Le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, qui depuis mars 2006 remplace la Commission des Droits de l'Homme, a demandé mercredi 29 août à la France de "respecter la non-discrimination vis-à-vis des Rom", après qu'un campement en Île-de-France a été démantelé, portant à 2800 le nombre de Roms déplacés ou expulsés en France au cours des mois de juillet et août 2012, tous citoyens d'Europe.
Pour ces experts de l'ONU, le Gouvernement français doit "assurer que ses décisions concernant l'expulsion de Rom et le démantèlement des camps respectent toutes les normes de non-discrimination en vigueur aux niveaux européens et international." Selon les Rapporteurs spéciaux sur les minorités, les migrants, le logement et le racisme, "les expulsions se poursuivent et menacent de mettre des familles dans des situations de grande vulnérabilité".
Alors que deux vols "charters" (au moins) de plus de trois-cents passagers ont été affrétés cet été, la rapporteuse spéciale de l'ONU Mme Raquel Rolnik estime que "les expulsions forcées ne sont pas une réponse appropriée", et que "des solutions alternatives conformes aux normes des droits de l'homme doivent être recherchées".
"Des mesures contraignantes de protection, y compris la mise à disposition d'alternatives pour un logement décent, doivent être mises en place pour assurer que les individus, en particulier les femmes, les enfants et les personnes handicapées, ne se retrouvent pas sans abris ou soient davantage vulnérabilisés", a-t-elle préconisé. L'experte a également noté qu'"en dépit du fait que ces actes soient justifiées sur la base de l'insalubrité, très peu d'efforts visibles sont déployés pour trouver des alternatives, comme l'amélioration des conditions de logement de ces communautés".
Au sujet de la poursuite des expulsions par un gouvernement qui les critiquait lorsqu'elles étaient mises en avant les étés précédents (statistiquement, le "cru 2012" devrait se situer entre 2010 et son Discours de Grenoble et 2011 qui fut pour les Roms annus horribilis), l'experte indépendante sur les minorités Mme Rita Izsák a jugé ces informations "préoccupantes, en particulier parce que ce n'est pas la première fois que les Rom sont collectivement expulsés de France".
Et de rappeler: "Les Roms sont des citoyens de l'Union européenne et forment la minorité la plus marginalisée d'Europe. De façon regrettable, ces actes démontrent que les Roms ne jouissent toujours pas des mêmes libertés de circulation et d'établissement et continuent de subir des traitements discriminatoires".
Selon le Rapporteur Spécial sur les droits des migrants, François Crépeau, "l'objectif ultime semble être l'expulsion de France des communautés migrantes Rom". Il a rappelé que "les expulsions collectives sont interdites par le droit international et que les rapatriements doit être volontaire et basé sur des évaluations individuelles et une surveillance indépendante".
Le Rapporteur Spécial sur le racisme, Mutuma Ruteere, a prévenu que "ces expulsions alimentent inévitablement le climat d'hostilité –déjà préoccupant- à l'égard des Roms en France". Il a aussi souligné l'importance d'efforts soutenus pour traiter de la marginalisation des Roms dans les domaines du logement et de l'emploi, et ce afin de faciliter leur insertion sociale.
F.A.
Etant entendu que leurs droits, il n'est dit nulle part que c'est d'entrer en France, sans couverture sociale ni moyen de subsistance autre que l'assistance publique ou les actes illicites, de s'installer en réunion pour y habiter sur la propriété d'autrui,de séjourner sur le territoire plus de trois mois dans ces conditions à la base illégale, de se clamer victimes et de griller toutes les files d'attente pour les aides et les logements sociaux ...
Il se pourrait qu'un concert international très rétrograde agisse masqué derrière des associations bien-pensantes et que sa carte soit d'utiliser les roms comme "variable d'ajustement" pour faire disparaître nos dispositifs d'aide sociale.
Rédigé par : Apolline | 30/08/2012 à 08h48
On notera, Apolline, que ces lieux où des Rroms tentaient de vivre n'étaient pas nécessairement aussi insalubres qu'on a bien voulu le dire. Leur a-t-on en contrepartie de la destruction de leurs biens offert des logements décents ? Leur a-t-on facilité l'accès à un emploi ? Pas du tout.
La nomination de ce ministre-là à l'Intérieur avait immédiatement fait craindre le pire. Qui est effectivement arrivé.
Rédigé par : Achar | 31/08/2012 à 08h59
Le "droit" et la "justice" sont à géométrie variable, selon que vous serez ....
http://blogdejocelyne.canalblog.com/archives/2012/08/31/25001696.html
Rédigé par : Anne-Marie | 31/08/2012 à 13h50
@Appoline
Ah lalala, le conspirationnisme ...
Les Rroms sont 15 à 20 000 en France. Est-ce suffisant pour mettre à mal notre spécificité française des "dispositifs d'aide sociale" ?
Ne pas oublier que les Rroms roumains et bulgares sont européens et qu'à ce titre, ils devraient entrer dans le droit commun et non continuer à être ostracisés.
Rédigé par : Caro | 01/09/2012 à 10h26
Le gros problème, ce n'est pas les étrangers, c'est la mentalité d'une partie de la population française qui encourage les arrivants à ne pas respecter dans le pays d'accueil le droit(qu'en général elle ne connaît pas), les droits d'autrui et les décisions de justice, à vivre dans des conditions d'hygiène très dégradées, à réclamer des avantages - par exemple en matière de localisation du logement - dont les autochtones eux-mêmes ne peuvent bénéficier.
A l'ignorance du droit s'ajoute l'ignorance des chiffres. On nous "balance" de plus en plus de chiffres dont on ne sait pas d'où ils sortent,ni dans quelle mesure ils sont fiables, mais l'objectif est d'impressionner le lecteur par une fausse objectivité.
Un autre problème est celui des professionnels et des organisations spécialisées dans ces questions, qui réagissent dans le sens de leurs intérêts, qui en vivent, qui en tirent rémunération, réputation et autres avantages, en se comportant comme des "lobbies", par exemple au niveau des organisations internationales et européennes. On sait que Bruxelles est le paradis des lobbyistes,et c'est vrai aussi dans les domaines autres que l'économie.
Notons enfin qu'il ne s'agit pas de problèmes franco-français, la plupart des pays de l'Union européenne rencontrent les mêmes difficultés,et la France ne réagit pas plus mal que les autres.
Rédigé par : Dominique | 04/09/2012 à 12h50