Ce fut l’un des derniers combats d’Eric Woerth à Bercy. Quelques semaines avant de faire ses valises pour mener la réforme des retraites en tant que ministre de la Solidarité, il a mobilisé deux membres de son cabinet, dont un inspecteur des finances. Leur mission : maintenir les avantages du minuscule régime des retraites des conseillers régionaux de Picardie.
Depuis 1992, ces élus bénéficient d’un système (complémentaire à leur autres revenus) particulièrement avantageux. Ils n’ont pourtant jamais versé un centime de cotisation : c’est la Région qui, aux frais des habitants, a ouvert un fonds de capitalisation de 1,3 million, géré par la Caisse nationale de prévoyance (CNP). A partir de 61 ans, chaque ancien conseiller régional reçoit ainsi une rente annuelle de 5488€ par mandats de six années effectué. Soit l’équivalent du smic pour deux mandats (12 ans).
Mais en décembre dernier, la CNP a constaté que, compte tenu notamment de l’accroissement de l’espérance de vie, ce mini-fonds de pension était à sec. Du coup, la Caisse allait devoir fermer son guichet à tout nouveau bénéficiaire. Colère des élus, qui tirent aussitôt la sonnette Woerth. Lequel charge ses propres conseillers de ramener à la raison la CNP (filiale de la caisse des dépôts et consignations).
Grâce à son intervention, un système autrement plus généreux que le régime général des retraites, auquel il vient de tailler des croupières, devrait être maintenu. Remarque au passage : le ministre Eric Woerth est aussi conseiller régional de Picardie. Mais puisqu’on vous dit qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts…
A.G.
© Le Canard enchaîné – jeudi 14 octobre 2010 – p.3
une fois de plus, petits arrangements antre amis....
Rédigé par : princessevega | 17/10/2010 à 11h37
Hé oui, une fois de plus, on nous vole, car cela s'appelle comme ça du vol !!!
Rédigé par : Céd | 18/10/2010 à 16h53