actions citoyennes, Cinq ans ferme !, Faits divers, Humeur, Société, Solidarité | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
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Une décision du Conseil constitutionnel du 29 novembre (communiqué de presse ici) estime conforme à la constitution les divers articles de loi établissant des différences entre conjoints PACSés et conjoints mariés au regard des violences intra-conjugales. Cette décision, amplement motivée, démontre l'absurdité de l'empilement législatif.
Dans leur décision rendue le 29 novembre, et publiée au Journal officiel de ce dimanche 1er décembre, les Sages répondaient à une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Il s'agissait de répondre à un ressortissant comorien arrivé en France en 2005, PACSé avec une française en 2008, mais qui s'était séparé d'elle et disait avoir été victime de violences. Il se trouve qu'en février 2013 le préfet refusait de lui renouveler son titre de séjour, notamment aux motifs qu'il ne vivait plus avec la dame depuis décembre 2011 et que le PACS était rompu depuis l'été 2012, qu'il n'avait pas d'enfant à charge, et qu'il ne disait pas ne plus avoir de liens familiaux aux Comores.
Dans ses commentaires, le Conseil constitutionnel relève les méfaits des lois votées les unes à la suite des autres sans jamais regarder les conséquences.
Ainsi, la loi sur le PACS, qui date de 1999, prévoyait en son article 12 (jamais modifié) une petite bienveillance, à défaut d'une protection, pour un conjoint étranger PACSé, aux fins d'obtention d'un titre de séjour. Dès lors qu'un étranger conclut un PACS avec un Français ou avec un étranger en situation régulière, le législateur estime qu'il y a là un indice important de l'intensité des liens qui l'unissent à la France, un peu comme avec un mariage. Mais la loi du 27 novembre 2003, en son article 17, subordonne un renouvellement de titre de séjour au fait que la communauté de vie n'ait pas cessé... tout en protégeant davantage un conjoint qui aurait subi des violences, laissant son cas à l'appréciation du préfet (ou à Paris du préfet de police).
En 2004, le L. 313-11 du CESEDA vient introduire de nouvelles possibilités (dont certaines ont déjà été modifiées ou abrogées depuis). Puis c'est la loi 2006-911 (surtout en son article 31) qui vient modifier la donne, disant que la communauté de vie ne doit pas avoir cessé "depuis le mariage", ce qui, pour des PACSés, est assez difficile, convenons-en, à justifier!
Le Conseil constitutionnel n'a pas invalidé cet article de loi pour la seule raison que personne ne l'a contesté en temps et en heure, explique-t-on aujourd'hui dans le commentaire de la décision défavorable au Comorien débouté.
À en croire le commentaire de la décision du Conseil (à lire ici pour les détails), si les parlementaires avaient été plus attentifs, des conjoints PACSés auraient été aussi protégés que des conjoints mariés. Il est toujours temps de refaire un texte, après tout!
Fabien Abitbol
Rédigé à 06h07 dans Cinq ans ferme !, Région, Sans-papiers, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Dans un entretien accordé au quotidien québécois Le Soleil (groupe Gesca), la première ministre du Québec Mme Pauline Marois espère renouer avec la France les relations d'antan, et estime que, durant son quinquennat, Nicolas Sarkozy "était allé beaucoup trop loin". Mme Marois est attendue en France du 15 au 17 octobre, après le Sommet de la Francophonie qui se déroule à Kinshasa les 13 et 14 octobre.
On dit les québécois diplomates. Ils sont jusqu'à plus ample informé
courtois. Mais quand ils ont quelque chose sur le cœur, ils savent
l'exprimer. La Première ministre du Québec, Mme Pauline Marois, en est
un exemple concret. Souhaitant le rétablissement de relations "normales"
avec la France, elle n'hésite pas à déclarer au Soleil -qui n'a pas la
réputation d'être affreusement gauchisant, et est une filiale de la
PowerCorp de Paul Desmarais- que Nicolas Sarkozy "était allé beaucoup
trop loin. Ça nous avait profondément choqués" de l'entendre soutenir,
en 2008, que le monde n'a pas besoin d'une "division supplémentaire"
puis, quelques temps plus tard, de dédaigner le mouvement souverainiste
désormais au pouvoir en parlant de "sectarisme" et d'"enfermement sur
soi".
En réalité, les propos attribués par Pauline Marois à Nicolas Sarkozy auraient été tenus en 2009 et non en 2008, contrairement à ce que Le Soleil de ce matin indique, à en relire les archives du blogue. Ce qui ne change rien au fond de l'affaire...
Voilà l'ancien président français habillé pour l'hiver. Et le nouveau prévenu. Pauline Marois aimerait bien entendre de la bouche de François Hollande -mais sans paraître quémander quoi que ce soit- que le Québec a "le choix de son avenir"...
L'entretien donné par la Première ministre, et publié au lendemain de l'ouverture du Sommet des coopératives, est à lire ici.
F. A., ill.: la manchette du Soleil du 9 octobre
Rédigé à 21h36 dans Cinq ans ferme !, Vu de Québec | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Dans sa décision n° 346339 publiée le 9 mai, le Conseil d’Etat a annulé le décret n° 2010-1463 du 1er décembre 2010 mettant en œuvre la réforme du réseau des Chambres de Commerce et d'Industrie.
La juridiction administrative faisait droit à un contentieux levé dès février 2011. La décision du Conseil d’Etat a été publiée au Journal officiel du 12 mai.
La réforme des chambres de commerce et d'industrie (CCI), voulue par le président Sarkozy au nom de la «rationalisation» et de la RGPP, visait à renforcer le pouvoir des 22 chambres régionales et cinq ultramarines (les CCIR), au détriment des 126 chambres locales ramenées au rang de simples délégations, dénommées “territoriales”.
Une première réforme avait déjà eu lieu en 2005, avec la fusion d’une vingtaine de CCI.
Les CCI gèrent entre autres la plupart des aéroports et des écoles de commerce en France.
Fabien Abitbol, ill.: site Internet du Conseil d'Etat (cliquer pour agrandir)
A consulter: un historique des CCI
Rédigé à 12h27 dans Cinq ans ferme ! | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Voilà le président sortant —bientôt sorti si les électeurs en décident ainsi— qui justifie l’injustifiable: l’agression de journalistes lors de meetings de soutien à sa candidature. «Vous faites un beau métier», disait Nicolas Sarkozy en janvier aux journalistes pour ses derniers vœux présidentiels…
Le même Nicolas Sarkozy qui, en d’autres temps, sûr de lui, disait au sujet des “caricatures du Prophète” qu’il valait mieux «un excès de caricature que pas de caricature du tout», prônant en ce sens la liberté de la presse, laisse les militants du parti qu’il a dirigé invectiver les journalistes.
Le 1er Mai, une journaliste du site Mediapart était agressée à la Concorde, lors du meeting de Nicolas Sarkozy. En publiant la plainte de Marine Turchi, Edwy Plenel parlait ici de «pulsions jadis réservées à l’extrême droite». Un électorat que le président sortant a caressé dans le sens du poil à plusieurs reprises, avant 2007 comme maintenant.
Marine Le Pen a annoncé son intention de voter blanc, mais n’a pas donné de consigne de vote. Le vote blanc, pour une fois, sera analysé de près pour ce second tour. On verra alors quel populisme l’emporte: celui, volontaire, de la présidente du Front national ou celui, désespéré, de l’encore président de la République.
Car pendant ce temps, Nicolas Sarkozy persiste. Après avoir lancé mardi un nouvel appel sur BFM et RMC aux électeurs frontistes, il a récidivé mercredi soir à la télé (ce que les électeurs de Marine Le Pen n’ont presque pas vu).
L'agression ne «doit pas être trop grave», estime Sarkozy
Et ce vendredi, dernier jour de campagne en France métropolitaine (et pour certains Français d’Outre-mer et de l’étranger), alors qu’il était invité sur Europe1, il a tout bonnement mis en cause les médias, souhaitant que chacun «comprenne l'attitude des gens qui sont exaspérés par une forme d'intolérance et de parti pris» de la part des journalistes. On n’est pas très loin de Marine Le Pen, qui accuse «la caste journalistique» d’être composée de «privilégiés» qui rouleraient pour les «candidats du système», à la nuance près que le président sortant fait partie de ces «candidats du système».
C’est que la veille, toujours lors d’un meeting de l’UMP, deux journalistes de BFM TV (Ruth Elkrief et Thierry Arnaud) avaient été agressés. Eux aussi. Par des participants, sans doute militants de l’UMP.
Cette agression intolérable a été minimisée vendredi matin par le président de la République en ces termes: «Je ne sais pas ce qui est s'est passé, mais enfin comme j'ai vu Ruth Elkrief parler à l'antenne, je pense que ça ne doit pas être trop grave. Si quelqu'un lui a fait une remarque j'en suis désolé».
Une agression, fut-elle «pas trop grave», n'en reste pas moins une agression. Intolérable. Une de plus, la n-ième depuis celle début avril du Marché des Enfants-Rouges, dans le centre de Paris, où Vaea Devatine avait été prise à partie par des militants UMP dont une se disant avocat. Les militants des autres partis, eux, n'avaient pas agressé la journaliste.
Un dissident UMP et le PS visés
La parole de celui qui pense avoir gouverné la France pendant cinq ans est lourde de sens alors que des permanences politiques font l’objet de vandalisme.
Cela a été le cas dans la nuit de mercredi à jeudi, donc dans les heures qui ont suivi un débat télévisé où, selon trois sondages, M. Sarkozy ne s’est pas montré sous son angle le plus convaincant.
Dans l’est parisien, ancré à gauche, la permanence de la députée PS de la 15e circonscription (majorité du 20e arrondissement) George Pau-Langevin a été visée. A moins d’un kilomètre de là, toujours dans le 20e, c'est le local de la section du PS… Des actes que Bertrand Delanoë a considérés jeudi comme étant «une offense à la démocratie et un outrage aux valeurs de Paris».
Et voilà qu’un autre «outrage aux valeurs de notre ville et à la loi républicaine» a été commis la nuit suivante, selon les termes du communiqué du maire de Paris, cette fois contre la permanence d’un élu UMP dans le 12e arrondissement. Ce conseiller régional, Franck Margain, se présente aux prochaines législatives, là où le candidat investi par l’UMP sera le parachuté Charles Beigbeder.
La classe politique devrait s’en émouvoir au plus haut niveau. Elle préfère commenter les médias jugés partisans par des militants exaltés ou désespérés.
Vivement qu’on en finisse avec ce quinquennat. Cette campagne pue!
Fabien Abitbol, dessin de Kat
Rédigé à 19h16 dans Cinq ans ferme !, Humeur, Législatives 2012, Présidentielle 2012 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
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L’Organisation internationale du Travail (OIT, basée à Genève) affirme qu’entre 1,8 et 2,1 millions d’emplois pourraient être créés en une année dans les économies avancées si les gouvernements adoptaient une approche de la rigueur budgétaire plus favorable à l’emploi. Mais, selon le rapport annuel, les politiques de rééquilibrage des finances publiques actuelles vont entraîner une faible croissance de l’emploi et une détérioration de la position budgétaire à moyen terme. Dans ce scénario, seulement 800 000 emplois seraient créés en une année dans les économies avancées.
Seuls six pays développés ont vu leur taux d'emploi augmenter depuis 2007: Allemagne, Autriche, Israël, Luxembourg, Malte et Pologne. Par opposition, les pays qui ont battu des records sont l'Espagne, avec 24% de chômeurs début 2012, et la France, où le chômage vient d’atteindre son plus haut niveau depuis 1999, après onze mois consécutifs de hausse.
Et il faut s’attendre à une nouvelle récession en Europe, due cette fois à «l'obsession de l'austérité budgétaire» dans divers pays de la zone euro, qui renforce la crise de l'emploi. Ainsi, le retour à un taux d’emploi semblable à l’avant-crise de 2008 pourrait être reculé de deux ans, et porté à la fin 2016, lorsque la France parlera de nouveau de sa future échéance présidentielle.
La crise est «entrée dans une nouvelle phase», dit l’OIT. Et ce alors que le marché du travail n’avait pas encore entièrement récupéré après la crise mondiale de 2008. Environ 50 millions d’emplois font toujours défaut par rapport à la situation qui prévalait avant la crise.
Alors que 80 millions de personnes devraient arriver sur le marché du travail dans les deux prochaines années, l’OIT estime «peu probable» que l’économie mondiale croisse à un rythme suffisant dans la même période pour, simultanément, combler le déficit d’emplois actuel et leur fournir du travail.
L'austérité: un piège pour les économies avancées
En Europe, les tendances sont «particulièrement préoccupantes»: le taux de chômage a augmenté dans près de deux-tiers des pays depuis 2010.
Certaines catégories de personnes, comme les chômeurs de longue durée, sont menacées d’exclusion du marché du travail. Ce qui signifie pour l’OIT qu’elles «ne parviendront pas à obtenir un nouvel emploi», même en cas de forte reprise de l ‘économie.
La dégradation de la situation «illustre le piège que représente l’austérité pour les économies avancées, et tout d’abord pour l’Europe», écrivent les économistes, qui estiment que «malgré les déclarations favorables à l’emploi qui se sont succédé dans les réunions du G20 et d’autres forums mondiaux, la stratégie politique s’est détournée de la création d’emplois et de l’amélioration des conditions de travail pour se concentrer sur la réduction des déficits budgétaires à tout prix».
Dans les pays européens, la réduction des déficits budgétaires a été considérée comme indispensable pour apaiser les marchés financiers.
Dans les faits, l’austérité s’est traduite par une faible croissance économique, une volatilité accrue et une détérioration des bilans des banques qui débouche sur une contraction supplémentaire du crédit, une baisse de l’investissement et, par conséquent, de nouvelles pertes d’emplois.
Paradoxalement, cela a aussi altéré les budgets des gouvernements, exigeant encore plus d’austérité. De plus, il n’y a guère eu de progrès en matière de déficits budgétaires dans les pays qui mènent avec détermination des politiques de rigueur.
«Ce qui explique en partie l’approche politique actuelle, c’est l’hypothèse que la croissance naît de la rigueur et que les emplois naissent à leur tour de la croissance. A ce jour, les efforts ont donc principalement porté sur la réduction des déficits et la restauration de la croissance mondiale pour retrouver des chiffres positifs dans l’attente que très vite la création d’emplois s’ensuive. Par conséquent, des mesures plus directes, destinées à favoriser la création d’emplois et à augmenter les revenus des personnes les plus fragilisées par la crise, n’ont été que des priorités de second rang», accuse l’Organisation.
Fabien Abitbol
Le rapport 2012 sur le travail “De meilleurs emplois pour une économie meilleure” (128 pages, en anglais), est ci-contre: Téléchargement OIT2012
Rédigé à 18h55 dans Cinq ans ferme !, Europe, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
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Dans un communiqué diffusé vendredi 27 avril, le Syndicat de la Magistrature (SM) «appelle chaque électeur à s’opposer par son vote à la politique du pire et à rendre possible le changement qui s’impose», afin de ne pas le laisser Nicolas Sarkozy «récidiver».
«Depuis cinq années, celui qui prétend vouloir rapprocher la justice du peuple pour la guérir, l’affaiblit pour mieux s’en servir», dénonce le SM, rappelant que Nicolas Sarkozy annonçait une «République irréprochable» et «n’a fait que bafouer l’indépendance de la justice, mener une politique partisane de nomination des magistrats et délégitimer les contre-pouvoirs ainsi que les institutions en charge de la probité publique.»
Evoquant «l’imposture sécuritaire qui sévit en France depuis une décennie» et «a gravement entamé nos droits fondamentaux», le syndicat catégoriel rappelle que «le discours de Grenoble et le “débat” sur “l’identité nationale” avaient déjà entaché de brun ce quinquennat marqué par la peur et le rejet de l’autre».
Pour le SM, «le candidat Nicolas Sarkozy a choisi de sortir définitivement du front républicain en misant sur la stratégie indigne du “Front compatible”».
Dans un précédent communiqué, le Syndicat de la Magistrature s'était associé à l'appel de l'inttersyndicale CGT, CFDT, FSU, Solidaires et UNSA pour une grande journée de mobilisation le 1er mai «en faveur de la justice sociale en France et en Europe, pour défendre les droits fondamentaux et les libertés publiques, et pour faire reculer la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme».
Rédigé à 01h49 dans Cinq ans ferme !, Présidentielle 2012 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
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Il n’y aura pas, dimanche 22 avril, de sondages “sortie des urnes”, ont promis les instituts français. La Commission des sondages indique pour sa part que les radios et télévisions «se sont engagées à tenir secrètes jusqu’à 20h les estimations que leur fourniront leurs instituts partenaires». Cette annonce de bon sens intervient après des tergiversations et une prise de position (réitérée) du garant de la loi, allant dans le surprenant sens de la grande permissivité. Et ce alors que, très discrètement, un projet de loi répressif est paru depuis le 11 avril sur le site des Journaux officiels.
Les sondages sont interdits de diffusion «la veille et le jour du scrutin», comme rappelé ici. Tout s'arrête donc ce soir à minuit. Enfin, serait-on tenté de dire. Pour Marie-Eve Aubin, présidente de la Commission des sondages. tout chiffre qui circulerait pendant la journée «serait le fruit de rumeurs et de manipulations».
Dimanche à partir de 20heures, heure de Paris, des estimations seront diffusées, portant sur les 200 premiers bulletins dépouillés dans des centaines bureaux tests qui ferment à 18h. Cela reste donc inchangé.
Jeudi matin, sur Europe1, le candidat Nicolas Sarkozy, interrogé au sujet d’une éventuelle diffusion de sondages avant la fermeture de l’ensemble des bureaux de votes des grandes villes (20h à Paris, par exemple), avait répondu: «Non, franchement, ça ne me choque pas, parce que le monde est devenu un village». Une déclaration un brin surprenante de la part du président en exercice, garant du respect des lois, et qui aurait eu tout loisir par la suite de se plaindre, en tant que candidat, si une telle divulgation avait pu, peu ou prou, altérer la sincérité du scrutin, le plaçant, par exemple, en troisième palce, donc disqualifié.
Le constitutionnaliste Guy Carcassonne, interrogé par le Nouvel Obs, prend l’exemple de la présidentielle de 2002, et estime que si une affluence record avait replacé Lionel Jospin devant Jean-Marie Le Pen, les Français l’auraient fait «par sincérité», et par conséquent le vote n’aurait pas été annulé.
Le candidat François Hollande se rangeant sagement du côté de la loi, a demandé la «sévérité» à l’encontre des éventuels contrevenants. Un candidat prudent qui, à 14h36 a fait publier sur son compte twitter un message annonçant la déconnexion de sa page facebook à compter de minuit (ci-dessous).
Quant au Parquet de Paris, il a annoncé son intention de saisir la police. Sous couvert de l’anonymat, un magistrat fait part au blogue de «l’impossibilité matérielle» et du «ridicule» qu’il y aurait à engager des poursuites contre cinq millions d’utilisateurs du réseau social twitter.
Réjoui de voir le parquet pour l’application de la loi, le candidat Nicolas Dupont-Aignan a estimé sur le site de Debout la République que, «après la viande halal et le permis de conduire, une nouvelle polémique inutile vient d’être inventée pour esquiver les véritables problèmes de notre pays».
Même sans partager les idées du député de l’Essonne, il était difficile de mieux résumer le niveau auquel le parti au pouvoir depuis dix ans nous mène.
Mais ce vendredi matin, sur RTL, le président sortant n’a rien trouvé de mieux à faire que d’en rajouter une couche.
«Moi, en tant que chef de l'Etat et candidat, j'ai dit qu'on ne va pas brouiller les messages sur les ordinateurs pour que les Français ne puissent pas accéder aux résultats», a-t-il déclaré. «Tout le monde à un ordinateur! On va mettre une barrière numérique? On va brouiller les ordinateurs? On vit dans quel monde, enfin?», a-t-il ajouté.
«On va empêcher les gens qui ont un abonnement sur le câble d'aller sur la BBC? […] Ce n'est pas la France que je veux, je veux une France qui s'inscrive dans le monde moderne, où les journalistes puissent faire leur travail», a conclu le président sortant.
Techniquement, ce que le président Sarkozy affirme ne pas vouloir faire est faisable. Avec de gros moyens, certes, mais faisable.
Du reste, lorsqu’il promet de nouvelles lois antiterroristes à la suite des tueries de Toulouse et Montauban, et qu’il y inclut la «consultation habituelle» de certains sites Internet, c’est donc qu’il sait qu’il est possible de savoir qui fait quoi. Le dossier —avec une “étude d’impact” [sic!] dont on se demande en combien de temps elle a été réalisée— est déjà publié sur le site des Journaux officiels depuis le 11 avril, sans que la presse traditionnelle ne s’en soit émue, alors que certains journalistes spécialisés, tout comme certains chercheurs ou étudiants, pourraient pâtir de ce projet de loi.
Il me souvient d’un temps où, jeune journaliste à la Guadeloupe, j’étais privé de liaisons téléphonique en milieu d’après-midi le dimanche. Privé de téléphone avec la France hexagonale dès qu’il était 20h à Paris. Et ce chaque dimanche d’élection.
Certes il n’y avait à l’époque qu’un opérateur téléphonique. Mais nous avions des moyens de “ruser”: les plus privilégiés avaient déjà des téléphones de voiture, d’autres avaient le Minitel, d’autres avaient de la famille ou des amis en France, qui les appelaient peu avant 20h, heure de Paris, et restaient en communication au-delà.
Désormais, les Antillais (comme les Français de la zone Amérique) votent le samedi. Et c’est lorsque le ministre de l’Intérieur s’appelait Nicolas Sarkozy que cette réforme est passée. Que n’a-t-il pensé à légiférer sur les sondages du dimanche soir, plutôt que d’en faire une polémique de désespéré!
Fabien Abitbol, ill.: dessin de Un dessin par jour (haut), copie d’écran du compte twitter de François Hollande (bas)
Rédigé à 19h49 dans Actualité, Cinq ans ferme !, Humeur, Internet, Législatives 2012, Présidentielle 2012 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
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Dans un entretien à l'Express, le candidat Nicolas Sarkozy dit que la lutte contre le surendettement, dont il a fait état lors de son meeting parisien de dimanche, est une de ses préoccupations et précise qu'elle passera par la création d’un fichier national. Or ce sont des députés UMP (entre autres), majoritaires à l’Assemblée nationale, qui ont empêché un tel projet en début d’année.
«A partir du moment où vous vous endetterez, la banque connaîtra la réalité des dettes que vous avez contractées ailleurs», dit le président sortant. «Cela permettra d'éviter qu'une famille ne contracte trop de dettes et se retrouve en situation de surendettement».
Sauf que, le mercredi 18 janvier, une proposition de loi du Nouveau Centre portant sur la création d'un répertoire national des crédits aux particuliers (aussi appelé fichier positif) et visant à prévenir le surendettement, avait été rejetée en commission à l'Assemblée nationale. Les députés de l'UMP, du PCF et du PG avaient voté contre cette proposition des centristes Jean-Christophe Lagarde et Jean Dionis du Séjour, le PS s’était abstenu.
C’était alors la sixième fois depuis 2002 qu’un tel texte était rejeté, et le député Jean-Christophe Lagarde, qui en était l’un des initiateurs, en était fort mécontent, s’en prenant aux banques et aux ministères de Bercy.
Diverses associations de consommateurs, comme l'AFUB (association française des usagers des banques) sont également opposées à un tel fichier, ainsi que la CNIL.
La Fédération française des associations Crésus, qui vient en aide aux ménages surendettés et compte 117 points d’accueil, y est en revanche très favorable, ainsi que la banque du groupe Auchan.
Voilà donc le président sortant qui affirme que, s’il est élu, sa priorité sera, une fois de plus, de mettre en œuvre ce qu’il n’a pas laissé voter par les députés de son camp, qui jouissaient d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Et par surcroît ce dont la CNIL ne veut pas… Et il voudrait qu’on le prenne au sérieux ?
Il est des sujets moins graves que le surendettement des ménages pour aller à la pêche aux voix…
F. A.
Rédigé à 01h48 dans Cinq ans ferme !, Famille, Présidentielle 2012, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
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