Jeudi noir prend la Bastille

Des militants du collectif Jeudi noir (site ICI) occupent, depuis le 22 août, un immeuble de la Bastille (dans le 11e arrondissement) vide depuis cinq ans, indique le site Internet de La Vie immobilière.  Ils souhaitent l'application d'un article de la Loi Boutin, faute de mieux.

Ces 1 800m2, situés sur cinq étages au passage de la Bonne graine, à proximité du métro Ledru-Rollin, appartenaient à La Poste et viennent de passer entre les mains d’Adoma (site ICI, historiquement la Sonacotra), qui a prévu une réhabilitation et dit vouloir y reloger provisoirement d’autres migrants du même arrondissement. Le changement de propriétaire remonterait au 24 juillet.

Passage de la Bonne graine se trouvent déjà depuis le début de l’occupation une quinzaine d’étudiants et autres précaires. Selon une récente éude, rendue publique la semaine dernière, un étudiant sur sept trouve à se loger dans une résidence dédiée. L’ancien bâtiment de La Poste compte une soixantaine de chambres. Selon Adoma, l’immeuble du passage de la Bonne graine doit être transformé et réaménagé début 2010 et servir de site de desserrement lors de la réhabilitation du foyer de la Fontaine au Roi. Une réhabilitation, d’ailleurs, qui se fait attendre, à en juger par ce vœu des Verts du 11e arrondissement, qui prévoyait de placer les résidents de la rue de la Fontaine au Roi « dans les futures résidences sociales du 11, rue Voltaire et du 15, rue Popincourt et que des places soient réservées dans les futurs programmes pour permettre leur relogement ».

Le collectif « marque une nouvelle fois sa détermination à dénoncer une crise bien réelle », estime la CFDT, qui ajoute : « Des mesures doivent être mises en œuvre rapidement: construction massive de logements étudiants, généralisation de l'accès à la garantie du risque locatif, accès facilité au parc social et à la colocation ».

Dans cette dépêche, Jeudi noir demande « la signature d'un contrat d'occupation temporaire, en attendant le début d'éventuels travaux, que nous ne souhaitons bien sûr pas retarder ». Il s’agit d’une disposition prévue par l’Article 101 de la Loi Molle.

è Lois Molle et Dalo : le mal-logement en question